Logo

Châtel-St-Denis

Le Sirius à la recherche de son histoire

Marie Chevalley et Maël Eschmann se sont livrés à un véritable jeu de piste pour retracer l’histoire du cinéma Sirius. CM

CINÉMA CHÂTEL-ST-DENIS

Cette année, le cinéma Sirius de Châtel-St-Denis fête les 20 ans de sa rénovation. Un jubilé qui a poussé certains membres de son association, Marie Chevalley et Maël Eschmann en tête, à partir à la chasse aux documents d’époque, afin de retracer son histoire.

Maël Eschmann et Marie Chevalley, deux jeunes Veveysans âgés de 18 et de 20 ans, ont entrepris, il y a quelque temps, une démarche plutôt inhabituelle. Ils sillonnent la région et lancent des coups de téléphone à tout-va dans un but bien précis: dénicher de vieux clichés ou d’anciens documents susceptibles de retracer l’histoire du cinéma Sirius, la salle obscure de Châtel-St-Denis.

Cette démarche n’est pas due au hasard. La Châteloise Marie Chevalley fait partie, depuis cinq ans, de l’association qui gère le cinéma. Elle-même est responsable de la caisse et du bar. Le Grangeois Maël Eschmann, lui, en est membre depuis deux ans et s’occupe des projections. Si, avec quelques-uns de leurs compères, ils ont voulu rassembler les traces existantes du «plus grand des petits cinémas», c’est en raison d’un anniversaire, qui sera célébré en cette fin d’année: les 20 ans de la rénovation du bâtiment.

De très rares clichés

«Nous avons l’intention de réunir le plus de documents possible d’ici la fin de l’été, explique Marie Chevalley. Mais, au vu de la difficulté de trouver d’anciennes photos, nous lançons un appel à la population, afin de compléter nos trouvailles.» En effet, elle et son complice ont été surpris par un élément auquel ils ne s’attendaient pas: la rareté des clichés d’époque où leur cinéma apparaît. «Pour l’extérieur du bâtiment, les photos sont peu nombreuses. Mais concernant l’intérieur, elles sont quasiment inexistantes.» Maël Eschmann fait part de leur légère «frustration» quant au mince résultat de leurs recherches, allant jusqu’à parler de «douche froide». Il l’explique cependant par le fait que, à l’époque, prendre des photos était moins courant qu’aujourd’hui et, surtout, coûtait beaucoup plus cher.

Pour lui, c’était très important de retracer l’histoire de ce cinéma qui, depuis tant d’années, occupe une place importante dans le cœur de la population environnante. Et sa collègue de renchérir: «Nous nous sommes rendu compte que nous travaillons là chaque week-end et que nous ne savions même pas comment c’était avant.»

Chasse au trésor

Les deux étudiants se sont ainsi lancés dans un véritable jeu de piste: ils ont tout d’abord contacté les autorités de Châtel-St-Denis, ainsi que les journaux locaux, mais se sont aussi tournés vers les anciens gérants du cinéma, vers les personnes ayant potentiellement conservé des documents qui s’y rattachaient, ainsi que le canton. «Ce dernier nous a vite réorientés vers la commune», soupirent-ils.

En ce qui concerne la presse, les deux jeunes «archivistes» ont retrouvé bon nombre d’articles d’époque, parus dans les titres fribourgeois traitant de Châtel-St-Denis, à savoir Le Messager, La Gruyère ou encore La Liberté. «Il y en a qui ont des titres intéressants, note Marie Chevalley. La plupart sont apparus lors de la rénovation de 1997-1999 et abordaient son coût. Leurs contenus montrent que les gens se demandaient à quoi le cinéma allait ressembler.»

Archives communales

La majeure partie de leur récolte s’est faite dans les archives communales. «Nous avons trouvé énormément de documents rassemblés par Marie-Claire Dewarrat, explique Maël Eschmann. C’est elle qui gérait le cinéma avant la rénovation. Elle a établi un véritable historique des chiffres: nombre de projections, fréquentation, etc.» Les compères sont également tombés sur des plans relatifs à la remise à neuf du bâtiment. «Ils ne correspondent pas du tout au cinéma d’aujourd’hui», sourit Marie Chevalley, expliquant que le premier projet, présenté par un architecte, n’avait pas été gardé. La ville avait finalement confié le dossier à son ingénieur.

Les seules images de l’intérieur de la bâtisse qu’ils ont obtenues proviennent de la RTS et d’un reportage réalisé en 1988. «C’est une véritable toile d’araignée à reconstruire, poursuit Maël Eschmann. Nous sommes même remontés jusqu’aux premiers projectionnistes, ceux qui travaillaient pour la paroisse (le cinéma Sirius appartenait à la paroisse catholique de Châtel-St-Denis de 1920 à 1970, année où il a été racheté par la commune, n.d.l.r.)

Une fois qu’ils auront rassemblé un maximum de documents, Marie Chevalley et Maël Eschmann vont minutieusement les copier un à un. Les reproductions seront conservées au cinéma Sirius, tandis que les originaux retourneront aux archives communales. «Désormais, notre but est, autant que possible, d’étayer ce que nous avons, indiquent-ils. Pour nous, les photos sont légèrement plus précieuses que des documents écrits, car elles sont plus parlantes et montrent directement comment les choses étaient à l’époque.» Christian Marmy

Toute personne détenant des documents sur le cinéma Sirius est invitée à le faire savoir, à marie.chevalley@cinema-sirius.ch

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus