Logo

Culture

Marc David, un solitaire à la tête d’un petit miracle

Journaliste à L’Illustré depuis 1994, Marc David occupe le poste de rédacteur en chef du Messager boiteux. DR

JOURNALISME CHÂTEL-ST-DENIS/ROMANDIE

A la tête du Messager boiteux depuis 2014, Marc David évoque «son» almanach aux mille et un conseils et les traditions qui découlent de l’annuel imprimé à Châtel-St-Denis.

La tradition dure depuis 1708. Le Messager boiteux, illustre almanach romand, est tiré à 80 000 exemplaires par son éditeur actuel, Säuberlin & Pfeiffer à Châtel-St-Denis, dans les locaux situés à la sortie de la ville. Rédacteur en chef de cet annuel, Marc David livre les dessous de «son» journal doté d’une mission de mémoire annuelle.

L’édition 2023 contient 184 pages agrémentées du traditionnel calendrier mensuel avec les prévisions météorologiques et les horoscopes. Une tradition bien ancrée au sein de la rédaction. «Mon prédécesseur Roger Simon-Vermot, en place durant quinze ans, m’a livré tous les secrets de la météo que les rédacteurs en chef se transmettent au fil des décennies.»

Fait notable dans cette édition, comme à l’accoutumée, le journaliste à L’Illustré revient sur les principaux de l’année 2021 et sur les manifestations annuelles qui se dérouleront en 2023 et 2024. Un travail gigantesque. «Il a fallu appeler toutes les sociétés plus d’un an à l’avance de leur manifestation. Certains sont habitués, d’autres me prennent pour un fou (rires)

Rythme difficile

Assigné à ce poste solitaire, Marc David commence le travail dès le mois de novembre pour des articles à paraître à la fin du mois d’août de l’année suivante. Un rythme difficile à apprivoiser et à adopter. «J’essaie de me créer de la pression. Je réfléchis aux sujets, je rencontre des gens, je commence à écrire et j’avance pour être prêt pour la parution.» Il demande notamment de l’aide à des amis journalistes comme Roger Simon-Vermot ou Patrick Baumann.

Appréciant écrire dans un café, le Vaudois de 58 ans aime également l’indépendance et la solitude apportées par son métier. «Je suis très porté sur le terrain et la rencontre. Depuis que je suis en poste, j’apporte ce côté optimiste et bienveillant qui colle au Messager boiteux.» L’éloge de la lenteur dans une époque où les informations s’enchaînent.

En plus du côté terroir du Messager boiteux, le résident de Chavannesle-Veyron mélange les articles scientifiques et la rêverie. «J’aime alterner les articles divers. Comme dans cette édition avec une interview de Michel Mayor, prix Nobel de physique, l’histoire du major Davel ou encore l’hommage des tours romandes.» L’an prochain, le soigneur Denis Vipret ou les œuvres de Louis Soutter seront à l’honneur.

Sans grande révolution

Soucieux de faire perdurer ce «petit miracle», il prend conseil auprès de son prédécesseur avec qui il mange une fois par mois. «A 82 ans, il reste mon premier lecteur. Il est toujours de bon conseil et veille attentivement sur l’almanach.»

Marc David imagine le futur sans grande révolution de l’organisation du Messager boiteux même s’il espère quelques changements. «Pour autant, j’apprécie fortement mon indépendance et la liberté que m’offre ce poste. J’aime me comparer à un gardien de la tradition de la bible annuelle de la Romandie.»
Maxime Schweizer

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus