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Culture

Livres et films à (re)découvrir


DIVERTISSEMENT ORON-LA-VILLE/CHÂTEL-ST-DENIS

Comment s’occuper à la maison? Bien que le temps semble s’allonger, il est très vite arrivé de se retrouver à court d’idées. Amatrice de littérature et de cinéma, la rédaction du Messager a demandé au libraire Adrien Madenspacher, de la Librairie du Midi à Oron-la-Ville, ainsi qu’à la cinéphile Marie Chevalley, membre du staff du cinéma Sirius à Châtel-St-Denis, de présenter quelques œuvres de leur choix.

La chute Albert Camus, Editions Gallimard, 147 pages

Dans ce roman, désormais considéré comme un classique, Albert Camus nous présente Jean-Baptiste Clamence. Ce dernier, juge-pénitent pour reprendre ses propres termes, reviendra sur plusieurs étapes de sa vie. Initialement grand avocat parisien qui menait la belle vie, tout a basculé le jour où il assiste, sans pouvoir réagir, au saut d’une jeune femme dans la Seine. Cet événement marquant va lui faire prendre conscience du manque de sens de son existence. Dans un premier temps, il a tenté de se réfugier dans le vice, mais son passé a fini par le rattraper. Notre narrateur va donc vivre à Amsterdam où il se pose comme miroir de l’humanité. Ce roman profondément introspectif et personnel propose une réflexion sur l’être humain et sur l’indifférence qui l’accompagne durant sa vie et dans ses rencontres. L’absurde était un pan majeur de la philosophie de Camus, nous pouvons, grâce à ce roman, nous rendre compte de la place qu’il prend dans notre vie à toutes et à tous.


Blast Manu Larcenet, Editions Dargaud, 4 tomes

Dans ce roman graphique en quatre tomes, Manu Larcenet a décidé de se pencher sur la noirceur de l’Homme. Cette part sombre n’étant que rarement représentée dans sa quintessence la plus pure, l’auteur a pu l’explorer dans les plus de huit cents pages qui composent cette œuvre, afin de nous permettre cette plongée vertigineuse dans ce qui fait la nature humaine. Mais il est important de noter que Larcenet n’a rien laissé au hasard lors du choix de son titre. Lorsque certains relient le côté obscur de l’humanité à la violence physique et la guerre, notre dessinateur et auteur les prend à contre-pied et va se focaliser sur la violence “informe”, la violence qui ne se voit pas, qui nous entoure. Il met en scène des marginaux, des dealers, des malades mentaux, acteurs rarement mis en avant dans notre société. Manu Larcenet fait le tout en équilibre et jamais il ne tombe dans le «gore», ou le «trash», si cela ne permet pas à son propos d’avancer. Blast propose ainsi une plongée captivante dans l’âme humaine primaire.


La constellation du chien Peter Heller, Editions Actes Sud, 320 pages

Hig, neuf ans après l’écroulement de la société, vit en colocation avec Bangley, un «redneck» américain fou de la gâchette. Rapidement plongé dans leur quotidien, le lecteur va survivre avec notre duo pour le moins étonnant. Entre chasse, pêche, sécurisation du périmètre, vol de surveillance avec leur fidèle Cesna, Hig se promènera dans la nature américaine avec un grand N. Mais la survie veut aussi dire qu’ils vont devoir affronter d’autres survivants, attaquant régulièrement leur campement. Peter Heller nous propose un autre genre de fin du monde. Une fin du monde qui pousse à la réflexion, à la contemplation et à l’ouverture de soi. Profondément poétique et contemplative, La constellation du chien change du roman de survie post-apocalyptique comme on en a l’habitude. Ici, la violence est rarement une solution, mais un moyen de préserver ce que l’on a acquis.


Les riches heures de Jacominus Gainsborough Rebecca Dautremer, Editions Sarbacane, 52 pages

Dans cet album jeunesse, nous découvrons les histoires de Jacominus Gainsborough à travers douze tableaux magnifiquement illustrés par Rebecca Dautremer. Jacominus, petit lapin né dans une grande famille, va donc vivre ce que l’auteure appelle ses «riches heures». Durant ces dernières, Jacominus devra surmonter les travers de son quotidien, les petites épreuves que cela implique et les grands moments qui le définiront et lui permettront de grandir. Rebecca Dautremer réussit à révéler les petits plaisirs de la vie et à les sublimer. Jacominus va comprendre qu’il n’a pas besoin d’être riche, de passer sa vie au travail pour être heureux et que le bonheur se retrouve dans les petites choses de la vie. Sans avoir un destin hors du commun, Jacominus grandira et vivra une vie belle et simple. Cet album permet de remettre en perspective ce qui compte vraiment. Un incontournable, qui plaira autant aux enfants qu’aux parents.


In waves AJ Dungo, Editions Casterman, 376 pages

Dans ce roman graphique autobiographique, AJ Dungo va conter un deuil personnel. Quelques années avant la parution de son titre, le jeune auteur rencontre Kristen, jeune sœur de l’un de ses amis, de laquelle il tombe follement amoureux. Mais les instants de joie vont vite laisser place à une tragédie, car la jeune femme est malheureusement atteinte d’un cancer des os et sa santé se détériore de plus en plus vite. Ils se décident donc à passer le plus de moments mémorables possible, afin de rendre sa fin de vie agréable. Le surf va devenir un défouloir et un moyen de s’échapper. Surf qui d’ailleurs a été introduit dans la vie du narrateur par Kristen. En plus de nous raconter son histoire personnelle, AJ Dungo nous introduit à sa passion au travers de deux figures mythiques du surf, Duke Kahanamoku, cinq fois médaillé aux jeux Olympiques, et Thomas E. Blake, qui a révolutionner le milieu en proposant un nouveau format de planche. Tout en pudeur, ces trois histoires se développent en parallèle, le tout sublimé par un style graphique unique, simple sans pour autant être simpliste. In waves devient une œuvre touchante, qui prend le lecteur par la main et par le cœur.


