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Châtel-St-Denis

«Je ne retiens que du positif de cette année fantastique!»

Roland Mesot entamera l’année 2020 avec une casquette en moins: celle de président du Grand Conseil fribourgeois. MMS/ARCH. MESS.

GRAND CONSEIL CHÂTEL-ST-DENIS/ FRIBOURG

Les élections protocolaires concernant la présidence et la vice-présidence du Grand Conseil fribourgeois ont eu lieu mercredi dernier. L’occasion pour Le Messager de revenir, avec le Châtelois Roland Mesot, sur son année en tant que président, mais aussi sur les récentes élections fédérales. Interview. En 2020, le Grand Conseil fribourgeois sera présidé par la socialiste bulloise Kirthana Wickramasingam. Elle succédera à l’UDC châtelois Roland Mesot. A quelques semaines de passer le témoin – il occupera cette fonction jusqu’au 31 décembre – le chef d’entreprise de 57 ans tire le bilan de l’année écoulée et revient sur les récentes élections fédérales.

Que pensez-vous de votre successeure? La connaissez-vous?

Roland Mesot: C’est sûr qu’en une année, j’ai appris à la connaître un peu. Cependant, sa fonction de 1re vice-présidente faisait qu’elle était un peu moins active que les autres durant les débats. C’est pourquoi je ne peux pas non plus prétendre la connaître particulièrement bien. En tout cas, au niveau du bureau, nous avons très bien collaboré. Elle m’a d’ailleurs remplacé lors d’une séance, que je n’ai pas pu suivre étant donné que je me trouvais à la réunion des présidents des parlements suisses.

Bien qu’elle ne soit pas encore tout à fait terminée, quel bilan tirezvous de votre année en tant que premier citoyen du canton?

C’était une année fantastique, faite de beaucoup de rencontres, de découvertes. Une année très enrichissante. Je n’en retiens que du positif!

Quel souvenir marquant garderezvous de cette période?

(Il réfléchit) Il y en a tellement, c’est dur à dire (sourire)… Quelque chose qui m’a marqué, et qui était très intense, c’est la rencontre avec des membres de l’association Promembro. J’en ai rencontré plusieurs lors d’une exposition et certains souffrent d’un handicap très lourd, mais ils ne s’en plaignent pas. Cela m’a fortement impressionné.

Quel est votre plus bel accomplissement en tant que président du Grand Conseil?

Je suis très satisfait d’avoir su me montrer à l’écoute de la population. A ce niveau-là, je pense avoir fait mon boulot. J’ai répondu présent, dans la mesure du possible, à toutes les invitations qui m’ont été adressées. Mes collègues m’ont d’ailleurs dit que j’avais bien représenté le Grand Conseil. J’en suis content, parce que c’est ce que je m’étais fixé comme objectif. Je voulais vivre cette année pleinement, je m’en suis donné les moyens et j’ai eu la chance de pouvoir les réaliser.

Lors des récentes élections fédérales, pour lesquelles vous étiez candidat au Conseil national, vous aviez l’espoir que votre présidence du Grand Conseil vous donne une visibilité supplémentaire. Quel est votre appréciation concernant le résultat?

D’abord, je tiens à dire que tout le monde (au sein de l’UDC fribourgeoi se, n.d.l.r.) a obtenu moins de voix qu’en 2015. Les résultats de toute l’équipe tiennent dans un mouchoir de poche, à part peut-être ceux de Pierre-André Page. Ce n’est donc pas moi qui ai perdu des voix, mais bien tout le parti, je suis catégorique là-dessus. Et je pense que la visibilité de ma présidence a tout de même joué un rôle. Si l’on observe mes résultats, comparativement à ceux du candidat singinois Emanuel Waeber, je l’ai rattrapé et même devancé, alors qu’en 2015, j’étais bien derrière. Et je souligne au passage qu’en Veveyse, l’UDC reste le premier parti.

La Suisse, à la fin du mois d’octobre, a été submergée par une vague féminine et verte. En tenant compte de ce résultat, pensez-vous que votre parti doit se réorienter?

Personnellement, j’ai toujours été favorable à la stratégie énergétique 2050. Je ne pense pas que l’UDC doit changer de politique, mais c’est vrai que, au niveau environnemental, l’appréciation mériterait peut-être d’être revue. Mais il faut aussi être conscient que l’on ne pourra pas tout révolutionner: dans les régions périphériques comme la nôtre, beaucoup de personnes ont besoin de leur voiture pour se déplacer. Ils ne doivent pas être taxés ou pénalisés en raison de leur lieu de domicile.

Comment analysez-vous le fait que votre colistier Jean-François Rime ait perdu son siège au Conseil national, au détriment d’un Vert, relativement nouveau en politique?

C’est simple, c’est justement dû à cette fameuse vague verte! En Veveyse, les Verts et Jeunes verts faisaient 5% des voix en 2015. Cette année, ils ont fait plus de 12%, que ce soit au niveau du district ou du canton. C’est donc ce phénomène qui en est la cause, c’est sûr. Mais il faut également se rendre compte que, si nous avons perdu ce siège, c’est aussi en raison de l’apparentement qui s’est fait entre les Verts-libéraux et le PDC. Ce qui me dérange, c’est que, au Grand Conseil, les Verts-libéraux siègent avec la gauche. Et là, ils font un apparentement avec le PDC, un parti de droite. Mais ce qui m’étonne encore plus, c’est qu’ils n’ont pas soutenu le candidat PDC lors des élections au Conseil des Etats. Cela a de quoi interroger. On s’étonne souvent que les gens se désintéressent de la politique, mais quand on voit ce type d’apparentements, on est en droit de se demander si ce n’est pas justement ce genre de choses qui expliquent ce désintérêt de la part des citoyens.

Propos recueillis par Christian Marmy

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