Logo

Châtel-St-Denis

Les nouvelles gares du Sud équipées d'un système innovant

A moyen terme, la gare de Bossonnens devrait être déplacée. VJ

TRANSPORTS PUBLICS VEVEYSE/PALÉZIEUX

La réouverture de la ligne ferroviaire entre Châtel-St-Denis et Palézieux interviendra avec un mois de retard. Si les chantiers de Châtel-St-Denis, Remaufens, Bossonnens et Palézieux avancent bien, les TPF attendent l’homologation de leur nouveau système de sécurité. Ce dernier sera mis en place pour la première fois en Suisse, sur une voie métrique. Il permettra de gérer la ligne depuis leur centre d’exploitation à Givisiez. Visite.

Le chantier des gares TPF (Transports publics fribourgeois) de Châtel-St-Denis, Remaufens et Bossonnens sont presque achevés. Prévue initialement le 4 novembre, la réouverture de la ligne entre Châtel-St-Denis et Palézieux aura finalement lieu le 1er décembre. «Les travaux avancent relativement bien», a annoncé, vendredi matin, le directeur des TPF Vincent Ducrot devant la presse. La raison de ce mois de retard est due, non pas aux quatre chantiers en cours de finalisation, mais au nouveau système de sécurité.

En effet, les TPF et le fournisseur zurichois Bär Bahnsicherung, avec l’appui de l’Office fédéral des transports, attendent l’homologation de ce nouveau système. Vincent Ducrot a estimé qu’il s’agit d’un «grand pas technique en avant» et «qu’on est au maximum de ce qu’on peut faire» en matière d’installations de sécurité. Ce nouveau système est symbolisé par un petit bâtiment à la sortie de la gare de Palézieux, en direction de Châtel-St-Denis . A l’intérieur, des centaines de câbles de couleurs et des armoires pour des serveurs.

Ce laps de temps supplémentaire vise à essayer ce nouveau système, introduit pour la première fois en Suisse, sur une voie métrique, donnant la possibilité de diriger les trains à distance, depuis le centre d’exploitation des TPF à Givisiez. «Il nous permettra de surveiller la vitesse des trains et de les freiner à distance, si besoin. Actuellement, nous faisons des pointages à l’entrée et à la sortie des gares ou dans les courbes», décrit Nicolas Fragnière, ingénieur aux TPF.

Gain de trois minutes

Vincent Ducrot a rappelé le défi que représentait, pour les TPF, de construire quatre gares en même temps. Pour rappel, ces travaux poursuivent plusieurs objectifs: moderniser des gares, améliorer leur accessibilité aux personnes à mobilité réduite conformément à la loi sur l’égalité des handicapés (LHand) et accroître la sécurité, ainsi que le confort des voyageurs. Les aménagements prévus offriront également, dès le changement horaire du 15 décembre, un gain de temps de parcours de trois minutes entre Bulle et Palézieux et l’introduction de la cadence à la demi-heure des trains RER Fribourg/Freiburg.

A Palézieux, qui voit défiler 1400 passagers quotidiens, le quai a été agrandi et élargi. «Si Palézieux bénéficiera de tous les éléments d’un gare moderne, celle-ci n’en aura pas tous les équipements», a précisé Vincent Ducrot. Les TPF ont investi un «budget raisonnable» à Palézieux (7,5 millions de francs), car ils seront amenés à intervenir de nouveau dans quelques années, en lien avec les CFF, pour qu’une véritable place de la gare soit créée. Car la halte ferroviaire de Palézieux devrait être déplacée en direction de Lausanne, d’ici 2030.

Le système de sécurité (plus d’un million de francs) pourra être réutilisé même en cas de transformation future. En attendant, le P+Rail sera réorganisé (création d’un sens unique et un ligne de bus) pour permettre une meilleure cohabitation entre les bus et les automobilistes. A Palézieux, les TPF ont également utilisé la technologie, notamment pour construire les caves à câbles, dont certaines ont été édifiées avec une imprimante 3D. A Bossonnens, là aussi, un projet de déplacement de la gare est dans les esprits. Pour respecter la LHand, les TPF ont dû supprimer la seconde voie à Bossonnens (4,5 millions de francs). Le quai a également été allongé et élargi. La salle d’attente bâtie en 2013 a été conservée. Entre Châtel-St-Denis et Palézieux, il n’y aura donc plus de gare de croisement. «A moyen terme, nous devrons à nouveau en avoir une pour garantir la stabilité des horaires», a expliqué le directeur des TPF. A Remaufens, les travaux (plus de 1,5 million de francs) se sont concentrés sur le quai. La forte courbe a été corrigée.

Immeubles dans un second temps

Finalement dans le chef-lieu veveysan, le pont qui accueille en hauteur les quais et permet de faire passer la route cantonale est déjà sorti de terre. Les ouvriers s’activent désormais dans les finitions de ce chantier devisé à 30 millions de francs. «Nous tenons les budgets», a souligné Vincent Ducrot. Les pendulaires pourront arriver de tous les côtés avec des rampes, un ascenseur et des escaliers pour accéder au niveau supérieur où se trouvent les quais. Après l’ouverture de la gare, les travaux se poursuivront jusqu’à la mi-juin.

Au printemps, la construction des six immeubles (80 millions de francs) devrait commencer et durer deux ans, afin d’accueillir des logements et des espaces commerciaux. En attendant, le P+Rail disposera de cinquante places dans le parking souterrain – agrandi au fur et à mesure de l’avancement de la construction des bâtiments – et d’un guichet provisoire. L’interruption de la ligne entre Palézieux et Châtel-St-Denis avec un concept de remplacement par bus sera maintenu jusqu’au 8 novembre. Dès cette date et jusqu’au 30 novembre, le tronçon entre Palézieux et Semsales sera aussi mis hors service. Trois semaines qui permettront de connecter la nouvelle gare de Châtel-St-Denis au réseau.

Valentin Jordil

  • Les quais de la future gare de Châtel-St-Denis seront en hauteur, sur le pont qui est désormais terminé. VJ
  • Le tracé de la ligne en gare de Remaufens a été corrigé.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus