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Il termine sa maquette, 63 ans plus tard

André Dumas avait acheté la maquette de son navire en 1959. L’ancien député et syndic attalensois vient de la terminer. MAXIME SCHWEIZER

André Dumas avait acquis sa maquette du Protecteur en 1959.
Soixante-trois ans plus tard, il est «enfin» arrivé au bout de sa réalisation.

Soixante-trois ans. André Dumas a mis soixante-trois ans pour bâtir la maquette du navire Le Protecteur. Un long processus entrecoupé par sa vie professionnelle et familiale. «Quand j’ai acheté cette maquette en 1959, je n’imaginais pas mettre autant de temps à la terminer», rigole l’ancien syndic et député attalensois.

L’histoire de cette maquette est quelque peu insensée sans pour autant apparaître épique. Pourtant, la durée de soixante-trois ans interpelle. Elle s’explique par deux facteurs principaux. «J’ai pris de plus en plus d’importance dans l’entreprise pour laquelle je travaillais et, en parallèle, j’ai construit ma maison. Puis, j’ai profité de ma vie de famille.» Néanmoins, il avait commencé la conception en 1959.

Véritable pièce de collection, Le Protecteur n’a pas laissé André Dumas insensible dans la boutique neuchâteloise dans laquelle il s’était rendu pour acquérir une maquette. «J’ai toujours aimé travailler de mes mains et je me disais qu’il s’agissait d’un sacré défi.»

Bien suivre le plan

L’ancien syndic d’Attalens a jeté son dévolu sur ce navire de ligne français datant de l’époque de Louis XV. «Sur l’illustration du carton, je le trouvais majestueux et magnifique. Les plans au 1/75e étaient complexes et nécessitaient des connaissances. Il ne fallait pas se tromper, autrement j’étais bon pour tout recommencer.»

L’histoire du Protecteur est décrite dans un fascicule distribué avec le modèle réduit. Il s’agit d ’un vaisseau de ligne de la marine royale française, armé de 74 canons. Ce bateau a été construit et a navigué pendant la guerre de Sept Ans, de 1757 à 1760. «Il a également participé aux batailles de la guerre d’Indépendance américaine.»

Fait amusant, une petite erreur s’est glissée dans les plans du navire puisque André Dumas a conçu et peint 64 canons alors que l’original en comptait dix de plus. Selon plusieurs sites, une erreur de l’amiral Pâris, conservateur du musée de la Marine à la fin du XIXe siècle, explique ce décalage.
André Dumas a emporté son navire de ligne dans les cartons après ses déménagements avant de le ranger dans le galetas de sa propriété. Puis, un jour, il s’y est rendu avec son petit-fils, qui est tombé sous le charme du Protecteur. «Nous l’avons amené à mon atelier, mais je n’y ai pas touché pendant six mois alors que je m’y rendais presque tous les jours.»

Deux ans plus tard

Ensuite, il a fallu presque deux ans à l’ancien syndic attalensois pour terminer son œuvre. Non sans avoir appris à se servir d’une machine à coudre pour confectionner les voiles. «J’ai particulièrement apprécié réaliser les détails, à savoir les petits escaliers ou encore les barrières. Pour ce faire, j’ai travaillé avec une pince.»

Il estime avoir passé entre 500 et 700 heures sur sa maquette. «Je suis bien incapable d’estimer quelle étape a été la plus dure. Je pense que l’ensemble du travail représente bien du labeur et de la patience.» Ses moments de récompense étaient de voir l’évolution de son travail au fil des étapes. «Cela m’a plu de rentrer dans les détails de la conception. Ainsi, je remarquais que le navire prenait de plus en plus d’allure.»

André Dumas remercie sa dextérité et sa bonne santé. «Autrement, je n’aurais pas réussi à terminer Le Protecteur. A 83 ans, je me sens bien et c’est grâce à ces deux facteurs que je peux présenter ma maquette terminée.»
Maxime Schweizer

 

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