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Christine Genoud reprend l’Auberge du lac des Joncs

Christine Genoud rouvrira l’Auberge du lac des Joncs le 17 décembre. RÉGINE GAPANY

RESTAURATION LES PACCOTS

Fermée depuis le mois de mars, l’Auberge du lac des Joncs rouvrira ses portes à partir du 17 décembre. Christine Genoud a choisi de reprendre l’établissement, dans sa famille depuis 1949.

Aucun bruit n’est audible en ce jour nuageux aux alentours du lac des Joncs. La beauté du paysage - le reflet des arbres dans l’eau immaculée - donne l’impression que le temps s’est arrêté. Toutefois, si l’on tend l’oreille, des voix et des bruits de casseroles retentissent du côté de l’établissement surplombant la pièce d’eau.

Le 17 décembre, jour de réouverture, une nouvelle page s’ouv rira pour l’Auberge du lac des Joncs. Christine Genoud, fille de François Genoud (surnommé Canard des Joncs) a décidé de reprendre l’établissement dans sa famille depuis 1949. «C’est une vraie émotion de faire revivre cette institution familiale. Pour moi, ça a été dur de me dire que l’auberge fermait… Tout s’est arrêté d’un coup. J’étais triste, mais également soulagée, parce que je savais que c’était la meilleure chose à faire.»

En effet, au début de l’année, la Châteloise épuisée mentalement et physiquement par plusieurs années d’une course effrénée, a choisi de dire stop et de prendre une pause dans sa vie helvétique pour s’envoler vers le Kirghizistan. «C’est la première fois de ma vie que j’ai ressenti le besoin de m’éloigner.» Ce départ a coïncidé avec la fermeture de l’établissement au mois de mars.

Cette pause, elle en a eu besoin à ce moment précis. «Je ne sais pas comment j’ai pu dépenser autant d’énergie entre le travail au restaurant, le mandat au Conseil communal et les incertitudes liées à la pandémie.» En Asie centrale, elle a retrouvé le goût de la vie au jour le jour.

Attachée aux Paccots

En plus de son attachement aux Paccots et à l’établissement lui-même, la femme de 46 ans s’est rendu compte de son amour pour sa profession. «Ce métier de restauratrice, je l’aime. Si je devais mettre du cœur à l ’ouvrage, je me voyais mal le faire ailleurs qu’ici. En vingt ans, j’avais bâti une renommée certaine.» Durant ce temps, elle a fait preuve de patience puisque François Genoud, attaché à l’auberge, souhaitait rester maître de sa société.

La reprise signifie, pour elle, un vrai soulagement. «Papa a accepté que je continue d’exploiter seule notre auberge. Je compterai notamment sur Loïc Chauvel, ancien cuisinier de la Forêt lointaine à Vaulruz, et sur Grégory Vauzelle, un soutien et un employé durant près de vingt ans.» En expliquant sa démarche, elle ose le dire: «Sans eux je n’aurais pas pu rouvrir.»

Les murs de l’Auberge du lac des Joncs ont vu grandir Christine Genoud. «Que d’histoires ils auraient à raconter, imagine-t-elle. Mes grands-parents ont créé et développé cet endroit. Désormais, c’est à mon tour d’écrire un chapitre du livre de ma famille.»

Réputation à retrouver

Depuis le 17 décembre, Christine Genoud et son équipe accueilleront à nouveau leurs clients aux Paccots, soit huit mois après la fermeture. Des changements ont été apportés par la nouvelle équipe. «Avant d’être obligés de fermer, nous avions développé une ambiance simple et authentique en faisant preuve de régularité. Nous avons envie de restaurer cette tradition et cette réputation.»

La Châteloise, qui a créé une nouvelle société à responsabilité limité, souhaite proposer une cuisine à circuit court avec des produits régionaux. «Notre but reste de nous distinguer et d’assurer une cuisine locale et soignée.» Son équipe, répar tie entre la cuisine, le service et l’hôtellerie, se compose de dix personnes environ.

Durant la période hivernale et la saison dédiée au ski, la patronne sait qu’elle ne pourra pas seulement proposer des plats recherchés. «En cette période, nous servons près de 200 couverts. Nous proposerons des frites, des burgers, des nuggets, des snacks, etc. Tout sera bien réfléchi pour servir le meilleur.»

Des pans de l’histoire

Au moment de terminer l’interview, Christine Genoud exprime une dernière fois sa fierté et son attachement au lieu. «J’ai choisi de garder des pans de l’histoire, parce qu’ils font partie de moi. J’ai également décidé d’apporter une touche de modernité en dessinant un nouveau logo et en me tournant vers l’avenir.»

Le plus important pour la Châteloise reste son engagement sans faille. «La gestion aura une grande influence. J’ai vécu mes plus belles années ici, j’ai envie de faire perdurer cet héritage.»

Maxime Schweizer

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