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Châtel-St-Denis

L’agglo Rivelac tient sa nouvelle cheffe pour redémarrer

Pour la nouvelle coordinatrice de l’agglomération valdo-fribourgeoise Rivelac Corinne Margalhan-Ferrat, la mobilité sera au coeur du projet, dit «de 5e génération». VJ

AGGLO VEVEYSE/RIVIERA/HAUT-LAC

Depuis mercredi dernier, le projet d’agglomération valdo-fribourgeois Rivelac, qui regroupe cinq communes de la Veveyse, dont Châtel-St-Denis, et quatorze entités vaudoises, est incarné par un nouveau visage: Corinne Margalhan-Ferrat. Portrait

«A chaque problème sa solution.» Le leitmotiv de Corinne Margalhan-Ferrat lui sera très utile dans sa toute nouvelle fonction de coordinatrice du projet d’agglomération valdo-fribourgeois Rivelac, dit «de 5e génération». Mêlant urbanisme, mobilité et environnement, Rivelac regroupe cinq communes de la Veveyse (Attalens, Bossonnens, Châtel-St-Denis, Granges et Remaufens) et quatorze localités vaudoises (Blonay, Chardonne, Corsier-sur-Vevey, Corseaux, Jongny, St-Légier-La Chiésaz, Montreux, La Tour-de-Peilz, Noville, Rennaz, Roche, Vevey, Villeneuve et Veytaux).

                                                                                  

A la clé? Plusieurs millions de francs de subventions fédérales pour de nouvelles infrastructures de transport. Premier chantier: faire adopter à Rivelac le statut d’association de communes,qui coordonnera les grandes questions d’aménagement du territoire, de gestion des zones d’activité et de mobilité. L’enjeu est grand, car le projet est resté en veilleuse depuis que celui «de 2e génération» a été refusé par la Confédération en 2013, notamment faute d’une gouvernance établie.

Un nouveau départ

«La prise de conscience de l’enjeu régional n’était pas le même dans toutes les communes, estime Corinne Margalhan-Ferrat. Le contexte en matière de planifications a évolué: l’idée de région a pris plus de couleurs, tant au niveau de la Confédération que dans les législations des cantons.» En novembre dernier, le projet d’agglomération Rivelac renaissait de ses cendres avec la signature d’une convention de collaboration entre les cantons de-Fribourg et de Vaud, ainsi qu’entre les dix-neuf communes impliquées (lire Le Messager du 15 novembre 2019).

Si Rivelac déposait un dossier en 2025, il ne serait rien de moins que le troisième bassin de population de toute la Suisse romande, derrière Lausanne et Genève, avec ses 110 000 habitants, dont 14 000 dans les cinq communes veveysannes concernées. La situation n’effraye pas Corinne Margalhan-Ferrat. En une décennie, la Fribourgeoise d’adoption, originaire de Nice, est devenue une fine connaisseuse des projets d’agglomération.

Directrice de l’Agglomération de Fribourg de 2008 à 2015, elle a ensuite rejoint l’Etat pour coordonner tous les projets d’agglos du canton, Fribourg, bien sûr, mais aussi Mobul. Depuis moins d’une semaine, Corinne Margalhan-Ferrat, qui se décrit comme «patiente, endurante et à l’écoute», a quitté la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions en ville de Fribourg, à laquelle elle était rattachée, pour rejoindre, mercredi dernier, Blonay et le nouveau bureau de Rivelac.

Une agglo valdo-fribourgeoise

Juriste de formation, la cheffe de projet aborde ce nouveau poste «avec beaucoup d’enthousiasme». Créer une agglomération de dix-neuf communes est déjà, en soi, un défi; cela le devient d’autant plus lorsque le projet se trouve à cheval entre deux cantons. Une agglo intercantonale que Fribourg n’a encore jamais expérimentée. «Cela ajoute une couche de complexité dans un domaine qui l’est déjà passablement, observe Corinne Margalhan-Ferrat. Il faut, par exemple, faire concorder deux lois sur l’aménagement du territoire.»

Et les ramifications sont bien plus larges. Palézieux et sa gare, bien qu’en dehors du périmètre de l’agglomération Rivelac, joueront un rôle important (lire ci-dessous). «La Confédération a compris qu’il pouvait y avoir des investissements à faire dans des endroits en dehors des projets d’agglomération, explique la coordinatrice. Régler la question de la gare de Palézieux permet de solutionner des tas de pans de la mobilité à l’intérieur de Rivelac.»

Des pistes cyclables, des voies de bus ou encore des parkings-relais, autant d’infrastructures qui pourraient être financées entre 30% et 50% par Berne, «ce qui n’est pas négligeable pour les communes. Derrière ce papier glacé avec des cartes, des chiffres et des cour-bes, nous visons une meilleure qualité de vie», annonce la nouvelle cheffe de projet, habitante d’Avry-sur-Matran. Densifier le tissu déjà bâti, en particulier autour des axes de transports publics et des gares, favoriser l’usage de la mobilité douce ou encore limiter les migrations pendulaires en développant l’emploi en priorité près des gares principales, tels sont les objectifs du projet d’agglomération.

«Dans un premier temps, il faut commencer par organiser la gestion régionale des zones d’activité», explique celle qui accompagne également l’élaboration du Plan directeur régional de la Veveyse, qui devrait être sous toit d’ici un peu moins de trois ans. «Il faut faire en sorte que les gens s’impliquent, comprennent les enjeux et soient derrière ce projet», souligne-t-elle. Le chemin prendra encore plusieurs années, mais Corinne Margalhan-Ferrat est «confiante» pour les années de discussions qui l’attendent.

Valentin Jordil

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