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Châtel-St-Denis

Laurastar, la success-story châteloise continue

Frère et sœur, Michaël et Julie Monney ont repris, en juillet dernier, les rênes de l’entreprise familiale Laurastar SA, basée depuis 1993 à Châtel-St-Denis. VJ

ÉCONOMIE CHÂTEL-ST-DENIS

Laurastar SA dispose, depuis fin décembre, d’un nouvel outil de travail à Châtel-St-Denis. Un nouveau siège administratif qui soutiendra son essor, en Asie notamment. Quelques mois plus tôt, Jean Monney, cofondateur de l’entreprise a transmis les rênes à ses enfants, Julie et Michaël Monney. Visite des lieux en leur compagnie.

Laurastar SA ne s’est pas évaporée de Châtel-St-Denis. Sans faux pli, la société familiale active dans le repassage et le défroissage du linge a pris possession, fin décembre, de ses nouveaux locaux, près de la jonction autoroutière. Installé depuis 1993 au Centre artisanal et de bureaux, sis à la route de Pra de Plan, le siège mondial de Laurastar est désormais situé à quelques encablures de là, dans un bâtiment flambant neuf, partagé avec Sdataway, firme spécialisée dans l’ingénierie électronique, et Polygravia, entreprise spécialisée dans l’impression haut de gamme. Deux entités avec lesquelles Laurastar collabore.

«La signalétique est encore discrète. Le chantier est en cours de finalisation. En arrivant, on pénètre d’abord dans un showroom, dans lequel est exposé l’un des produits phares de la gamme, lancé en 1986, un système intégré de repassage inspiré des pressings professionnels et adapté à l’usage des particuliers. Au mur, une quinzaine de récompenses encadrées retracent les 40 ans de la marque helvétique, qu’elle célèbre cette année.

Siège mondial comme «vitrine»

A l’étage, le silence règne, malgré la centaine d’employés qui s’activent. Le design de l’open space a été soigné. De larges baies vitrées donnent sur les Alpes. «Avec notre développement en Asie, nous nous sommes rendu compte que l’image de notre siège mondial, en Suisse, était devenu une vitrine à travers le monde, explique Julie Monney, codirectrice. De plus en plus de journalistes venaient filmer le bâtiment et réaliser des interviews pour montrer qui était Laurastar. Le storytelling (la mise en récit d’une marque, n.d.l.r.) est très important.»

La codirectrice complète: «Nos locaux n’étaient pas à la hauteur de notre image de marque. En outre, nous engageons des employés avec des profils très différents. Les Millennials ont d’autres attentes en termes de cadre de travail: des espaces plus modernes et plus adaptés. Ils souhaitent également travailler depuis chez eux.»

Les départements de recherche et de développement, le marketing ou encore les services commerciaux communiquent désormais dans ce nouvel espace de 2200 m2. «Tout est transparent. Tout le monde peut se voir et discuter, souligne Michaël Monney, codirecteur. A la cafétéria, nous avons installé Felfel (réfrigérateur connecté qui propose quotidiennement un choix de petit déjeuner, snacks, lunchs et boissons, n.d.l.r.) pour pouvoir être davantage ensemble.»

Des canapés moelleux aux formes d’alcôve de discussions, sont disposés ici et là. Chaque employé a une gourde réutilisable, bannissant les fontaines à eau et les gobelets en plastique. Le nombre d’imprimantes a fondu, à la suite de la digitalisation amorcée par l’entreprise, il y a plusieurs années déjà.

Liens étroits avec Châtel-St-Denis

Pour la sœur et le frère Julie et Michaël Monney, à la tête de Laurastar depuis juillet 2019 (lire encadré), il n’a jamais été question de quitter Châtel-St-Denis. «Si nous habitons maintenant Lausanne, notre famille est fribourgeoise, de Sâles, indique le codirecteur. Nous aimons la commune et les gens. Nous sommes également très bien placés géographiquement. Pourquoi bouger quand on est heureux? Laurastar fut l’une des premières entreprises à s’installer dans la zone industrielle de Châtel-St-Denis. Nous en sommes fiers.»

