Logo

Châtel-St-Denis

«L’idée était de faire une ultime Ortie»


HUMOUR CHÂTEL-ST-DENIS

L’humoriste et chroniqueur radio Yann Marguet présentait, samedi soir, son nouveau spectacle Exister, définition, à l’Univers@lle de Châtel-St-Denis, qui affichait complet. Questionnant tour à tour l’univers, la vie et le genre humain, l’auteur des Orties ou de Sexomax ne renie pas pour autant l’humour qui l’a fait connaître sur les ondes radio. Interview.

 

Votre virée en terre veveysanne s’est-elle bien passée?

Yann Marguet: Oui, c’était vraiment super. Je sors gentiment d’un mois de pause et Châtel-St-Denis était l’une des toutes premières dates de cette année. Avec certains publics, il faut aller chercher un peu les rires au fond de la salle, mais samedi c’était très agréable. Je la sentais plus homogène et plus acquise à ma cause qu’à d’autres endroits.

Exister, définition est le titre de votre premier spectacle. Comment s’est fait ce passage de la radio aux planches de la scène?

Il y a quelques années, Frédéric Recrosio m’a contacté pour mettre en scène un éventuel spectacle. C’était un peu trop tôt pour moi, mais au bout de trois-quatre ans, après avoir été contacté par une agence de production, j’ai commencé à voir les choses se préciser et je me suis lancé. Frédéric m’a beaucoup aidé au niveau du rythme et des coupes dans le spectacle. On est passés de septante à trente-cinq pages de script! Nous avons également beaucoup travaillé l’aspect scénique: parler à une seule personne, à la radio, pendant huit minutes, c’est très différent que de tenir une heure trente en face d’un public.

Cette différence se ressent-elle aussi dans l’écriture des blagues?

J’ai toujours été spécial par rapport à ça. La plupart de mes collègues suivent la règle plus ou moins établie qui est de faire un agrégat de choses et de mixer les idées qu’on avait au préalable. De mon côté, même pour les chroniques plus courtes, j’ai beaucoup de mal à ne pas écrire dans l’ordre. Je n’arrive pas à rédiger le corps du texte si je n’ai pas l’introduction. Il y a bien sûr des idées déjà existantes, mais, en général, je travaille comme ça. Cette méthode fonctionne pour un sketch de huit minutes, mais pas pour un spectacle d’une heure trente. J’ai donc dû apprendre à gérer ce nouveau rythme et ce nouveau découpage.

Vous n’êtes pas tout à fait seul sur scène, car vous êtes accompagné par une voix off, celle de Benoît Allemane, le doubleur de Morgan Freeman…

J’ai toujours cherché, avec Les orties, des choses surprenantes, surtout au niveau de la forme. Je ne serais pas à l’aise sur scène avec simplement un tabouret et un verre d’eau. L’idée d’une voix off est venue assez tard et devait créer un lien entre les différentes parties du spectacle. La première voix que j’avais en tête était celle d’Alexandre Astier, mais Frédéric et moi avons eu peur que les gens ne retiennent que ça! Du coup, on a choisi de travailler avec Benoît Allemane, qui est venu exprès en Suisse.

Pourquoi avoir choisi le thème philosophique de l’existence pour ce spectacle?

Il faut rappeler que les origines du spectacle remontent aux discussions avec les producteurs: l’idée générale était tout d’abord de faire une sorte «d’ultime Ortie», mais d’une heure et demie. On a donc réfléchi au thème qui pourrait fonctionner et cela s’est assez vite imposé. J’aimais bien le côté impossible du sujet, auquel on ne peut pas mettre de définition claire.

L’expérience de la scène vous donne envie d’en faire plus?

Pour l’instant, les dates suisses courent jusqu’en juin, et on espère pouvoir tester quelques dates à Paris et ailleurs en francophonie. Concernant un deuxième spectacle, je pense que ça se fera un jour. Mais ma carrière s’est toujours construite sans véritable plan de départ. Donc concernant l’avenir, j’ai plutôt tendance à me dire: «Chaque chose en son temps!»

Propos recueillis par Isaac Genoud

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus