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Fête illégale à la Grande Cithard: apprendre de la situation

La fête illégale a eu lieu le 31 décembre à la Grande Cithard, propriété bulloise située sur territoire semsalois. ARCH – A. VULLIOUD

FESTIVITÉS SEMSALES/BULLE

Le soir du Réveillon, une rave party s’est déroulée à la Grande Cithard propriété bulloise sur territoire semsalois. La préfecture de la Veveyse utilise cette occasion pour améliorer la situation en cas de prochaine fête illégale.

Une fête du Nouvel-An illégale s’est déroulée la nuit du Réveillon à la Grande Cithard. Bien que propriété de la commune de Bulle, cet emplacement figure sur le territoire de Semsales. Même si l’étendard veveysan flotte légalement sur ce terrain, c’est bien le propriétaire, à savoir les autorités du cheflieu gruérien, qui a déposé plainte. Contactée pour savoir si la commune de Semsales avait eu un rôle à jouer dans cette affaire, la syndique Noémie Berthoud a répondu par la négative. «Ni la préfecture de la Veveyse ni le Conseil communal n’ont été appelés par les forces de l’ordre au moment de la découverte de la fête illégale. En vérité, j’ai été informée comme tout le monde dans la presse le mardi 3 janvier.»

Pour l’anecdote, la vente de cet alpage a eu lieu au début des années 1920. La syndique semsaloise possède d’ailleurs plus d’informations à ce sujet. «A l’époque, l’alpage de la Grande Cithard a été vendu aux Bullois pour que Semsales puisse construire son église.» Le montant s’élevait à 150 000 francs environ.

Des centaines de fêtards

Dans les faits, les forces de l’ordre ont été avisées de la présence de plusieurs centaines de fêtards le soir du 31 décembre. «Sur place, une importante infrastructure musicale et logistique avait été installée à deux endroits différents dans cette clairière», écrit le communiqué de presse de la police. Informée, l’autorité préfectorale gruérienne a ordonné la fin de cette manifestation non-autorisée. Pour rappel, l’organisation d’une telle manifestation est soumise à autorisation délivrée par la préfecture compétente.

Même si la fête illégale s’est déroulée sur ses terres, la préfecture de la Veveyse n’a sur le moment pas été alertée, à la suite d’une erreur d’appréciation de la police quant au territoire concerné. Les deux préfets ont néanmoins échangé sur le dossier les jours suivants. Pour la suite, «le Ministère public traite actuellement l ’affaire au niveau pénal pour déterminer les infractions, not a mment concer na nt l ’impact sur la faune et la flore», nous apprend le préfet François Genoud.

Etant donné que les fêtes illégales commencent à être de plus en plus fréquentes dans le canton de Fribourg, la conférence des préfets a abordé le sujet durant sa dernière réunion en début de semaine. «Nous avons évoqué l’idée que les préfectures puissent se réunir avec la Police cantonale, la Direction de la sécurité, de la justice et du sport et le Service des forêts et de la nature, ainsi que le Ministère public, pour traiter le sujet des rave party.»

Anticiper ces situations

Histoire de se coordonner au mieux et de réfléchir à la situation, François Genoud voit trois axes sur lesquels les différents services précités peuvent agir. «Avant la fête, les renseig nements de la police fonctionnent bien même si des fêtes illégales passent parfois sous leur radar. Après l’événement, l’aspect judiciaire entre en compte et, outre la sanction prononcée, il faut décider à qui incombe, par exemple, les frais des forces de l’ordre engagées sur les lieux.»

Pendant la fête, la préfecture travaille avec les forces de l’ordre pour décider de laisser poursuivre ou non la fête après avoir prononcé son interdiction. «En tant que pouvoir décisionnel, nous, préfets, devons savoir quelle décision prendre en tenant compte des dangers qu’entraînerait une évacuation précipitée.»

François Genoud en est convaincu: ces discussions vont permettre d’améliorer la situation. «En concernant toutes les parties prenantes dans ce genre de dossier, nous arriverons certainement à prendre les meilleures décisions possibles dans le meilleur délai, avec cependant une tolérance zéro sur le fond.» Maxime Schweizer

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