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Culture

Doux assemblages de couleurs au Châtelet

A la question de combien de temps pour réaliser ses patchworks, Renata Lehmann répond: «Des mois, des années, quand on aime on ne compte pas.» RÉGINE GAPANY

EXPOSITION ATTALENS

Renata Lehmann expose ses patchworks et broderies à l’EMS du Châtelet d’Attalens jusqu’au 28 octobre. Entre formes géométriques et figures romantiques, l’habitante de Palézieux présente un art textile précis et soigné.

Renata Lehmann arrive à Attalens au volant de sa voiture «jaune colza» dans une robe «vert pomme». Un vêtement uni, dans un souci d’esthétique pour la photo, «afin de faire ressortir au mieux les détails des patchworks», précise la coquette sexagénaire.

Tout est soin et harmonie chez l’artiste textile à l’instar de la quinzaine de patchworks et travaux de broderie qui orneront les murs de l’EMS du Châtelet jusqu’au 28 octobre. Son œuvre principale, A la croisée des jardins, sur laquelle elle s’est penchée durant plus d’un an, mesure 2 mètres sur 2. Un travail de bénédictine, que la résidente de Palézieux, à la retraite depuis 2020, savoure.

«J’ai le virus du patchwork depuis trentecinq ans. Si j’ai toujours baigné dans les arts textiles, je n’en ai pas fait directement mon métier, malgré une vie professionnelle riche et variée.» Documentaliste pour un artiste peintre sculpteur animalier ou vendeuse de matériel destiné aux beaux-arts, notamment. Actuellement, Renata Lehmann donne des cours dans son Atelier de la Fée Bobine.

Au Châtelet, l’artiste prévoit d’initier les résidents à l’art textile. «J’aime beaucoup le contact avec les personnes âgées», confie la jeune retraitée. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle expose dans de telles fondations. «Mes tableaux amènent de la couleur dans ces lieux et éveillent souvent des souvenirs de travaux anciens.»

«Le luxe du temps»

Depuis petite, grâce à une maman chez qui il y avait toujours «de quoi broder, tricoter et peindre», l’artisane de Palézieux travaille la matière, avec un penchant pour les couleurs en particulier. Le patchwork est entré dans sa vie après la peinture sur porcelaine et sur soie. C’est par hasard, en allant acheter du fil dans une mercerie, que Renata Lehmann a découvert la technique des Amishs.

La pratique trouve en effet ses origines en Amérique. La Vaudoise explique d’ailleurs compter en «inch», l’unité de mesure anglo-saxonne, «plus précise». Munie de son outil principal, «une roulette circulaire très coupante», elle s’active dans son atelier pour assembler ensuite les pièces, ouatines et diverses doublures en un sandwich de trois couches, avant d’envoyer les tissus, principalement les grandes pièces, en A llemagne pour le piquage. «Tout est possible dans le patchwork, les possibilités sont infinies», s’enthousiasme la native du Jura. Au fil de ses lectures, elle a découvert les tissus colorés de Kaffe Fassett, un Anglais d’origine américaine, dont elle utilise parfois les pièces, entre autres batiks, tissus japonais ou motifs de vieilles chemises de friperie ainsi que vieux draps de lin.

«Coudre ou broder, c’est s’offrir le luxe du temps. Chaque ouvrage est un instant d’éternité», introduit Renata Lehmann dans un texte à l’entrée de l’exposition. Nul doute que ses images trouveront un écho entre les murs de la cafétéria de l’EMS attalensois, ou plus tard, sur un lit ou une table.

Régine Gapany

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