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Après 28 ans en politique, Cédric Matthey tire sa révérence

Syndic de Servion depuis 2015, Cédric Matthey a choisi de démissionner de la Municipalité, après mûre réflexion, au 31 décembre. MAXIME SCHWEIZER

Démissionnaire de la Municipalité, Cédric Matthey, syndic de Servion depuis 2015, revient sur son parcours politique. Durant vingt-huit ans, il a servi sa commune. Portrait.

Authenticité, souci du détail et franc-parler. Cédric Matthey, syndic de Servion depuis plus de sept ans, a annoncé sa démission par voie épistolaire en juillet dernier. Il quittera ses fonctions le 31 décembre. «Après un regard en arrière, j’ai estimé qu’avec la fatigue accumulée je ne pouvais plus donner autant. Par respect envers la Municipalité et ses habitants, j’ai choisi de quitter.» Au début de la législature, le natif du Locle savait déjà qu’il ne ferait pas cinq ans de plus.

Né dans «une très belle ville» en 1956, Cédric Matthey a posé ses valises à Servion en 1992. Il s’est intéressé à la vie locale avant d’embrasser ses devoirs citoyens en devenant conseiller communal le 1er juillet 1994. Il a intégré la Municipalité douze ans plus tard. Puis il a accédé à la syndicature en juillet 2015. Le calcul est vite fait: 28 années politiciennes, dont 16 à la Municipalité et 7,5 comme syndic.

Ancien garde-frontière durant treize ans avant de se diriger vers la responsabilité technico-commerciale chez Motorex, il a commencé son parcours politique pour s’intégrer dans la commune. «Je voulais également faire valoir mes devoirs civiques.» Les débats dus à l’implantation de Manor à Chavannesde-Bogis, lieu de son domicile d’antan, l’ont motivé à s’intéresser au domaine politique.

Deux propositions

S’il a siégé douze ans durant au Législatif avant d’intégrer l’Exécutif, ce n’est pas sans raison. «Je me sentais bien dans ce rôle de conseiller. Puis, on m’a demandé si je souhaitais intégrer la Municipalité.» En 1994, on lui avait déjà fait pareille proposition. «Je me souviens, j’étais venu dans le bâtiment communal un samedi matin. Je ne me sentais pas prêt. Je devais d’abord me familiariser avec la commune et sa politique locale.» Ce premier saut s’est fait naturellement pour l’homme âgé aujourd’hui de 66 ans.

Il a notamment pu compter sur l’expérience de Gilbert Cuttelod, ancien syndic. «Il m’avait dit qu’il était important pour un syndic de prendre des décisions. A ce poste, rien n’est pire que l’indécision. Parfois, il vaut mieux se tromper que de ne pas se positionner.»

Cependant, il a vécu une amère déception. «Lorsque l’on rejoint la Municipalité, on ne le fait pas pour se faire des amis. En revanche on peut en perdre à cause des critiques derrière le dos.»

Droit dans ses bottes

Sa position de chef de l’Exécutif ne l’a jamais poussé à être quelqu’un d’autre. «Ce n’est pas parce que l’on est syndic que l’on fait tout juste.» En cela, il a pu compter, autour de la table, sur un collège soudé. «Nous avons eu des différends sur certains points de vue, mais jamais de discordes. Dans ma position, j’ai toujours voulu que les municipaux se sentent soutenus.»

En tout et pour tout, Cédric Matthey comptabilise 90 préavis, rapports de gestion, de comptes et de budgets. «Parmi tous ces dossiers, je retiens l’aménagement du centre de Servion avec la création de 53 places de parking et d’une zone de détente, la rénovation et la réaffectation des bâtiments communaux, la réfection et l’agrandissement de l’épicerie, la construction du nouveau collège.» Il a également vécu la fusion avec Les Cullayes au 1er janvier 2012.

Il a vu la commune grandir d’un tiers de ses occupants pour s’établir à 2200 âmes aujourd’hui. «Il a fallu gérer et accompagner l’arrivée des nouveaux habitants, dont certains venaient de la ville. Nous avons veillé à ne pas créer de déséquilibre entre deux mentalités.»

«Beaucoup de satisfactions»

Cédric Matthey retient beaucoup de satisfactions autant politiques que personnelles. «Après vingt-huit ans, je suis heureux d’avoir contribué au développement et au bon fonctionnement communal.» Le plus dur est facilement notifiable. «Les dossiers délicats portés devant les tribunaux étaient des moments difficiles à traverser.»

Il partage son admiration pour la famille des miliciens. «En tant qu’élu politique, les sacrifices sont légion, que ce soit en soirée ou en week-end. J’ai un profond respect pour leurs proches qui restent à la maison pour s’occuper des tâches nécessaires.»

Dans sa lettre de démission, il a souligné «l’excellente entente au sein de la Municipalité, l’étroite collaboration qui a toujours été constructive avec le Conseil communal et ses différentes commissions et aussi la parfaite coopération au sein de l’administration et de la voirie».

Retraite méritée

Pour sa retraite, il s’imagine déjà sur les routes avec sa femme, au volant de son camping-car. «Nous souhaitons partir en vadrouille en Ecosse, dans les pays nordiques, mais aussi, pourquoi pas, au Sud pour passer l’hiver au chaud.» Admiratif des participants du Vendée Globe, il espère surtout garder la santé le plus longtemps possible.

En guise de dernier mot, le futur retraité a tenu à remercier sincèrement toutes les personnes qu’il a côtoyées durant toutes ces années. «J’ai reçu un appui incommensurable du personnel communal. Toutes et tous ont facilité mon travail de syndic et rendent un fier service à Servion.»

Maxime Schweizer

 

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