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Châtel-St-Denis

Peintures intuitives et photographie

Le couple que forment Pascal Ansaldo et Alice Jung a la fibre artistique. Elle se consacre à la peinture, tandis que lui prend des photos. CM

ART LA FRASSE

Mari et femme, Pascal Ansaldo et Alice Jung, de La Frasse, ont en commun l’amour de l’art. Lui immortalise des scènes vues à l’étranger grâce à son objectif. Elle, de son côté, peint et dessine de manière intuitive. Rencontre.

Tout a commencé en Inde, en 2006. La Sud-Coréenne Alice Jung et le Suisse Pascal Ansaldo sont deux touristes, parmi tant d’autres, à se loger dans le même hôtel. Leur rencontre va bouleverser le cours de leur existence. «Nous avons rapidement sympathisé. Après notre retour, chacun chez soi, nous sommes restés en contact», retrace le dessinateur en mécanique. Près de quatorze ans plus tard, ils v ivent conjointement à La Frasse, sur les hauteurs de Châtel-St-Denis. Leur amour pour l’art, présent dès leur première rencontre, est toujours aussi fort.

Cependant, chez lui, Pascal Ansaldo ne dispose plus d’autant de temps pour prendre ses photos, en raison de son travail, et ne ressent plus la même motivation qu’auparavant, lorsqu’il se trouvait à l’étranger. «J’aime saisir les détails de la vie quotidienne, des scènes urbaines ou des paysages. Mes clichés, je les per- çois comme des œuvres à part entière, sans qu’il y ait une quelconque mise en scène. La spontanéité, le naturel, voilà ce que je recherche.» Ayant toujours ressenti un attrait particulier pour l’Inde et le Népal, «là où tout est très vivant et très coloré», il se déclare moins facilement interpellé par ce qu’il voit en Suisse.

Apprentissage non conventionnel

Alice Jung, elle, a construit sa vie autour de l’art. A l’âge de 30 ans, elle décide de quitter son emploi et de se consacrer à la peinture. «Je ne sais pas vraiment pourquoi, explique la Sud-Coréenne. A travers l’art, j’avais beaucoup de choses à apprendre sur moi-même, sur le monde… sur tout, en fait.» Dès 2007, elle dispose de son propre atelier, à Heiry, ville située à quarante kilomètres de Séoul. «J’ai commencé à recevoir des visiteurs, à leur parler de mon travail et, parfois, à vendre certaines de mes œuvres.»

Ses créations, Alice Jung se plaît à les varier. «J’utilise toutes les techniques, sauf la peinture à l’huile», clame-t-elle. Souvent, elle peint sur des plaquettes en bois, parce qu’elle a remarqué que de nombreuses personnes appréciaient tout particulièrement ce matériau. Mais la pierre et la papier sont des supports qu’elle utilise également. Ses œuvres peuvent représenter toutes sortes de choses, mais il est vrai que l’artiste s’adonne fréquemment aux portraits et dessine régulièrement des fleurs.

Peinture automatique

La singularité de sa démarche artistique réside dans sa méthode. Alice Jung n’a aucun plan en tête lorsqu’elle se lance: «Je m’inspire de ce que je vois, bien sûr, mais ensuite, c’est automatique. J’aime dessiner en me libérant l’esprit, en ne pensant à rien. Je peins de manière intuitive et naturelle, si bien que, souvent, je suis moi-même surprise par le résultat.» Elle ajoute qu’il lui arrive parfois de ne pas reconnaître son style et de se demander si elle est bien l’auteure de la peinture en question.

Ce procédé, empreint de spontanéité et s’effectuant de manière désincarnée, a selon elle une vertu: l’élaboration d’œuvres uniques. Ses créations, toutes différentes les unes des autres, permettent néanmoins de se rendre compte que l’artiste peintre a un penchant pour les êtres vivants, qu’il s’agisse d’humains, d’animaux ou de plantes. Souvent, ceux-ci sont représentés dans des tons pastel, d’où se dégagent une certaine légèreté et une agréable douceur.

D’anciens exposants

La Sud-Coréenne s’est installée avec son époux, en Suisse, en 2014. Depuis, elle ne cesse de produire, mais n’a participé qu’à une seule exposition, à Genève, il y a trois ans. Pascal Ansaldo, lui non plus, n’a pas véritablement cherché à donner une visibilité particulière à ses photographies. Il les avait présentées au Népal, pays où il a vécu durant sept ans et où son union avec Alice Jung a été célébrée. «J’avais également exposé mes clichés au Japon, à Tokyo, en 2012», glisse-t-il.

Néanmoins, tous deux se déclarent favorables à l’idée de tisser des liens plus étroits avec le milieu culturel régional. «Si j’ai la chance d’exposer mes œuvres, je le ferai», affirme Alice Jung avec le sourire. En attendant, l’artiste continue de peindre et de s’adonner à ses hobbies, dont le piano, la cuisine, le chant et les promenades. Pascal Ansaldo, durant son temps libre, prend soin de ses ruches. En passe d’obtenir le brevet d’apiculteur, il passe certes moins de temps à photographier la nature, mais davantage à récolter son propre miel.


Christian Marmy

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