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Châtel-St-Denis

éCOlisée s’attaque à l'absurde de Rhinocéros

Les Bossonnensois Lucie Menoud et Arno Pugin jouent dans Rhinocéros, le nouvelle pièce de la troupe du Cycle d’orientation de la Veveyse. VJ

THÉÂTRE CHÂTEL-ST-DENIS

Initialement prévues en mai, les représentations de Rhinocéros par la troupe éCOlisée se joueront du 22 au 25 octobre à Châtel-St-Denis. «L’absurdité de la situation que nous vivons tous s’est ajoutée à celle de la pièce», selon Stéphane Simonet, enseignant et metteur en scène.

Pour sa 11e pièce, la troupe éCOlisée change de registre. Du 22 au 25 octobre, elle montera sur les planches de l’Univers@lle, à Châtel-St-Denis, avec une œuvre emblématique du théâtre de l’absurde: Rhinocéros d’Eugène Ionesco. Il y a encore quelques mois, rien n’était pourtant sûr. En effet, les élèves du Cycle d’orientation (CO) auraient dû présenter leur travail en mai, déjà.

Mais le Covid-19 est passé par là. La troupe s’est adaptée. Elle est désormais prête à jouer: The show must go on. «En vingt et un ans, nous nous n’étions jamais posé la question de savoir si nous devions jouer ou pas», note Stéphane Simonet, enseignant, et metteur en scène avec son épouse Renée. L’adaptation a commencé bien avant le virus. «ECOlisée est composée de vingt-cinq élèves. Il est compliqué de trouver dans le théâtre moderne une pièce avec une aussi grande distribution», juge-t-il.

Avec vingt filles et cinq garçons dans la troupe, il a également fallu jouer avec la distribution des rôles. Bérenger est devenu Bérengère. Daisy est Edouard. «Nous avons également attribué un rôle à plusieurs élèves afin de permettre à chacun d’avoir un personnage à jouer.»

Parallèle entre 1959 et 2020

Rhinocéros fait écho à l’actualité. Ce n’est pas un hasard, mais un choix de Renée et Stéphane Simonet. La pièce dépeint une épidémie imaginaire de «rhinocérite», maladie qui effraie tous les habitants d’une ville et les transforme bientôt en rhinocéros. Métaphore de la montée des totalitarismes à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, elle aborde les thèmes du conformisme et de la résistance au pouvoir politique, a priori illégitime. «Même si le contexte n’est pas le même qu’en 1959 lorsque la pièce a été écrite, il y a quelques similitudes», note Stéphane Simonet.

Une troupe plus petite, au final

Dans un premier temps, le côté absurde de la pièce a fait un peu peur aux élèves. «Nous avons dû lire le texte plusieurs fois pour tout comprendre», témoigne Arno Pugin, 14 ans, qui interprète Edouard, le séducteur. Finalement, ils y ont vu un point positif. «L’absurde nous a permis une plus grande liberté. Nous pouvons accentuer les clichés, la gestuelle», note pour sa part Lucie Menoud, 15 ans, qui joue Madame Botard. Les élèves ont un regret. Avec le report de mai à octobre des représentations, une partie de la troupe a quitté le CO. L’effectif est donc passé de vingt-cinq à dixsept. La troupe a donc redoublé d’effort pour se répartir à nouveau les rôles, reprendre les répétitions et modifier la mise en scène. «Au départ, personne ne se connaissait. Aujourd’hui, nous sommes une vraie famille», explique Arno Pugin.

Stéphane Simonet est fier de ses protégés. Une certaine émotion est perceptible: «C’est une grande aventure. Nous avons dû nous battre jusqu’au bout. Quand Renée et moi, nous regardons la troupe sur scène, nous voyons les progrès qu’elle a faits. Ils ont envie de jouer, de réussir. Cela a du sens, surtout dans ce contexte.» Et Lucie Menoud de conclure: «Si vous voulez venir, venez.»
Valentin Jordil

Rhinocéros d’Eugène Ionesco par éCOlisée, du 22 au 25 octobre à l’Univers@lle à Châtel-St-Denis. Plus d’infos et réservations sur www.ecolisee.ch

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