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Châtel-St-Denis

L’art de faire ressortir la couleur

Jeanne Boilard Kuonen peignait déjà au Québec, d’où elle est originaire. Des méandres du St-Laurent, elle est passée aux rives du Léman. CM

PEINTURE CHÂTEL-ST-DENIS

La galerie Image-In à Châtel-St-Denis accueille, dès ce soir et jusqu’au 22 mars, l’exposition de Jeanne Boilard Kuonen. Intitulée Du Québec aux rives du Léman, elle comporte une soixantaine de toiles, représentant pour la plupart des paysages, où elle cherche à mettre en avant «la force de la couleur».

«Entre l’artiste et le spectateur s’installe un fin dialogue où la couleur remplace les mots.» Ainsi se conclut le carton de présentation de la galerie Image-In décrivant Du Québec aux rives du Léman, l’exposition de Jeanne Boilard Kuonen. Celle-ci occupera l’espace culturel châtelois jusqu’au 22 mars prochain. Le vernissage a lieu ce soir, à 18 h.

Si les teintes se substituent aux mots, il faut bien l’admettre, Jeanne Boilard Kuonen est polyglotte. Ses toiles, au nombre de soixante-six, sont pour la plupart peintes à l’huile. La majorité d’entre elles représentent des paysages. Souvent, un point d’eau y apparaît. Qu’il s’agisse du lac Léman, son terrain de jeu depuis qu’elle est installée en Suisse, ou du fleuve St-Laurent, au Québec, d’où elle est originaire, la retraitée s’évertue à faire ressortir les nuances des différentes couleurs.

Méthode peaufinée

«Je peins à l’extérieur, décrit-elle. Je prends mon chevalet et je m’installe face à une vue qui ne me laisse pas indifférente. C’est cette émotion que je cherche à transmettre. Je réalise d’abord un croquis, en pensant à l’équilibre du tableau: ses proportions, le respect de la règle d’or, ce genre de choses.» L’artiste ne se veut pas toujours strictement fidèle à la réalité: «Parfois, s’il faut, je rajoute des éléments, comme un arbre ou une maison (sourire)

C’est une fois satisfaite de son dessin que Jeanne Boilard Kuonen applique les premières couches de peinture. «J’ai besoin de suivre ces étapes parce que j’ai vu, au fil des années, que c’était comme cela que ça fonctionnait pour moi.» L’émotion qu’elle cherche à transmettre peut prendre des tournures très diverses. Admiration, sensation de paix et agitation en sont quelques exemples. «Une forêt peut me sembler calme. Une rivière avec un fort débit peut me faire penser à l’abondance. Toujours est-il que, partout, il y a tellement de couleurs. Et elles sont tellement variées… c’est cet aspect, le côté très fort de la couleur, qui m’intéresse.» Domiciliée à Ecoteaux, elle affirme que la région regorge de magnifiques sujets à travailler. «Ici, les arrière-plans sont souvent faits de montagnes, tandis qu’au Québec, c’est plutôt l’immensité, les dimensions gigantesques.»

Infirmière puis éducatrice

Ayant grandi dans la Belle Province, Jeanne Boilard Kuonen travaille d’abord comme infirmière aux urgences de Montréal, puis à celle de Québec. «J’ai pris des cours de dessin et ça m’a beaucoup plu. J’ai noué des contacts avec des artistes, je me suis essayée à la sculpture, puis j’ai fait quelques expositions.» Ses œuvres ont du succès, à tel point qu’elle décide de réduire son activité d’infirmière.

«Ensuite, j’ai eu envie de voyager, et de découvrir des artistes, en Suisse, qui peignaient le lac Léman. J’ai plutôt trouvé des musées…» Installée à Lausanne, elle y rencontre son mari et travaille à l’hôpital. Désabusée par ce domaine d’activité, comparativement à ce qu’elle avait connu outre-Atlantique, elle devient éducatrice de la petite enfance. «Là, je me suis remise à faire beaucoup de dessins, ainsi que des peintures à l’aquarelle, pour et avec les enfants», retrace celle qui fait aujourd’hui partie du comité de la galerie Image-In.

Insatiable envie d’apprendre

Jeanne Boilard Kuonen a, depuis toujours, soif de connaissances. Arrivée à l’âge de la retraite, elle s’inscrit en histoire de l’art à l’Université de Fribourg pour continuer de développer ses compétences. «J’ai toujours envie d’apprendre, déclare-t-elle. Par exemple, nous avons récemment fait un séjour à Paris, pour aller contempler les œuvres des grands peintres naturalistes, ainsi que l’exposition consacrée à Léonard de Vinci au musée du Louvre. J’ai vu des choses phénoménales, extraordinaires. Les peintres de la Renaissance m’apportent énormément de réflexion.»

Ses artistes préférés? Elle cite le Caravage, mais aussi l’impressionniste Claude Monet. Dommage que le lac Léman ne soit pas rempli de nénuphars, parce que si c’était le cas, l’occasion aurait été trop belle, pour Jeanne Boilard Kuonen, de lui rendre hommage.


Christian Marmy

A voir Du Québec aux rives du Léman, dès aujourd’hui et jusqu’au 22 mars prochain, à la galerie Image-In à Châtel-St-Denis. Vernissage ce soir à 18 h. Une animation est proposée le 15 mars à 16 h: une ambiance québécoise, en musique, emplira les lieux. Entrée libre

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