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Châtel-St-Denis

Entrés à l’exécutif en pleine crise

Romain Richard: «Les choses n’avancent pas toujours aussi vite que je le souhaiterais. J’apprends donc la patience.» PIERRE-VINCENT BAECHLER

100 JOURS CHÂTEL-ST-DENIS/ORON

Cela fait 100 jours que Daniel Figini et Romain Richard ont endossé leur costume, respectivement de conseiller communal à Châtel-St-Denis et de municipal à Oron. Interview.

Comment vos débuts à l’exécutif de Châtel-St-Denis se passent-ils? Daniel Figini: Bien, je suis content. C’est une tâche exigeante qui m’amène à découvrir beaucoup de nouvelles choses.

Vous entrez au Conseil communal à un moment particulier, le début de cette nouvelle décennie étant marqué par cette crise sanitaire. Quelles conséquences cela a-t-il pour vous?

Disons que c’est une entrée en matière plus rapide, étant donné les mesures d’urgence découlant de la propagation du virus. Cela crée des dynamiques telles qu’il faut tout de suite entrer dans un rôle actif et prendre en main cet élément totalement inconnu et nouveau. J’ai donc eu moins de temps pour effectuer un travail d’observation. Ce que je trouve intéressant, c’est que les contacts que j’ai pris avaient des objectifs concrets, des buts précis. C’est une autre façon d’aborder les choses, mais cela a ses avantages.

Jusqu’à présent, comment traversez-vous cette période?

De manière très solidaire, et cela avec tous mes collègues de l’exécutif, mais aussi avec le personnel communal, qui est extrêmement impliqué. Mais cette solidarité va bien au-delà de la seule institution communale, des élans spontanés apparaissent partout, c’est extraordinaire. De très nombreux bénévoles s’annoncent. Tout le monde se sent concerné. Une chose est sûre, cette crise, je ne la traverse pas seul. Je suis très bien entouré et accompagné.

Affaires sociales et santé… un dicastère pas évident à prendre en main, qui plus est en ces temps troublés…

Tout à fait. Bon, ce serait gonflé de ma part de prétendre l’avoir déjà pris en main: c’est un dicastère complexe, où nous essayons d’établir des synergies avec les autres communes du district. En plus, cette pandémie change encore la donne. Mais pour l’instant tout va bien, je prends contact avec tous les différents collaborateurs par la force des choses. J’ai également la chance de pouvoir compter sur mes collègues et l’ensemble du corps administratif.

Quels seront, d’après vous, les premiers effets de l’après-crise?

Cette pandémie et les réactions qui en découlent englobent des phénomènes bien plus larges que le simple confinement. Une fois les mesures levées, la vie scolaire devra reprendre, mais également la vie économique. A mon avis, la crise va se prolonger, mais sous d’autres formes. Malheureusement, beaucoup d’entrepreneurs vont vivre une période difficile, il faut en être conscient. Chacun, dans sa région, y assistera. En Veveyse, il va bien sûr falloir gérer la situation. Un long travail attend le Conseil communal… Nous devrons nous adapter aux différentes conséquences de cette «mise à l’arrêt du système», nous montrer à l’affut et apporter des solutions à notre échelle.

Propos recueillis par Christian Marmy


Quel bilan tirez-vous de vos 100 premiers jours au sein de la Municipalité d’Oron?
Romain Richard:
En demi-teinte. Les choses n’avancent pas toujours aussi vite que je le souhaiterais. J’apprends donc la patience. J’ai dû emmagasiner une quantité importante d’informations et j’ai dû prendre mes marques dans les nombreux comités de direction auxquels j’ai été intégré. Les mois de janvier et de février ont été denses. Pendant ces 100 premiers jours, j’ai mis l’accent sur la prise de contact avec les différents acteurs de mon dicastère. J’ai l’objectif de créer des partenariats étroits avec eux. Je ne me vois pas prendre des décisions, seul dans mon coin, sans avoir au préalable récolté un maximum d’informations, consulté les partenaires et discuté des solutions trouvées.

En juin 2017, alors conseiller communal, vous avez demandé à l’exécutif «d’étudier la faisabilité de la mise en place d’un Agenda 21 dans la commune». Elu désormais à la Municipalité, vous avez vu votre proposition refusée. C’est une situation cocasse...

En effet. Le principe de collégialité fait que j’ai dû me rallier à la majorité de l’exécutif. La discussion finale n’ayant pas encore eu lieu au Conseil communal, je ne vais pas pouvoir en dire plus. Mais j’étais conscient que mon postulat n’allait pas recevoir une réponse positive. Il a déjà permis de réaliser une cartographie de toutes les actions allant dans le sens de la durabilité au niveau communal. Même si le postulat n’est pas formellement accepté, il a eu quelques effets secondaires positifs.

En charge, notamment de la santé et de l’éducation, votre mandat a commencé sur les chapeaux de roues, entre la crise du coronavirus et l’enseignement à distance...

Oui. Et ce n’est pas fini... Le coronavirus va encore nous occuper quelques temps. Nous avons des contacts quotidiens avec les acteurs du terrain afin d’assurer l’accueil des enfants, du personnel soignant, pénitentiaire, etc. Concernant l’aspect sanitaire, nous avons mis en place une hotline et nous avons adressé un courrier à toutes les personnes de plus de 65 ans. Notre rôle est aussi de créer des synergies et des liens avec toutes les actions spontanées de solidarité qui se sont mises en place. Je souligne d’ailleurs l’élan de générosisté qui s’observe dans toute la région. J’espère que cela perdurera après cette crise.

Quels sont les autres dossiers qui vont vous occuper dans les prochains mois?

Les transports scolaires, car l’objectif est d’améliorer l’efficience du dispositif, notamment en accélérant la distribution des horaires. L’autre sujet est l’accueil de jour. Les besoins augmentent. Le principal point est de développer les structures d’accueil avec les moyens financiers à disposition. Nous devons également engagé une réflexion autour du réfectoire du nouveau collège à Oron-la-Ville. Il est en effet prévu pour accueillir les élèves de 9e à 11e HarmoS. Mais le besoin se fait sentir pour les 7e et 8e. Nous devons étudier la question, car l’encadrement n’est pas le même que pour des élèves du secondaire. Il faut, par exemple, du personnel éducatif supplémentaire.

Vous gérez votre dicastère à distance... de l’administration et de vos collègues de la Municipalité. Comment gérez-vous cette situation?

Il y a eu un temps d’adaptation. Mais maintenant, nous nous en sortons bien. Un grand nombre de séances ont été reportées. Nous utilisons donc les applications de vidéoconférence et les messageries instantanées.

Socialiste, vous êtes minoritaire dans un exécutif à majorité de droite. Comment la cohabitation se passe-t-elle?

Honnêtement, j’avais une petite appréhension avant de commencer mon mandat. J’ai été très agréablement surpris de l’accueil qui m’a été réservé par mes collègues. Il a été chaleureux et amical. Je bénéficie au quotidien des conseils des chefs de services et des membres de l’exécutif. Je ne me suis pas senti mis de côté par rapport à des opinions politiques qui peuvent être différentes. Je me sens bien au sein de ce collège.

Propos recueillis par Valentin Jordil

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