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Culture

Femme de lettres, Mousse Boulanger s’en est allée

Durant sa vie, Mousse Boulanger a pris soin de promouvoir la création littéraire helvétique. ARCH – V. MURITH

HOMMAGE MÉZIÈRES

Personnage de la vie culturelle et littéraire romande depuis les années 1950, la journaliste et écrivaine s’est éteinte la semaine passée à 96 ans.

Comédienne, femme de plume et journaliste, Mousse Boulanger est considérée comme une figure à part entière de la vie culturelle romande depuis les années 1950. Née le 3 novembre 1926 en Ajoie, Berthe Sophie Neuenschwander, devenue Mousse Boulanger, s’en est allée la semaine passée. A l’âge de 96 ans.

Elle était mariée à Pierre Hostettler, Pierre Boulanger de son nom d’artiste. Elle disait dans une interview. «Cette rencontre a illuminé ma vie et décidé de la suite du parcours. On s’est dit ‘‘tu’’ d’emblée, un vrai coup de foudre.» Son second amour était destiné aux vers. Elle a d’ailleurs animé des centaines d’initiations à la poésie pour les élèves de Suisse romande. «Pour déclencher en eux ce goût des mots.» Dans les années 1950, le couple Boulanger s’est installé à Jorat-Mézières pour ne plus quitter la commune. De 1956 à 1978, elle lisait de la poésie d’origines diverses et de tous les genres avec Pierre Boulanger sur les ondes de Sottens, puis Radio Suisse romande. Durant sa vie, la femme de lettres a pris soin de promouvoir la création littéraire helvétique. Que ce soit en Suisse ou à l’étranger, elle a défendu les écrivains, les femmes et les démunis.

Mousse Boulanger compte, en outre, d’innombrables écrits à son actif. Lauréate du Prix des écrivains vaudois en 1997, elle était capable de réciter des poèmes plusieurs heures durant. Un amour et une fascination pour la littérature qui ne l’ont jamais quittée. Elle faisait d’ailleurs partie de nombreux comités de lecture.

Il y avait quelque chose de fascinant chez Mousse Boulanger. Dès que le sujet abordait son amour pour les lettres, elle se redressait dans son fauteuil, regardait l’assistance et se mettait à lire, à réciter ou à parler, tout simplement. Elle renvoyait l ’image d ’une femme passionnée, engagée et remplie de convictions.

Dans un reportage trouvé au sein des archives de la RTS, elle dit ceci: «Un ami, Henri Corbat, l’a dit mieux que moi: ‘‘Rencontrer Mousse Boulanger, c’est sentir un peu de bonheur du monde. Qu’on l’approche par ses livres, par ses récitals poétiques ou simplement en frappant à la porte de sa maison de Mézières, le charme est identique. Le visage, les yeux, l’esprit: tout est mouvement chez Mousse Boulanger, rire et soudaine gravité.’’» Maxime Schweizer

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