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Culture

Adrien Madenspacher écrira un nouveau chapitre

Adrien Madenspacher présente son choix du jour: une bande dessinée qui vient de paraître aux Editions Dargaud et qui aborde l’univers de la création. MMS

LIBRAIRIE DU MIDI ORON-LA-VILLE

Une nouvelle étape s’annonce pour la Librairie du Midi, à Oron-la-Ville. A la fin du mois, Marie Musy cédera sa place, passant le relais à Adrien Madenspacher, de Granges (Veveyse). Il formera, avec Nicolas Sandmeier, le tandem qui continuera d’éclairer les lecteurs dans leurs choix. Portrait.

L’histoire n’est jamais écrite à l’avance. Adrien Madenspacher, 27 ans, a cheminé progressivement vers le monde des livres, après quelques tâtonnements dans ses études. Le mois prochain, il franchira la porte de la Librairie du Midi, à Oron-la-Ville, pour marcher dans les pas de Marie Musy. «Je ne m’attendais pas à une telle opportunité et, évidemment, je me suis empressé de la saisir», déclare-t-il.

Emblématique libraire d’Oron-la-Ville depuis quinze ans, Marie Musy a choisi de passer la main, le 1er février. Elle accompagnera cependant quelque temps son successeur, qui ne sera pas seul. Celui-ci commencera au côté de Nicolas Sandmeier, qui restera patron. Dans les colonnes du Messager, Marie Musy déclarait, en septembre déjà: «J’envisage d’autres choses.» Elle confiait sa passion naissante pour la pêche. Si l’état d’esprit qui a régné jusqu’ici au sein de la Librairie du Midi va perdurer, Adrien Madenspacher est conscient du défi qui l’attend: «Au vu de ma modeste expérience, je vais dans un premier temps surtout m’employer à observer et à écouter.»

Parcours à livre ouvert

Adrien Madenspacher passe toute son enfance à Granges (Veveyse). Après son école obligatoire, il s’oriente vers une école de commerce. «Très vite, j’ai compris que je ne me voyais ni comptable ni assigné à un bureau», reconnaît-il avec le sourire. Il choisit alors de s’envoler pour l’Angleterre en séjour linguistique, avant de se lancer dans une PrEP – préparation aux examens préalables des Hautes Ecoles – ce qui lui offre, en douze mois, une passerelle vers l’université. Au sein de celle-ci, il entame deux ans d’études, en anglais, en histoire et en histoire ancienne. Toutefois, ce n’est pas «l’Uni» qui renforce son goût pour les livres. «Je n’appréciais pas les lectures obligatoires, avoue-t-il. A ce moment-là, j’hésitais entre le métier de bibliothécaire et de libraire.»

Lors d’un passage à La Rumeur, librairie à Romont, sa vocation naissante se confirme. Ce qui le motive à entreprendre des démarches pour un apprentissage. Puis, la Librairie du Midi, déjà, l’accueille en stage pour la première édition de son festival dédié à la littérature américaine L’Amérique à Oron, en 2016. Des échanges réguliers vont alors s’engager avec Marie Musy et Nicolas Sandmeier.

Chapitres suivants

Pendant trois ans, jusqu’à la fin de l’été dernier, il effectue son apprentissage à l’Office du livre à Fribourg (OLF). Il y explore les arcanes de l’édition, bien au-delà des frontières helvétiques. Il découvre la gestion des fonds et s’acclimate avec les collections. «Beaucoup de choses se sont dévoilées pour moi, en lien avec les livres. J’avais l’avantage de garder un oeil sur ce que les libraires ne voient jamais. A travers les contacts avec les éditeurs, pour lesquels je jouais un rôle d’intermédiaire, je pouvais suivre la vie complète d’un titre», explique-t-il.

A l’issue de son CFC, les portes de l’OLF lui sont restées ouvertes. Il a alors été invité à prolonger son contrat. C’était sans compter avec les relations nouées à Oron-la-Ville. Ce travail, dont il a secrètement rêvé, il le voit comme un clin d’oeil du destin… qui lui a permis d’accéder à la Boutique du Rêve, de Jeannette Henzer. Puisque c’est en ce lieu que, depuis l’automne, la Librairie du Midi est hébergée, après l’incendie survenu il y a tout juste un an.

Les chapitres à venir, Adrien Madenspacher compte bien les écrire. «Je pense pouvoir apporter mes connaissances acquises sur les processus techniques, en matière d’agencement et de relations avec les maisons d’édition, ainsi que pour organiser des dédicaces.» Il s’inscrit dans la ligne directrice actuelle qui valorise de jeunes écrivains, des auteurs locaux, des essais ou encore des romans de voyage. «Du moment qu’une personne s’empare d’un ouvrage, la lecture est bénéfique, et la proximité avec les lecteurs reste pour moi essentielle.»

Michel Machicoane Stocker

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