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Culture

Hodler intime au Musée Jenisch

La Malade, daté de 1914, est un des nombreux portraits de Valentine Godé-Darel réalisés par Ferdinand Hodler, à découvrir au Musée Jenisch jusqu’au mois de mai. INSTITUT FERDINAND HODLER / PIERRE MONTAVON

PEINTURE VEVEY

Le Musée Jenisch à Vevey partage dès aujourd’hui et jusqu’au 21 mai l’émotion des œuvres peintes ou dessinées par Ferdinand Hodler de son amante Valentine Godé-Darel, notamment durant sa maladie et jusqu’à son décès en 1915 à Vevey.

L’exposition Revoir Valentine réunit pour la première fois depuis plus de soixante ans, un ensemble exceptionnel de dessins et peintures retraçant l’histoire d’amour entre le peintre bernois Ferdinand Hodler et Valentine Godé-Darel, depuis leur rencontre jusqu’à la maladie et la mort de cette dernière à Vevey en 1915.

«En réunissant quelque 115 pièces provenant des fonds du Musée Jenisch ainsi que de prestigieuses institutions publiques et collections privées suisses et internationales, l ’exposition ambitionne de poser un regard actualisé et critique sur la relation unissant les deux protagonistes, ainsi que sur le Cycle de Valentine, révélé en 1976 comme un ensemble majeur de la peinture moderne», indique le communiqué de l’institution veveysanne.

L’amour et la mort à l’œuvre

L’exposition organisée en partenariat avec l’Institut Ferdinand Hodler se divise en deux parties. Le parcours débute par la rencontre du peintre suisse et de sa modèle qui deviendra son amante et la mère de leur fille Paulette, alors qu’elle apprend justement sa maladie en 1913. S’ensuit une seconde partie, dans laquelle «Hodler va tracer, sur papier ou sur toile, la lente et inexorable avancée de la maladie, puis l’agonie et la mort de celle qui aura été la passion la plus intense de sa vie».

Pour l ’artiste, ce projet et le précédent, où il avait déjà peint l’agonie de son ancienne compagne, «participent au développement de sa conception symbolique de la ligne horizontale, qui unit les corps amoureux et enlacés dans l’amour, mais qui incarne aussi la finitude inerte de l’existence: la mort». Ferdinand Hodler avait également conscience du caractère unique de son approche. A son amie la collectionneuse Gertrud Dübi-Müller, il aurait dit: «Personne n’a encore jamais fait cela.»

Carnets à feuilleter

Durant toute sa vie, le Bernois décédé en 1918 «a consigné réflexions, croquis, observations, adresses, listes de courses, calculs de proportions et comptes dans des petits carnets de laitier à couverture bleue». Plus de 200 sont aujourd’hui conservés. Ces fascicules offrent un aperçu intime de la relation que le peintre a entretenue avec Valentine Godé-Darel.

«Pour la première fois, et grâce aux moyens numériques, le public pourra feuilleter lui-même les carnets dédiés à son amante et éprouver ainsi, à travers une expérience participative, plus intensément encore, l’émotion singulière qui se dégage du Cycle de Valentine», souligne le communiqué.
Régine Gapany

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