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Châtel-St-Denis

Salomé Lutz donne des Nouvelles de Londres

Salomé Lutz a immortalisé le Londres du XXIe siècle avec un Rolleiflex fabriqué entre 1929 et les années 1970. VJ

De Londres, où elle travaillait au Victoria and Albert Museum, la Bossonnensoise Salomé Lutz est revenue avec des atmosphères et des portraits capturés avec un Rolleiflex et des images historiques de la Suisse, sur papier albuminé, chinées dans la ville.

Nouvelles de Londres, tel est le titre de la dernière exposition de la photographe Salomé Lutz, présentée tout le week-end à la galerie Image-In, à Châtel-St-Denis. Si la capitale anglaise est le sujet choisi par la Bossonnensoise de 38 ans, c’est qu’elle était au Victoria and Albert Museum, entre janvier et octobre 2018, pour conserver des photographies de Maurice Broomfield, qui a documenté l’apogée de l’industrie britannique d’après-guerre. «Je cherchais un appareil petit et facile à transporter dans un sac à main ou à dos.»

Ces qualités, la photographe va les trouver dans un Rolleiflex, fabriqué en Allemagne entre 1929 et les années 1970, que des «clients-amis» lui prêtent pour l’occasion. Elle enfourche tous les jours une bicyclette et sillonne la ville. «Je me suis “forcée” à faire une photo par week-end.» Elle immortalise, avec ce petit boîtier noir, le quotidien des Londoniens et des lieux qu’elle affectionne, réalisant une sorte de «petit carnet» photographique de ses meilleures adresses. «Comme on place l’appareil à la hauteur du ventre, on n’est pas caché par l’objectif ce qui facilite le contact avec les sujets. L’appareil crée aussi une fascination et les gens s’approchaient spontanément. Le côté décalé de l’objet fait du bien.» La Veveysanne témoigne toutefois de la difficulté d’un objectif «pas assez large» pour capturer l’immensité de certains paysages londoniens. Et le fait que la ville bouge tellement vite, qu’un endroit soit différent entre le reportage et le moment où l’on veut immortaliser.

Technique au blanc d’œuf

Salomé Lutz rentre de Londres, développe une trentaine de photographies: «J’étais surprise de voir ce qu’on arrivait à faire, sans trépied, par exemple.» En parcourant Londres, elle chine également d’anciennes photographies de la Suisse sur papier albuminé. «Ce procédé de tirage argentique, courant dès 1850, utilise l’albumine que l’on trouve dans le blanc d’œuf afin de fixer les éléments chimiques photographiques sur le papier», décrit Salomé Lutz.

De retour en Suisse, elle restaure les quatorze images. «Pour voir le résultat, il faut venir voir l’exposition», lancet-elle avec un regard malicieux. Ce qu’elle aime? «Elles témoignent d’un temps qui n’a plus cours. Ces photos racontent tellement de choses.» Travaillant désormais comme photographe indépendante et à l’Institut suisse pour la conservation de la photographie, à Neuchâtel, Salomé Lutz partage également avec ses collègues du studio Coloria, à Vevey, le Remaufensois David Haefli et les Blonaysans Fabien, Gilles et Céline Michel.
Passionnée depuis toujours, ou presque, par la photographie, Salomé Lutz se lance dans un apprentissage de photographe. Rapidement, elle est attirée par les reportages, même si elle aime faire poser les gens dans un studio. D’ailleurs, elle tiendra un studio à Bossonnens entre 2008 et 2015. Avec sa formation, elle estime qu’il lui manquait la connaissance des anciennes techniques de photographie. Elle achève donc en 2005 un bachelor en conservation à la Haute Ecole des arts de Berne qu’elle complètera avec plusieurs formations continues, notamment à Londres, avant de travailler pour le Musée gruérien et le Musée historique de Vevey. Valentin Jordil

A voir Nouvelles de Londres de Salomé Lutz, à la galerie Image-In, à Châtel-St-Denis, demain et dimanche de 9 h à 17 h 30. Vernissage ce soir à 18 h

 

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