Fief David Lopez, Editions Seuil, 256 pages

La gestion du temps, c’est tout une affaire. Pour Jonas et ses amis, l’objectif est de planifier leur vie de façon à ne rien faire! Ayant grandi entre la banlieue et la campagne, le petit groupe d’amis va donc devoir faire tout son possible afin d’organiser leur vie… autour de rien. Ils jouent aux cartes, fument des joints, sortent dans les bars et les clubs de la région. Dans ce premier roman, David Lopez explore un milieu assez particulier, un milieu rarement mis en avant, celui de ces jeunes perdus. Ces mêmes jeunes qui se retrouvent égarés sans aucun autre but que de passer du temps ensemble. L’auteur a beaucoup développé le langage “rurbain”, mélange de rural et urbain, et à fait en sorte que ses personnages se l’approprient. Une beauté tragique émane de cette œuvre, car malgré toute la bonne volonté dont font preuve nos protagonistes, la fin paraît inéluctable. Ils vont dans le mur, à pleine vitesse et la seule chose qu’ils font, c’est d’appuyer sur l’accélérateur. Rien n’est fait pour s’élever au-dessus de leurs situations. En contrepartie, le lecteur a également droit à des moments où nos amis se retrouvent et profitent de la vie dans une insouciance touchante et entraînante.

Adrien Madenspacher, de la Librairie du Midi à Oron-la-Ville


Forrest Gump de Robert Zemeckis, 1994

«La vie, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.» Cette phrase, tirée du film Forrest Gump, résume au mieux l’univers de celui-ci. Objet de nombreux préjugés de par son autisme durant son enfance, Forrest verra sa vie changée le jour où il se met à courir. Dès lors, il ne s’arrêtera jamais et se fera emporter comme par le vent dans une aventure époustouflante. Prenant place dans la seconde moitié du XXe siècle, ce film iconique nous conte une période emblématique de l’histoire américaine tout en faisant passer des messages forts. A la suite du grand succès de Retour vers le futur, le réalisateur Robert Zemeckis signe là son meilleur film. Il y met en scène la vie mouvementée d’un personnage touchant, donc l’acteur Tom Hanks nous transmet l’émotion avec talent. Des moments hilarants, d’autres puissants: une comédie dramatique incontournable.


Coup de tête de Jean-Jacques Annaud, 1979

Un réalisateur remarquable mettant en scène un acteur impressionnant! Dans Coup de tête, Jean-Jacques Annaud nous offre l’un des meilleurs rôles du regretté Patrick Dewaere. Celui-ci joue au poste d’ailier droit au sein de l’équipe de football de la petite ville de Trincamp. Le président du club est également le patron de l’usine où il travaille. Après un coup de gueule, le footballeur est renvoyé du terrain et perd son emploi. Pour corser le tout, il est accusé d’un viol qu’il n’a pas commis. L’équipe doit jouer en Coupe de France et ne peut absolument pas se passer de lui… Une comédie aux dialogues magiques, qui critique les magouilles, les coups bas, les dessous de tables dans le milieu du sport et, surtout, du football. Un grand film!


Marie Stuart, reine d’Ecosse de Josie Rourke, 2018

Dans le registre royal, relevons la sortie récente du film Marie Stuart, reine d’Ecosse. Captivant, ce drame historique retrace le destin tumultueux de la femme qui réclama le trône d’Ecosse, face à une Elisabeth I dont la souveraineté s’étendait sur les territoires britanniques. Les deux jeunes reines deviennent de véritables sœurs ennemies. Entre crainte et fascination, elles s’affrontent par échanges épistolaires et combats sanguinaires, chacune tentant de marquer sa place dans un monde dominé par les hommes, jusqu’au jugement dernier qui scellera à jamais l’avenir de la couronne d’Angleterre. Josie Rourke réussit le pari d’un film statuant sur la position forte de figures féminines historiques, tout en imposant sa première œuvre de réalisatrice dans un contexte où les femmes sont encore sous-représentées.


Le discours d’un roi de Tom Hooper, 2010

Tom Hooper nous conte l’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle reine Elisabeth II, qui va devenir, à la suite de l’abdication de son frère Edouard VIII, le roi George VI. D’apparence fragile et peu capable de s’exprimer en public à cause d’un bégaiement, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme. Il apprendra à affronter ses peurs avec l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle et faire de son empire le premier rempart contre l’Allemagne nazie, alors que certains le considèrent inapte à la fonction…


Inception 2010, et Interstellar 2014, de Christopher Nolan

Dans le genre de la science-fiction, on peut compter sur le réalisateur Christopher Nolan, qui nous a livré plusieurs films qui méritent d’être vus, souvent plus d’une fois pour être compris… En tête de liste: Inception, avec en vedette Leonardo DiCaprio et Marion Cotillard, qui narre l’histoire «déboussolante» d’un espion capable d’infiltrer le subconscient de ses cibles au cours de «rêves partagés». Plongé-e-s entre réalité et rêve, saurez-vous vous y retrouvez? Autre œuvre majeure du réalisateur, Interstellar relate la recherche d’une planète habitable aux confins de la galaxie. Inspiré par de grands classiques de la science-fiction, Nolan nous fait découvrir et défier les lois de la physique qui régissent notre univers… Hans Zimmer signe les bandes sons de ces deux films hors du temps… Déroutant!

Marie Chevalley, membre du staff du cinéma Sirius à Châtel-St-Denis

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