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En finale nationale de La jeunesse débat


DÉBATS VEVEYSE

Loïc Deharbe et Evann Favrel, élèves de 11H, se sont qualifiés en duo pour le concours national de La jeunesse débat, ce vendredi. Dans la catégorie secondaire I, ils espèrent décrocher une place pour la grande finale du lendemain.

Dès les premières minutes de l’entrevue, la complicité et la différence de caractère entre Loïc Deharbe et Evann Favrel sautent aux yeux. Les deux élèves du Cycle d’orientation de la Veveyse participent aujourd’hui à la finale nationale de La jeunesse débat. Entraînés, ils se sentent capables d’atteindre ensemble la grande finale de samedi, dans la section francophone.

Depuis qu’ils ont intégré l’établissement châtelois, les deux Veveysans mènent des débats endiablés au réfectoire avec leurs amis. «On évoque des sujets variés qui nous concernent, énonce Evann Favrel, de Tatroz. Comme l’utilisation du téléphone portable sur le site scolaire, le port de l’uniforme ou même certaines votations.»

En repensant à ces discussions, Loïc Deharbe admet ne concéder que peu de terrain à ses camarades. «Le but n’était pas d ’acquiescer les arguments adverses, mais de pousser les autres à se joindre à ma cause.» Puis l’Attalensois d’ajouter en rigolant: «J’aime avoir raison, mais, surtout, je déteste avoir tort.»

Ils affichent des profils différents, mais complé- mentaires. Le feu et la glace. «J’aime bien attaquer, piquer au vif et provoquer un petit peu», reconnaît Loïc. Pour sa part, Evann se voit davantage comme une personne «réfléchie, posée et calme». «Dans un débat, c’est primordial de se reposer sur ces deux profils. Il faut assumer ce que l’on dit, et affirmer des avis tout en se montrant diplomate. Un professeur nous a dit que le débat et le théâtre se ressemblaient. Alors on joue notre rôle à fond.»

Une volonté: ne pas être séparés

Tous deux ont été séduits par la présentation d’un ancien participant de La jeunesse débat, invité par leur professeur de français Florentine Yerly. Ils ont choisi de faire équipe pour les sélections internes permettant d’accéder à la finale régionale.

«Nous avions pour thème des multinationales plus responsables. Il fallait préparer le pour et le contre», décrit Evann. Devant un panel d’enseignants, ils ont débattu face à d’autres paires du CO. «Le jury s’est demandé s’il fallait choisir les duos ou les meilleurs individuels, retrace Loïc. Heureusement, ce sont les groupes qui ont été retenus et deux équipes ont été prises pour le concours cantonal.» Les deux élèves n’auraient pas apprécié être séparés.

En février, Loïc et Evann ont remporté cette finale régionale et ont décroché le titre cantonal pour le secondaire I. Tous les débats, à l’instar de la finale nationale à venir, se sont déroulés en visioconférence. «D’un côté, cela permet de mieux se préparer ou d’utiliser notre ordinateur comme pensebête, cependant on perd vite le contact visuel et on ne décèle pas forcément le langage corporel», partagent les deux jeunes. Aujourd’hui, ils devaient se rendre à Berne, mais la situation sanitaire les en a empêchés. Ils ne sont pas découragés pour autant.

A 15 ans, grâce à la pratique, ils ont développé leurs aptitudes et leurs connaissances sur cet art. Quatre enseignants les ont encadrés: Florentine Yerly, Lucille Chassot, Lolita Sallin et Emmanuel Bussard. «Ils nous ont appris à écrire les discours d’ouverture et de clôture, explique l ’Attalensois. Sans compter le temps passé à préparer les thèmes des débats.»

Viser la finale de samedi

Trois sujets ont rythmé le quotidien des deux Veveysans ces dernières semaines: l’initiative paysage, le vote électronique et le congé parental de 32 semaines. «Nous connaissons bien nos sujets et les arguments à déployer, que ce soit en faveur du pour ou du contre.» Pour placer leurs protégés dans les meilleures dispositions, plusieurs enseignants ont accepté de se prêter au jeu. «C’était vraiment sympa de débattre avec des adultes. Il fallait oser leur couper la parole ou exprimer notre désaccord, même s’il s’agissait de nos professeurs, déclare Evann. Nous avons aussi profité de leur expérience en écoutant leurs conseils.»

Ce vendredi, ils auront une quinzaine de minutes (deux minutes d’ouverture, douze minutes d’argumentaire et une minute de clôture) pour convaincre le jury du concours. «Nous espérons une place pour la finale de samedi (demain), escompte Loïc. L’adrénaline commence à monter.»
Maxime Schweizer


«Un investissement sans limite»

Professeure de français au Cycle d’orientation de la Veveyse et responsable de la «cellule débat», Florentine Yerly ne cache pas sa fierté envers Loïc Deharbe et Evann Favrel. Il y a quelques mois, elle avait contacté un alumni de La jeunesse débat pour une intervention dans sa classe. Ce week-end, ses deux protégés participent à la finale nationale.

Dans l’intervalle, les champions fribourgeois ainsi que plusieurs professeurs de français de l’établissement ont redoublé d’efforts. «Nous avons travaillé les différents thèmes et développé les arguments des deux camps. Sans compter les exercices pratiques qui les ont aidés à être plus à l’aise à l’oral.»

Une fois le duo veveysan qualifié pour la finale nationale, Florentine Yerly et ses collègues ont mis en place «une cellule d’entraînement». «Je pense qu’ils sont prêts. Nous avons notamment organisé des débats avec des enseignants et des membres de la direction.» Loïc Deharbe et Evann Favrel ont également pu compter sur les conseils de professeurs actifs en politique comme Kirthana Wickramasingam (députée et conseillère communale bulloise), Emmanuel Bussard
(conseiller communal romontois) ou encore Jérôme Volery
(conseiller général châtelois).

Préparés et complémentaires

De leur côté, les deux élèves ont poursuivi leurs efforts. «Ce fut un investissement sans limite de leur part. Loïc et Evann ont travaillé le soir et le week-end pour cette finale.» Quand on demande à Florentine Yerly s’ils ont une chance de se qualifier pour la grande finale, elle vante leur préparation et leur complémentarité.

L’enseignante réfléchit à proposer à nouveau cette activité au CO de la Veveyse. «Cela demande beaucoup d’encadrement de notre part. Pour cela, il faut que les élèves aient la même envie que nous et qu’ils se donnent les moyens de réussir. Le jeu en vaut la chandelle.» MS

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