Logo

Châtel-St-Denis

«Je ne vois pas mon rôle comme celui d’un inquisiteur»

Pierre Descheneaux, le nouveau directeur du COV, se prépare depuis plusieurs semaines à la rentrée scolaire. CM

CYCLE D’ORIENTATION CHÂTEL-ST-DENIS

Depuis la rentrée scolaire, qui a eu lieu jeudi dernier, Pierre Deschenaux est le nouveau directeur du Cycle d’orientation de la Veveyse. Il succède à Jean-Daniel Nanzer, qui a occupé ce poste pendant quinze ans. Le Brocois de 47 ans doit désormais se familiariser avec l’établissement, ses nouveaux collègues et élèves veveysans.

Les élèves du Cycle d’orientation (CO) de la Veveyse ont regagné leurs salles de classe jeudi dernier. Une rentrée particulière, puisque leur établissement dispose désormais d’un nouveau directeur. Désigné par la Direction de l’instruction publique, de la culture et du sport pour succéder à Jean-Daniel Nanzer – qui a occupé ce poste durant quinze ans (voir Le Messager du 14 juin dernier) – il s’agit de Pierre Deschenaux. Domicilié à Broc et âgé de 47 ans, celui-ci se tourne vers un nouveau challenge.

Titulaire d’un diplôme d’enseignant primaire, obtenu en 1992, Pierre Deschenaux a commencé par donner des cours à l’école d’Attalens. En 2001, il devient directeur de l’Ecole-club Migros de Bulle. Trois ans plus tard, il obtient son certificat d’enseignant en classe de développement. Il enseigne tour à tour aux CO de Pérolles, de La Tour-de-Trême et de Riaz. En 2017, il est nommé responsable d’établissement à l’école primaire de Riaz, un poste qui l’occupe à hauteur de 70%. Les 30% restants, Pierre Deschenaux les effectue comme professeur au CO de Riaz.

«Spécialiste du secondaire»

«Il y avait une sorte de grand écart entre ces deux fonctions. J’avais l’impression de trop m’éparpiller. Lorsque j’ai pris connaissance de la mise au concours du poste de directeur du CO de la Veveyse, j’ai décidé de tenter le coup.» Mais comment expliquer qu’un enseignant du primaire, qui a été à la tête d’une institution au primaire, choisisse de briguer un poste de directeur au secondaire? «Lorsque j’ai pris mes fonctions de responsable d’établissement à Riaz, cela a été une véritable révélation. Et comme cela faisait dix-sept ans que j’enseignais dans des classes du secondaire, je me considérais davantage comme un spécialiste de ce niveau plutôt que du primaire.»

S’il est officiellement entré en fonction dimanche, cela fait en réalité plusieurs semaines que Pierre Deschenaux s’active dans son bureau, pour l’heure toujours installé dans des containers provisoires: «Nous avons préparé la transition avec Jean-Daniel Nanzer jusqu’à la mi-juillet.» Son prédécesseur ne lui était pas inconnu: «Je l’avais rencontré grâce à notre penchant commun pour la musique, mais nous ne nous étions pas revus pendant plusieurs années. Il m’a laissé un CO qui fonctionne bien.»

Un bon accueil

Se décrivant comme quelqu’un de «vraiment exigeant», Pierre Deschenaux est très fier d’avoir été choisi pour lui succéder: «C’est un grand honneur. J’espère que je serai à la hauteur des attentes. Je dois avouer que je me mets, tout seul, une forte pression pour satisfaire tout le monde. Ce n’est pas ma hiérarchie qui me la fait ressentir, mais bel et bien moi-même.»

Le nouvel arrivé livre volontiers ses premières impressions sur son nouvel établissement châtelois: «Je ressens une grande qualité dans l’équipe enseignante, et je ne dis pas cela pour leur passer la pommade. Ils sont très impliqués et très motivés. Je me suis senti bien accueilli et j’ai la sensation qu’il y a beaucoup de bonne volonté. Je me réjouis de collaborer avec eux.»

Se familiariser avec les collègues

En tenant compte des remplaçants et des temps de travail réduits, Pierre Deschenaux se retrouve désormais à la tête d’un effectif de septante-deux enseignants. Ceux-ci encadrent près de huit cents élèves. Autant dire que le Gruérien ne connaît pas encore tout le monde. «J’étais venu me présenter en mars (sa nomination avait été officialisée en janvier, n.d.l.r.). Il faut désormais que nous nous apprivoisions. Je suis très enthousiaste, c’est une toute nouvelle dynamique qui se met en place.»

L’un des principaux défis auxquels le nouveau directeur sera prochainement confronté consiste en un projet, à l’échelon cantonal, en lien avec le maintien et le développement de la qualité de l’enseignement. «Nous devrons nous y atteler l’été prochain, pour être prêts à la rentrée 2020.» Concernant l’établissement veveysan plus particulièrement, Pierre Deschenaux a également quelques idées en tête: «J’aimerais avant tout être rassembleur et que chaque professeur soit un véritable acteur du CO. Dans ce sens, j’aimerais mettre en place, dès cet automne, une sorte “d’assemblée des enseignants”, où ceux-ci pourront se réunir, débattre et, au travers d’un ou plusieurs porte-parole, proposer leurs idées à la direction. En somme, je souhaite leur donner davantage de responsabilités.»

«Rester en contact avec le terrain»

Pour Pierre Deschenaux, c’est important que les maîtres de classe conservent une certaine autonomie. «Je vois mon rôle comme un soutien, un appui, plutôt que comme celui d’un inspecteur, d’un inquisiteur. Je ferai bien entendu des visites régulières auprès des enseignants, mais surtout afin de rester en contact avec la réalité quotidienne du terrain.»

Et les élèves dans tout ça? La tranche d’âge de ses nouveaux protégés, avec tout ce que l’adolescence implique, ne l’inquiète pas outre mesure: «C’est sûr que le public du CO est un public plus compliqué que celui du niveau primaire. C’est une période charnière, souvent chamboulée, durant laquelle les jeunes ont besoin de repères. Mais, à mon avis, j’ai un profil adéquat pour les élèves de la 1re à la 11e HarmoS. Je pense qu’ici, à Châtel-St-Denis, les structures qui leur sont mises à disposition sont idéales.»

Nouveau conseil de direction

Pour diriger l’établissement, Pierre Deschenaux peut compter sur une équipe administrative «énormément investie, à l’image d’Eric Berthoud». Il est également soutenu par un conseil de direction, qu’il préside, au sein duquel figurent Valentin Bassenne, Nathalie Brodard Guillet et Céline Granges Volery. «Ces deux dernières sont nouvelles. Elles ont été choisies par Jean-Daniel Nanzer et moi-même.»

Selon Pierre Deschenaux, le CO de la Veveyse jouit d’une certaine réputation, grâce notamment à sa troupe de théâtre éCOlisée, ainsi que sa radio NRV. Le Brocois prend les rênes de l’établissement au moment où celui-ci est en totale mutation, tout comme la ville qui l’héberge. Des chantiers qui le ravissent au plus haut point: «Je trouve ça génial. C’est passionnant: tout est à faire. Etre dans la conception, assister et opérer des changements, c’est une chance. Cela coïncide d’ailleurs avec mon parcours personnel, car il s’agit véritablement du plus gros tournant de ma carrière.»

Christian Marmy

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus