JEUNESSE CHÂTEL-ST-DENIS/VEVEY
Radio NRV, la radio du Cycle d’orientation de la Veveyse, tiendra la vedette lors de la Fête des vignerons. Depuis hier, une poignée d’élèves accueillent les 10 000 visiteurs attendus par jour à la Méjon Friboua, au jardin Doret. Rencontre à bord de leur triporteur, avec lequel ils déambulent dans les allées du village fribourgeois.
En 1999, les 5200 acteurs-figurants écoutaient, quasi religieusement, Radio Arlevin, la radio éphémère de la Fête des vignerons. Sur les ondes, le concepteur du spectacle François Rochaix distillait alors ses consignes. Si, lors de la première fête du XXIe siècle, Daniele Finzi Pasca utilise les réseaux sociaux pour donner ses instructions à ses figurants, la radio n’a pas pour autant disparu des radars de l’événement qui a lieu une fois par génération.
Mateo Aebischer, Sarah Alili ou encore Noah Stillavato sont tous des membres de la Radio NRV, la radio du Cycle d’orientation (CO) de la Veveyse. Les jeunes Veveysans sont chargés d’accueillir les 10000 visiteurs attendus quotidiennement au jardin Doret. C’est là-bas, au bord de la Veveyse et du lac Léman à Vevey, que la Méjon Friboua, le village fribourgeois, a pris ses quartiers.
Encadrés par leurs trois enseignants Grégoire Dewarrat, Christian Emery et Stéphane Simonet, une poignée d’élèves parcourront les allées du jardin Doret avec un triporteur, alimenté par un panneau solaire. Equipés de tablette, ils ont pour mission d’aiguiller les visiteurs dans ce site temporaire et de leur permettre de (re)découvrir les liens entre les vignerons et les armaillis à travers neuf capsules vidéo d’une minute, réalisées par leurs soins. Pour cela, les animateurs en herbe se sont notamment entretenus avec les colibrettistes de la Fête Blaise Hofmann et Stéphane Blok, l’abbé-président François Margot ou encore Clément Monnet, l’un des solistes du Ranz des vaches. Christian Emery souligne le travail nécessaire et l’investissement des élèves: «Ça ne paraît pas grand-chose, mais c’est des heures de préparation, de réalisation et de montage.»
Frissons et traditions
Si les onze solistes du Ranz des vaches ne manqueront pas de provoquer des frissons parmi les 20000 spectateurs de l’immense arène, le chant traditionnel sera également à l’honneur au jardin Doret, mais d’une manière originale. En effet, les élèves du CO de la Veveyse ont imaginé un karaoké autour du Lyoba. Le public pourra pousser la chansonnette, seul ou en groupe, sur quatre styles de musique qui sont éloignés de la version «classique».
«Nous voulons présenter le Lyoba d’une manière un peu plus drôle, indique Laurent Dikondo, ancien élève du CO qui a participé à ce projet. J’espère que les gens auront quand même la larmichette à l’œil, même si ce n’est pas la version originale (rires).» En installant une petite caméra sur le triporteur, les jeunes pourront filmer les prestations. D’ailleurs, Christian Emery espère que des «célébrités locales» ou des politiciens se prêteront au jeu.
En parallèle de leur présence, les élèves ont voulu préparer une web-série en cinq volets intitulée La Grande escapade. Tous les jours, un nouvel épisode est visible sur Youtube ou sur www.mejon.ch. «L’objectif est d’annoncer notre venue à la Fête des vignerons», explique Laurent Dikondo, qui est à l’origine de la réalisation avec Benoît Koller et Lucas Jeannet. Les trois compères se réjouissent de faire découvrir la Fête des vignerons, d’une façon un peu décalée et humoristique, à leur génération. «Nous voulions avoir une fiction qui sera encore sympathique à regarder après la Fête», souligne Benoît Koller.
Jeunesse à l’honneur
Pendant trois semaines, cinq ou six élèves ont accepté de décaler leurs vacances estivales pour participer à l’événement. Cela ne semble pourtant pas les déranger. Ils se disent tous motivés par l’aventure et honorés de l’invitation. Certains devront toutefois vaincre leur timidité, c’est le cas pour Sarah Alili, de Châtel-St-Denis. Son camarade de Pont Mateo Aebischer redoute, quant à lui, l’accueil que lui feront les visiteurs.
La présence de la Radio NRV est due à l’ancien préfet de la Veveyse Michel Chevalley, responsable du site fribourgeois durant la Fête des vignerons: «Nous sommes partis du principe, avec la commission des Armaillis de la Fête des vignerons, qu’il fallait jouer la carte de la jeunesse, pour mettre de la fraîcheur, de la curiosité, de l’humour et un peu de provocation, étant donné que le canton de Fribourg est l’un des cantons les plus jeunes de Suisse et que la Veveyse est le district le plus jeune du canton. Le regard des jeunes et comme celui d’un artiste, il peut déstabiliser les gens dans leur convictions profondes.»
En 1999, lors de la dernière édition, Mateo Aebischer, Sarah Alili ou encore Noah Stillavato n’étaient pas encore nés. Ils ont tout découvert, ou presque, sur la Fête des vignerons à travers ce projet. Lors de la semaine thématique, en mars dernier, ils se sont rendus au Domaine des Faverges pour préparer leurs capsules vidéo. Sur place, ils ont été accueillis par Gérald Vallélian, qui cultive les vignes du domaine. Les élèves se sont donc immergés dans le quotidien des vignerons. La journaliste de la RTS Manuella Maury – qui a commenté, hier soir, le Couronnement des vignerons-tâcherons – a d’ailleurs été repérée sur l’antenne Radio Arlevin, en 1999. Qui sait: en 2019, ce sera peut-être l’un des élèves veveysans qui sera repéré pour être animateur radio… Valentin Jordil
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