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Châtel-St-Denis

Le Commerce de fer Romont à Châtel-St-Denis, c’est fini

La succursale châteloise du Commerce de fer a fermé ses portes et laissera place au centre de santé Therafit. IG

COMMERCE CHÂTEL-ST-DENIS

En novembre, le centre de santé Therafit emménagera dans le bâtiment occupé jusqu’ici par le Commerce de fer Romont SA, qui a baissé le rideau à la fin du mois de juillet. Propriétaire des lieux, la famille Marilley avait pourtant d’autres desseins pour son bâtiment au centre de Châtel-St-Denis. Explications.

«S’il n’y a plus de quincaillerie à Châtel-St-Denis, ce n’est pas notre faute.» Jacques Marilley, le fils des anciens propriétaires de la quincaillerie Marilley – installée depuis 1934 dans le chef-lieu de la Veveyse – n’en démord pas: il souhaite rétablir «sa» vérité. Il estime ne pas être «responsable» de la fermeture, en juillet dernier, de la succursale châteloise du Commerce de fer Romont (CFR) SA, qui avait acquis, en 2009, la quincaillerie familiale Marilley.

En mai dernier, le CFR – racheté en 2016 par le Groupe R Holding, entité qui chapeaute notamment le Commerce de fer fribourgeois– a annoncé la fermeture de son antenne de Châtel-St-Denis, par un communiqué de presse laconique. Directeur du CFR depuis début 2017, Marc Yerly ne souhaite pas s’étendre sur ce point. Restée propriétaire du bâtiment à la route de la Coula, la famille Marilley a résilié le bail du CFR pour la fin 2015.

Manque de locaux

Jacques Marilley confirme: «L’objectif était d’accueillir, à l’été 2016, la succursale châteloise de la Raiffeisen.» Mais les anciens propriétaires du CFR ont porté l’affaire devant le tribunal. Ce dernier a finalement donné raison au CFR, en 2017. La justice a estimé que la quincaillerie pouvait rester jusqu’au 30 septembre 2019. La procédure s’étant prolongée sur plusieurs années, la Raiffeisen a finalement renoncé à cet espace. Marc Yerly indique avoir cherché, en vain, des espaces à louer dans le chef-lieu veveysan: «Nous nous sommes heurtés à un manque de locaux disponibles.» Occupant actuellement 550 m2, le CFR cherchait entre 600 et 700 m2 pour pérenniser son activité châteloise. «Il n’a jamais été envisagé de s’installer ailleurs, dans la périphérie», poursuit Marc Yerly. En plus de la surface, l’autre critère «essentiel» était l’accessibilité du bâtiment. «Il faut que nos clients puissent facilement tourner avec des camionnettes autour du commerce de fer», explique le directeur.

Revoir l’aménagement

Jacques Marilley «garde un goût amer» de cette histoire. Le propriétaire a donc remis son espace sur le marché, mais il n’a pas trouvé de «candidats valables pour occuper une telle surface». Jusqu’à maintenant, il s’était refusé à accueillir Therafit, malgré une première demande. En effet, le centre de santé cherchait un nouveau local dans le chef-lieu, car son activité était non conforme à la zone industrielle de Pra de Plan (lire Le Messager de vendredi dernier).

Jacques Marilley estimait que pour accueillir Therafit, cela impliquait d’importants aménagements intérieurs et extérieurs. Ce à quoi il s’est finalement résolu en raison de la situation dans laquelle se trouvait le centre de santé. «Je vais investir plusieurs milliers de francs», estime Jacques Marilley. Le bâtiment de la route de la Coula va donc connaître une seconde vie avec l’arrivée, d’ici la fin novembre, du centre de santé dans les 500 m2 occupé jusqu’ici par le CFR. «Je vais orienter l’activité du bâtiment vers le paramédical», indique-t-il.

En effet, il a également donné congé à la boulangerie Maillard, qui fermera le 26 septembre. La boulangerie – qui n’a pas trouvé d’autres locaux comme le confirme la directrice Cathy Grand – laissera place, dès la fin de l’année, à Amplifon qui s’installera sur 100 m2, puisque le Groupe-E partira également. Il regagnera ses locaux historiques de l’autre côté de la rue, un mois plus tard.

Le directeur Marc Yerly ne souhaite toutefois pas divulguer le chiffre d’affaires réalisé par la quincaillerie de Châtel-St-Denis. A la question de savoir si le magasin fonctionnait bien, il répond brièvement: «Ça fonctionnait.» Quant au personnel, qui représente 1,7 EPT et un apprenti, il a été réaffecté dans le contingent de la succursale de Romont. «Je regrette de voir la quincaillerie disparaître, mais j’y vois l’évolution de notre temps et du commerce, déclare Jacques Marilley. Tôt ou tard, cela devait arriver. Certains diront que j’ai eu fin nez en ne reprenant pas l’affaire familiale.»

Valentin Jordil

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