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Châtel-St-Denis

La 100e chronique Des plantes de chez nous

La nature a depuis toujours attiré Isabelle Seghin. RÉGINE GAPANY

Isabelle Seghin, chroniqueuse des «Plantes de chez nous» vient de signer son 100e papier dans Le Messager. L’occasion de revenir sur son rapport au végétal et de présenter son nouveau projet, «Un invité, une plante».

Isabelle Seghin nous donne rendez-vous en fin de journée dans les locaux de son école, à côté de son domicile à Châtel-St-Denis. Une maison entourée de verdure de laquelle sortent justement à ce moment-là ses quelques élèves. «Surtout des femmes, de tous les âges, de tous les milieux et de toutes les régions intéressées par l’herboristerie.» Originaire de Bruxelles, elle a vécu en France avant de s’installer en Suisse et d’ouvrir sa propre école en 2010, l’Ecole en pleine Nature, à côté de laquelle elle effectue également des consultations, principalement dans le domaine des élixirs floraux.

Le 11 octobre 2013, l’enseignante et thérapeute a publié le premier papier de sa chronique «Les plantes de chez nous» dans Le Messager. «J’avais vu qu’une libraire écrivait régulièrement, je me suis dit, pourquoi ne pas faire de même sur les plantes?» Elle avait pris contact avec l ’ancien rédacteur en chef, Xavier Fernandez, qui l’a encouragée. Près de dix ans plus tard, au rythme d’une chronique par mois, «Les plantes de chez nous» vient de fêter son 100e anniversaire.

«J’ai commencé avec l’achillée en 2013 et je viens de terminer avec la même fleur, le 1er juillet 2022. Entre ces deux dates, Isabelle Seghin a présenté à travers ses propres photographies et textes une centaine de plantes de chez nous. Aujourd’hui, ses archives sont soigneusement consignées dans des fourres en plastique. «J’ai toujours essayé de choisir des plantes de saison en fleur ou en fruit afin d’attirer l’attention des lecteurs.»

Focalisée sur le lien

Il s’agit maintenant de faire évoluer la chronique. «J’aurais pu continuer, les espèces sont infinies, mais l’envie de changer et de provoquer davantage de lien entre les plantes et les humains s’est fait sentir», explique Isabelle Seghin. La rencontre constitue le fondement de sa démarche. «Dans mes cours, je mets l’accent sur le terrain et la découverte du végétal en nature. Cet après-midi, nous avons observé la gentiane.» La Châteloise d’adoption souligne la diversité végétale de la région. «L’altitude, idéale, convient aux plantes de plaine comme aux plantes de montagne. Malgré la sécheresse de cet été, les Préalpes fribourgeoises sont en général bien irriguées et très humides.»

La chroniqueuse souhaite ainsi montrer à quel point chacun interagit avec le monde végétal, à sa façon. Dès aujourd’hui, elle présente dans sa chronique le rapport d’une personnalité de la région avec une plante de son choix. «Se confier au travers d’anecdotes permet de rendre les gens plus humains également.»

En mettant en évidence le lien entre l’homme et la nature, Isabelle Seghin souhaite «réenchanter le monde». Il s’agit de trouver sa place dans le vivant de façon respectueuse et responsable, et non pas uniquement dans une démarche de consommation. Il est important de montrer que les plantes ont du sens pour les hommes et vice versa.

Celle à qui le monde végétal a appris notamment l’humilité, la patience, la résilience, la confiance et le calme évoque le lys martagon, sa plante fétiche du moment. «Sa délicatesse, sa beauté et son parfum ainsi que l’étymologie de son nom en font une plante, qui, sans être guerrière, est capable de se montrer armée pour atteindre la paix.»

L’enseignante ne cesse de trouver dans le monde végétal des résonances avec l’actualité. Elle a choisi d’aborder pour lancer sa nouvel le mouture Angélique Oberson de Fiaugères et son attrait pour l’herbe aux anges, l’angélique officinale.
Régine Gapany

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