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Châtel-St-Denis

Même les ordures deviennent compliquées

Les entrées des déchetteries sont devenues des endroits où les voitures se multiplient et les minutes d’attente se succèdent. CM

DÉCHETTERIES ORON/CHÂTEL-ST-DENIS

Distanciation sociale oblige, les déchetteries ont dû se résoudre à quelques mesures liées au coronavirus. Le nombre de personnes qu’elles peuvent accueillir à la fois est limité, ce qui «tend» les utilisateurs et crée… des temps d’attente inattendus. Le point sur la situation à Oron et à Châtel-St-Denis.

 

ORON

«Cinq personnes maximum, selon les instructions de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).» Les consignes, à Oron, sont claires. Christian Bays, municipal chargé des déchets, le dit sans détour: «Les remorques ne sont plus tolérées. Les gens ne doivent pas vider leur maison! D’ailleurs, ils ont de la chance que ce service soit maintenu. A Lausanne et à Montreux par exemple, les déchetteries ont été fermées.» L’élu ajoute que ni les horaires ni le traitement des déchets n’ont subi de modifications et que toutes les informations relatives à la déchetterie et à son utilisation se trouvent sur le site web de la commune ainsi que sur place, où elles sont affichées.

Si Christian Bays parle de personnes «vidant leur maison», c’est que bon nombre d’usagers ont vu en cette période l’occasion d’effectuer leur «nettoyage de printemps». En effet, se voir confiné chez soi en sachant que la déchetterie reste fonctionnelle peut donner quelques idées. Mais ce n’est pas l’objectif, d’après l’élu: «Nous avons décidé de conserver les mêmes prestations, c’est-à-dire de récolter le verre, l’alu, le papier, y compris les encombrants. Seulement, le nombre de déchets, depuis, a plutôt augmenté! Ce qui mobilise davantage de forces: nous sommes passés à trois employés au lieu de deux en temps normal.»

Ambiance nauséabonde

Mais la conséquence principale de ces grandes «vidanges» est de rallonger le temps d’attente de ceux qui patientent pour pouvoir accéder à la déchetterie. «Tout est filtré, au compte goutte, il faut qu’une personne sorte pour qu’une autre rentre», confirme Christian Bays. Ainsi, de longues files d’attentes sont apparues. «Parfois, ça peut aller jusqu’à trois quarts d’heure, estime l’élu. Cela à cause de personnes qui, n’ayant pas trié leurs déchets à la maison, restent une heure sur place. Or, c’est justement ce que nous voulions éviter.» Par ailleurs, ronger longuement son frein dans une voiture chargée d’ordures a, souvent, pour conséquence une attitude moins affable, une fois à l’intérieur de la déchetterie. «Certaines personnes le prennent à la rigolade, mais d’autres s’en prennent aux employés de la déchetterie, qui n’y sont pour rien, au lieu de les féliciter pour leur travail. Il faut que les gens fassent un effort. Ces mesures de prévention, ce ne sont pas des vacances! Quelques uns ne l’ont pas compris.»

CHÂTEL-ST-DENIS

«Nous avons décidé d’ouvrir la déchetterie un après-midi supplémentaire afin de diluer l’arrivée des utilisateurs», indique Daniel Maillard, conseiller communal châtelois chargé de la gestion des déchets. La volonté des autorités était «d’offrir davantage de possibilités à la population».

Roland Pilloud, responsable de la voirie châteloise depuis neuf ans, indique que dix voitures peuvent entrer à la fois dans la déchetterie. «Lors de grosses affluences, nous en tolérons quinze, tout en incitant les personnes à se presser.» Le personnel, quant à lui, a été scindé en deux équipes de trois personnes qui se relaient. «Avant, il n’y a avait que deux personnes à la déchetterie pendant les heures d’ouverture. Maintenant, il y en a trois, pour réguler.»

Roland Pilloud indique qu’en termes de volumes de déchets, la seule différence observée avec la période précédant la crise sanitaire est que les petites entreprises et les restaurants utilisent moins, ou plus du tout, la déchetterie. «Nous avons donc beaucoup moins de verre», déclare-t-il.

Eviter certaines plages

Quant aux files d’attentes qui apparaissent à l’entrée de la déchetterie, Roland Pilloud les déplore, mais indique que tout est fait pour les éviter. Il ajoute que l’affluence n’est pas toujours la même, et que c’est aux «heures de pointe» que la patience est requise. «Le samedi matin, par exemple, tout le monde arrive en même temps, entre 9 h et 11 h. C’est donc normal qu’il y ait de l’attente.»

Selon lui, les files les plus longues ont imposé aux utilisateurs une attente de trente minutes environ. Ce qui pourrait avoir des conséquences sur les habitudes de la population. «Les gens commencent à s’organiser différemment. Comme ils savent qu’ils devront attendre, ils viennent avec de plus grosses quantités.» Seulement, ce phénomène fait passer plus de temps à l’intérieur de la déchetterie et, logiquement, augmente la durée du bouchon à l’extérieur.

Mais la principale différence, selon Roland Pilloud, est l’atmosphère qui se dégage de la déchetterie: «Avant, c’était un lieu de rencontres, où les gens appréciaient se retrouver et discuter. Désormais, ils tentent de s’éviter. C’est malheureusement la bonne marche à suivre: déposer ses déchets et partir au plus vite. Quelques personnes âgées ont encore de la peine à s’y acclimater.»


Christian Marmy

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