SANTÉ CHÂTEL-ST-DENIS
Après une première expérience fructueuse à Estavayer-le-Lac, un programme de réadaptation oncologique est désormais proposé au Centre de santé de Châtel-St-Denis. Retraitée du service d’oncologie de l’HFR Riaz, Patricia Vuichard a développé une méthode en trois mois afin de redonner goût à ses patients de bouger. Témoignage.
«Le diag nostic ar r ive comme un coup de foudre. Nous subissons ensuite les opérations et la chimiothérapie. Nous restons alors végétatifs pendant plusieurs mois.» A 74 ans, Marita Simon de Tatroz est souriante, dynamique et sportive. Elle s’est même élancée, à vélo électrique, sur la route 99 – aussi appelée la Route du cœur – entre le lac de Constance et le Léman. Qui imaginerait pourtant qu’on a diagnostiqué à Marita Simon un cancer en 2016... Deux ans plus tard, elle entend parler du programme de réadaptation oncologique développé par l’ancienne médecin-cheffe du service d’oncologie de l’HFR Riaz, la Semsaloise, Patricia Vuichard. Marita Simon n’hésite alors pas à faire plusieurs kilomètres, deux fois par semaine pendant trois mois, jusqu’ à La Pierre Blanche à Estavayer-le-Lac, où l’oncologue a mis en pratique sa méthode. «Ce fut une véritable renaissance», témoigne celle qui se décrit comme une «rescapée du cancer». Si le projet a été stoppé net par le Covid-19 et par la fermeture du centre de médecine intégrative – après trois ans et près d’une centaine de patients accompagnés – il a trouvé à Châtel-St-Denis une nouvelle terre d’accueil. Trois patients vont prochainement suivre le programme, long de trois mois.
Franchir le pas
La directrice et fondatrice du Centre de santé Châtel Aline Grandjean songeait, depuis plusieurs années, à proposer ce service. «La formation, donnée il y a quelques années par Patricia Vuichard à l’Université de Lausanne, a été un premier déclic.» Le second est arrivé avec l’engagement d’une nouvelle collaboratrice Marta Vacca, maître de sport. «Quand j’ai vu qu’elle s’était spécialisée dans les activités physiques adaptées, je me suis dit que c’était enfin le moment de mettre en place quelque chose en Veveyse.» Si la méthode de Patricia Vuichard s’articulait autour de quatre axes (activités physiques adaptées, nutrition, psycho-oncologie et soutien social), le Centre de santé Châtel ne proposera, dans un premier temps, que du sport adapté. «Nous ferons à la fois du renforcement musculaire en salle, avec un moment d’échauffement au début et de relaxation à la fin, et des séances de Nordic walking», décrit Marta Vacca.
Et Patricia Vuichard d’ajouter: «Il ne faut pas faire des exercices avec des machines, mais apprendre aux patients à faire du sport par leur propre moyen avec juste le corps ou en s’aidant d’un ballon, par exemple.» A terme, nous aimerions ajouter au programme la nutrition, annonce Aline Grandjean. «L’objectif est également d ’offrir un suivi, après les douze séances», indique Marta Vacca.
S’appuyer sur le groupe
A Estavayer-le-Lac, l’ancienne médecin-cheffe a eu le temps d’observer les bienfaits de sa méthode. «Cela s’est traduit chez les patients par une reprise de confiance en la vie, d’autonomie et d’estime de soi. Selon toutes les études réalisées, l ’activité physique est efficace dans la prévention, pour éviter les récidives et supporter les traitements.»
Les séances se déroulent par petits groupes de huit participants. «Si les gens peuvent être réticents au premier abord, le groupe est finalement un allié. Cela permet de se poser, de trouver un sens à la maladie. Chacun apporte alors des solutions pour les autres», explique Patricia Vuichard.
Marita Simon approuve: «Les autres étaient une source de motivation. Je n’étais plus seule face à la maladie. Et j’ai pu reprendre contact avec l ’extérieur.» Le Centre santé Châtel compte continuer sur sa lancée et mettre sur pied, avec des physiothérapeutes spécialisés, d’autres cours collectifs pour des pathologies bien spécifiques, telles que la neurologie, le cardiovasculaire ou encore les problèmes de dos.
Valentin Jordil
Plus d’infos sur www.sport-sante-chatel.ch
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