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Jacques Dubochet se raconte sur grand écran

Le film Citoyen Nobel explore la personnalité de Jacques Dubochet, Prix Nobel de chimie en 2017, et son combat pour le climat au côté de la militante suédoise Greta Thunberg. AGORA FILMS

DOCUMENTAIRE ORON-LA-VILLE/CARROUGE

Dans son documentaire Citoyen Nobel, le réalisateur Stéphane Goël braque sa caméra sur le destin du scientifique Jacques Dubochet, de la réception d’un Prix Nobel de chimie en 2017 à son engagement pour le climat.

«Tout à coup, on est une sorte de héros. Le héros peut dire n’importe quelles conneries, il va être écouté. Alors là, il faut choisir ses conneries.» La dyslexie, l’éthique des chercheurs et le climat, bien sûr, Jacques Dubochet a choisi ses «conneries» et ses combats, surtout, depuis le 4 octobre 2017, à 75 ans, jour où sa vie bascule. Ce jour-là, le scientifique de Morges reçoit un Prix Nobel de chimie pour avoir «découvert l’eau froide», comme il aime le dire. Jacques Dubochet s’interroge alors sur le meilleur moyen «d’utiliser» cette gloire, qui lui tombe dessus du jour au lendemain. Avec son franc-parler, son fort accent vaudois et son parcours personnel original, il ne pouvait que séduire le grand écran.

Personnalité «décalée»

Chose désormais faite, avec le film de Stéphane Goël Citoyen Nobel, sorti dans les salles obscures le 4 mars dernier. Le réalisateur sera de passage, ce soir, au cinéma d’Oron, et demain au cinéma du Jorat à Carrouge pour échanger avec le public, à l’issue des projections.

Jacques Dubochet a d’abord attisé la curiosité du producteur Emmanuel Gétaz, qui s’est spécialisé dans le film-portrait, comme ceux de Jean Ziegler, Youssou N’Dour ou Gilberto Gil. Rapidement, il propose au réalisateur Stéphane Goël de consacrer un documentaire au scientifique. «Comme tout le monde, j’ai découvert Jacques Dubochet à travers les premiers articles, se souvient le réalisateur. Le personnage avait l’air extraordinaire, original et décalé. Il y avait un vrai potentiel de narration cinématographique dans le destin de cet homme qui a connu une notoriété et une gloire soudaine.»

Son combat pour le climat

Pendant deux ans, Stéphane Goël suit alors le chercheur et universitaire qui coulait depuis dix ans une retraite paisible et alors inconnu du grand public: «Nous avons d’abord filmé de façon frénétique, comme la vie de Jacques Dubochet l’était», confie le réalisateur. Ce dernier révèle que le documentaire a pris «une autre dimension» avec l’émergence de la Grève du climat fin 2018: «S’il n’y avait pas eu les mouvements des jeunes pour le climat, le film aurait été moins riche dans sa dramaturgie.»

Il a été étonné par la capacité de Jacques Dubochet à rester sincère, à se livrer sans calculs et à faire confiance aux gens, sans armure. «En revanche, c’est un faux modeste, il cabotine beaucoup (rires).» Stéphane Goël souligne que malgré son allure de «vieux hippie», Jacques Dubochet sait dialoguer avec les jeunes. Un élément qui se ressent dans les projections, auxquelles le réalisateur participe. Les baby-boomers se reconnaissent dans son parcours, tandis que les jeunes se retrouvent dans son combat pour le climat. Valentin Jordil

A voir Citoyen Nobel en présence du réalisateur Stéphane Goël, ce soir à 20 h, au cinéma d’Oron et demain à 20 h 30 au cinéma du Jorat à Carrouge

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