CHÂTEL-ST-DENIS
Aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire, la culture châteloise se déconfine. Entre optimisme et inquiétude, ses acteurs s’étaient donné rendez-vous, mardi soir, pour leur traditionnelle rentrée.
«Vous les acteurs de la culture étiez au front, vous qui rassemblez les foules, favorisez les échanges et le partage, vous avez subi ses assauts de plein fouet. Le rideau est tombé. Il a fallu prendre son mal en patience, trouver des solutions, se réinventer, et vous l’avez fait. Maintenant, il faut continuer, et vivre avec.» Christine Genoud, conseillère communale chargée des sports, s’est adressée, mardi soir, aux acteurs culturels de Châtel- St-Denis.
Après la politique et les écoles c’était au tour de la culture de faire sa rentrée, à la galerie Image-In dans le cadre de l’exposition de Jo Berset (voir Le Messager de vendredi dernier). Le Conseil communal de Châtel-St-Denis «a eu à cœur», a rappelé la conseillère communale, de maintenir la traditionnelle rentrée culturelle, qui s’est déroulée masquée et avec seulement une vingtaine d’invités, dont l’exécutif in corpore et le préfet de la Veveyse François Genoud.
Il s’agissait presque d’une double rentrée, après des mois de silence dus au Covid-19. Premier constat: la culture châteloise a su tenir tête au virus. «Vous, les acteurs de la culture, vous les passionnés, vous les engagés, vous les ambassadeurs de l’offre culturelle régionale, vous continuez et ce même en période plus troublée, à éveiller nos sens pour que la vie artistique continue, presque normalement», a souligné l’élue.
Maintenir le plus d’activités
Ce rendez-vous a été l’occasion pour les «trois piliers de la culture châteloise», selon les mots de Christine Genoud, de présenter leur offre pour la saison à venir. La galerie Image-In, qui accueillait cette rentrée, a dû annuler l’exposition d’Alain Léchenne prévue au printemps, et a dû revoir ses plans pour le dernier événement de l’automne. Après Jeanne Kuonen et Jo Berset, à voir jusqu’au 4 octobre, elle a choisi de mettre en place un accrochage inédit, du 13 au 29 novembre prochain, avec Le comité vu autrement. Un moyen de découvrir le travail artistique de celles et ceux qui gèrent la galerie.
Tous les acteurs présents se sont accordés sur le fait que le public avait soif de culture. Le cogérant du cinéma Sirius Olivier Khatanassian a évoqué la difficulté de programmer des films, car «les distributeurs gardent leurs productions au chaud» pour les sortir sur des plate-formes de streaming en ligne ou lorsque la situation sanitaire s’améliorera. Il a toutefois noté que «de belles choses venaient à nous».
La salle a ainsi réalisé de bons chiffres, fin août, avec Les enfants du Platzspitz du Châtelois Pierre Monnard. «Depuis la réouverture, nous accueillons en moyenne dix spectateurs. Là, en trois soirs, nous avons fait salle comble avec 150 personnes. Nous ne nous attendions pas à avoir autant de monde», s’est réjoui Olivier Khatanassian. Le Sirius a également choisi de maintenir ses Nuits d’Halloween du 29 au 31 octobre. La programmation est en cours d’élaboration.
Douze spectacles à l’Univers@lle
Du côté des Cultur@iles, la saison 2019-2020 s’est exceptionnellement terminée, en septembre, avec GUS Illusionniste et Mozart Group. Ces deux représentations de la saison précédente, qui affichaient complet, avaient pu être reportées. Même masqué, le public était content, tout comme les artistes, selon Chantal Genoud-Brülhart, administratrice et programmatrice de l’association Les Cultur@iles. «Les gens ont envie de voir autre chose que leur télévision», a-t-elle déclaré en souriant.
Quant à la nouvelle saison, elle commencera le 2 octobre avec Multiple, le nouveau spectacle de Yann Lambiel. Douze productions – deux de plus que la saison précédente – s’enchaîneront ensuite à l’Univers@lle avec comme fil rouge l’humour et la musique. La conseillère communale Christine Genoud a conclu la soirée: «Que la force de votre engagement, vos convictions et votre passion tuent ce fichu Covid-19.» De quoi encourager les acteurs culturels châtelois dans cette période d’incertitude. Valentin Jordil
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