Dans un coin, le service-clients et sa trentaine d’employés est chargé de répondre à trois cents appels, quotidiens, en huit langues. Laurastar a également développé les échanges par le biais des messageries instantanées. «La digitalisation, c’est quoi? Répondre à notre clientèle de la manière dont elle veut qu’on lui réponde, indique Michaël Monney. Personnellement, je préfère envoyer un WhatsApp ou chater sur Facebook que téléphoner. Et qu’on me réponde tout de suite. Avant d’acheter un produit, plus de 98% des gens s’informe en ligne.»

Le tout vise à accompagner le déploiement de la firme sur le marché asiatique: Chine depuis 2013, Corée du Sud en 2017 et Taïwan depuis la fin de l’année dernière. Déjà présente dans plus de quarante pays, l’entreprise châteloise vise le Japon en 2021. En parallèle, elle a «repris en main», en janvier dernier, son outil industriel avec une nouvelle usine à Kapuvár en Hongrie. Jusqu’ici, les produits étaient assemblés au Portugal. Le binôme de dirigeants reste discret sur les chiffres. Il indique toutefois que l’entreprise a enregistré, en 2019, une progression des ventes de 10% par rapport à 2018.

Continuer à se développer

Laurastar, qui compte 235 collaborateurs dans le monde, aborde l’avenir avec confiance. «La nouvelle génération repasse moins. Elle défroisse à la place, observe Julie Monney. L’avenir consistera à transformer nos produits et nos services pour parler aux besoins des nouvelles habitudes de consommation. C’est un super challenge sur lequel nous travaillons énormément.» D’ailleurs, durant le deuxième semestre de cette année, la firme lancera sa «première étape» avec IGGI, un minidéfroisseur vapeur qui élimine également les microbes.

Les chefs d’entreprise mettent aussi en avant leur engagement contre l’obsolescence programmée. «Nous nous engageons à réparer tous nos produits durant au moins dix ans, insiste la codirectrice. Nous gardons toutes les pièces dans nos stocks, même celles des gammes que nous ne produisons plus. C’est très important dans un monde où tous les consommateurs achètent et jettent.» La success-story châteloise de Laurastar n’est donc pas près de se froisser.


Valentin Jordil


Diriger en étant frère et sœur
«Nous sommes très contents de notre choix de codirection, affirme Julie Monney car nous avons des compétences complémentaires.» En juillet dernier, Jean Monney, cofondateur de l’entreprise Laurastar SA à Châtel-St-Denis (lire ci-dessus), a transmis les rênes à ses enfants Julie, 43 ans, et Michaël, 42 ans. S’il a quitté l’opérationnel, il reste président du conseil d’administration de la société. «C’est enrichissant, ajoute-t-elle. Nous sommes du genre à nous dire ce que nous pensons quand nous ne sommes pas d’accord.» Et son frère Michaël Monney d’ajouter: «A Laurastar, nous ne sommes pas une boîte hiérarchique. Ce n’est pas parce que nous sommes les responsables que nous devons nous feutrer dans nos bureaux. Tout est ouvert. Tout le monde peut nous parler. C’est le but.» Lui s’occupe des ventes, de la finance, de l’IT et du service-clients. Elle, c’est plutôt le marketing, le digital, les opérations ainsi que la recherche et le développement. Les RH sont en commun. «L’idée n’est pas de scinder la boîte en deux, précise Julie Monney. Nous échangeons constamment. Ça fonctionne très bien. Et s’il y a un problème, nous faisons les changements nécessaires.» Depuis une décennie, les deux frère et sœur, bardés de diplômes et d’expériences, travaillent au sein de l’entreprise familiale. «Nos parents nous ont toujours laissé le choix de notre avenir, déclaret-elle. Je n’avais jamais imaginé travailler chez Laurastar. Je pense que c’était bien que nous allions voir ailleurs avant. Nous pouvons ainsi apporter des modes de fonctionnements différents.» La question est de savoir si une troisième génération se profilera à Laurastar afin de poursuivre cette success-story châteloise. VJ

 


Laurastar en quelques chiffres

1993, année de son installation à Châtel-St-Denis. Le siège mondial de Laurastar dans le chef-lieu de la Veveyse compte 123 collaborateurs. Ils sont 235 dans le monde.

2200 m2, c’est la taille du nouveau siège administratif de la firme. L’entreprise est présente dans plus de
40 pays. Plus de 3 millions d’articles ont été vendus depuis sa création en 1980. Entre 2018 et 2019, Laurastar a enregistré une progression de 10% de ses ventes.

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