Kad Merad et ses Amis débarquent à Châtel-St-Denis

THÉÂTRE CHÂTEL-ST-DENIS

Lionel Abelanski jouera mercredi à l’Univers@lle en compagnie de Claudia Tagbo et Kad Merad. Le trio y interprètera la pièce Amis, une satire des sites de rencontres. Affichant complet depuis plusieurs mois, cette date s’annonce comme un moment phare de la saison des Cultur@iles.

On a l’habitude de les voir à la télé, mercredi soir ils joueront à l ’Univers@lle. L’acteur français Kad Merad, qui signe également la mise en scène, est à l ’affiche d ’Amis, une pièce écr ite par A manda Sthers et David Foenkinos. Claudia Tagbo, son épouse sur les planches, actrice et humoriste confirmée – elle a notamment présidé le gala d ’ouverture du Montreux Comedy Club en 2018 – sera également de la partie. Pour compléter cet te tête d’affiche, u n troisième acteur bien connu: Lionel Abelanski, qui a répondu à nos questions. Ce dernier a débuté dans les années 1990 aux côtés de Dominique Farrugia et Alain Chabat. En 2009, déjà accompagné de Kad Merad, le comédien se baladait en Afrique dans le film Safari. Depuis quelques années, il navigue entre le cinéma et le théâtre et joue aussi dans des séries telles que Les bracelets rouges qui «a pas mal marché» sur TF1.

De quoi parle la pièce Amis?

Lionel Abelanski: C’est une satire des sites de rencontres, en l’occurrence amicales. La pièce dénonce les failles qu’il peut y avoir dans ce système. Les trois personnages sont drôles et touchants et les rapports humains finement analysés, ce qui engendre un bon comique de situation. Par exemple, il y a une scène avec un pâté de couilles de bisons, c’est assez effrayant et jubilatoire à jouer. C’est un peu comme dans Le Père Noël est une ordure avec le truc immangeable ou le repas chez les paysans dans Les Bronzés font du ski.

J’imagine que ce n’est cependant pas par attrait pour ses spécialités culinaires que vous avez intégré le projet?

Ça s’est fait en deux temps. Tout d’abord, le producteur Richard Caillat m’avait fait lire la pièce. Puis un jour Kad Merad m’a appelé en me proposant le rôle de Serge Marron. J’ai accepté sans réfléchir, ç a m’avait plu à la première lecture. Avec Claudia Tagbo, c’est tout de suite parti dans la joie et on s’est vite mis à travailler.

Parlez-nous de votre personnage: Serge Marron.

C’est un personnage qui est seul, trop seul, et qui se connecte sur l’application Amitic, la version amicale de Meetic. Il y trouve quelqu’un qui lui correspond à 100%, sauf qu’il a des doutes sur cette personne. Il enquête donc sur ce Pierre, un homme d’affaires imbu de sa personne, joué par Kad Merad. Sentant que ça ne va pas être facile, il lui fait un chantage pour qu’il devienne son ami.

Lorsqu’ils se rencontrent, la femme de Pierre, interprétée par Claudia Tagbo, le trouve très sympathique. Super enthousiaste concernant l’arrivée de ce nouveau personnage dans leur vie, elle profite de cet élan de nouveauté pour régler ses comptes avec son mari. Au début, Pierre, dur et dédaigneux, rejette Serge Marron avant de s’ouvrir au fur et à mesure de la pièce, grâce à son épouse. C’est elle, Martine, qui va débloquer cette histoire d’amitié étrange et rendre tout cela possible.

Dans la vie, vous êtes aussi ami avec Kad Merad et
Claudia Tagbo?

Avec Kad Merad, on se connaît depuis très longtemps. Lui avait découvert mon travail d’acteur, moi je l’écoutais souvent l’aprèsmidi sur Oui FM quand il faisait des sketchs avec Olivier Baroux. On s’est rencontrés à la télévision. Il présentait la Grosse émission sur la chaîne câblée Comédie! à laquelle j’ai été invité plusieurs fois par Dominique Farrugia. On est maintenant amis depuis une vingtaine d’années. On a fait plusieurs films ensemble, dont Safari.

J’ai rencontré Claudia Tagbo il y a une dizaine d’années sur le tournage du téléfilm Au bas de l’échelle. On s’était très bien entendus mais pas vraiment revus, on a donc été très heureux de se retrouver pour cette pièce. Tous les trois, c’est un plaisir et ça marche vraiment très bien.

On imagine donc que votre tournée se déroule à merveille…

En effet. Cette semaine nous avons joué en région parisienne. La tournée a débuté début janvier et se termine à la mi-mars. Cette cuvée 2022 se passe enfin comme prévu, les salles sont pleines, c’est formidable.

Ce sera encore le cas à Châtel-St-Denis. Quelle différence cela fait-il pour vous de jouer ici à la campagne, par rapport à Paris par exemple?

C’est l’avantage du théâtre, on a un ressenti différent à chaque fois. C’est imperceptible et très dur à définir, mais pour nous ça n’est jamais la même chose suivant les publics. Déjà à Paris, quand on joue ça n’est pas pareil tous les jours. Avec les tournées, c’est encore plus exceptionnel. C’est super intéressant. On a hâte à chaque fois de voir comment ça va se passer.

Ceci explique pourquoi le théâtre semble être actuellement votre format préféré?

Effectivement, j’ai l’impression d’être plus accompli au théâtre. J’y ai davantage à raconter, les partitions y sont souvent plus intéressantes. J’ai maintenant plus de cinquante ans et je pense que c’est une histoire de génération. Le cinéma, c’est pour les jeunes. Les rôles intéressants se situent autour de la trentaine, voire de la quarantaine, et après il y a de moins en moins de postes. Pour les femmes, cette tendance est encore plus marquée. C’est un réel problème dans notre société. Heureusement, les choses sont en train de changer, mais, tout doucement.

Malgré tout, ce qui vous portera toujours c’est l’envie de faire rire les gens. Qu’en est-il de l’humour dans votre vie?

C’est un carburant! Sinon ça ne serait pas possible d’avancer. Je n’y pense même pas en fait, c’est en moi depuis toujours. En moi ou malgré moi, je ne sais pas trop. Mais j’en ai besoin, sinon c’est terrible!

Propos recueillis par Régine Gapany

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