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Châtel-St-Denis

Bernard Utz signe un premier roman tendre et émouvant

Bernard Utz: «L’histoire est venue au fur et à mesure que j’écrivais.» BRIGITTE BESSON

LITTÉRATURE CHÂTEL-ST-DENIS/BRETIGNY-SUR-MORRENS

Bernard Utz, qui est né et a grandi à Châtel-St-Denis, publie Un toit, son premier roman. L’auteur de 32 ans conte le parcours d’un homme, qui a choisi une vie d’ermite et «retrouve» sa femme, décédée, grâce aux livres qu’elle lui a laissés. Des pages écornées qui sont autant de promesses «de retrouvailles inespérées» avec sa Célestine.

«Je me décale légèrement sur la gauche pour faire un peu de place, au cas où Célestine viendrait me rejoindre.» Dès les premières pages, Bernard Utz met son lecteur dans le bain: à la suite du décès de sa compagne Célestine, cinq ans plus tôt, Joseph part construire une cabane à la lisière d’une forêt. Leur rêve de toujours. Une vie d’ermite, faite de journées laborieuses et de soirées à découvrir le plaisir de la lecture. Le tout lui permet de faire le deuil de sa compagne, même si Joseph dit «ne pas aimer» cette expression.

Dans son premier roman Un toit, paru mi-février aux Editions d’autre part, l’écrivain de 32 ans partage, par la voix de son narrateur, sa passion pour la littérature. «L’histoire est venue au fur et à mesure que j’écrivais», explique Bernard Utz. Un toit est le quatrième texte qu’il envoie à une maison d’édition. «Il y a eu des refus, aucune réponse, parfois, et des non encourageants, surtout avec les derniers textes», déclare-t-il en souriant. La publication a cependant pris du temps, puisqu’il a achevé sa rédaction à la fin de l’année 2017. Il a sollicité plusieurs éditeurs avant de recevoir une réponse positive au printemps 2018.

A la place du narrateur

L’auteur, qui est né et a grandi à Châtel-St-Denis, a désormais posé ses valises à Bretigny-sur-Morrens, dans le Gros-de-Vaud, avec sa compagne Nathalie Wyss, auteure de livres pour la jeunesse et libraire à Yverdon-les-Bains, et leur fille Lou, un an et demi aujourd’hui. «Comme tout le monde», Bernard Utz lisait en étant enfant «sans être un grand lecteur». «Harry Potter a certainement été le premier gros livre que j’ai lu.» A partir de l’adolescence, il arrête. Il recommence à lire «pour le plaisir» à 24 ans. Et il prend par la même occasion son clavier d’ordinateur pour écrire. «Je n’ai pas eu de mal à me mettre à la place de Joseph, qui n’aimait pas lire avant de relire les livres de sa femme», estimet-il. Au collège, à Bulle, son travail de maturité est consacré à l’écriture d’un roman. «C’est la première fois que je passais plusieurs mois sur un texte.»

Bernard Utz partage avec son personnage Célestine, l’écornage des pages. Dans Un toit, il évoque plusieurs œuvres: La dame aux camélias, La machine à explorer le temps ou encore L’étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde: «J’ai choisi des livres pas trop épais, parce que Joseph n’est pas un grand lecteur et que cela aurait pu lui faire peur. J’ai regardé dans ma bibliothèque ceux qui correspondaient à ce critère et qui avaient beaucoup de pages écornées (rires).»

Ecrire avec sa femme

Un toit n’est pas la première «aventure» littéraire de Bernard Utz. Il y a tout juste un an, il signait De quelle taille est ton cœur, un album jeunesse paru chez Helvetiq. Ce dernier avait été écrit à quatre mains: les siennes avec celles de sa compagne. «Ce fut une chouette expérience, surtout que Nathalie va souvent dans les classes pour parler de littérature. J’avais donc des retours indirects sur notre livre.»

Le Vaudois a étudié les sciences politiques et les sciences de l’environnement. Il suit ensuite un stage de journaliste au magazine Bon à savoir. Il partage désormais son temps de travail entre l’Institut suisse jeunesse et médias, à Lausanne, où il est coordinateur romand de la Journée suisse de la lecture à voix haute, et la ville de Pully. Bernard Utz n’a pas attendu la sortie d’Un toit pour continuer à écrire. Un texte est déjà «dans les tiroirs». «Il évoque aussi le deuil. La béquille n’est pas la littérature, mais le sport...»


Valentin Jordil

Un toit de Bernard Utz, Editions d’autre part, 122 pp. Disponible en librairie


Carte d’identité
1987,
naît à Châtel-St-Denis, le 20 juin.

2002, termine le Cycle d’orientation de la Veveyse, à Châtel-St-Denis. Il voyage et travaille ensuite en Nouvelle-Zélande pendant un an, avant de commencer le collège à Bulle. Il étudiera par la suite les sciences politiques et les sciences de l’environnement.

2011, est élu au Conseil général de Châtel-St-Denis.

2013, rencontre sa compagne, Nathalie Wyss, auteure et libraire, avec qui il écrira plus tard l’album jeunesse De quelle taille est ton cœur, paru en janvier 2019.

2015, démissionne du législatif châtelois, en mai. Il s’installe à La Sarraz, puis à Bretigny-sur-Morrens dans le Gros-de-Vaud. Il achève son stage de journalisme à Bon à savoir.

2018, naissance de sa fille Lou, en octobre.

2020, publie son premier roman Un toit, aux Editions d’autre part, mi-février.

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