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L’Eglise comme possibilité d'enracinement

La vulnérabilité ne fait pas peur à Véronique Monnard, qui travaille avec un soin pastoral jusque dans ses tâches administratives. RÉGINE GAPANY

PAROISSE ORON

Véronique Monnard a succédé à Olivier Rosselet au service de la paroisse d’Oron-Palézieux depuis le début du mois de septembre. Rencontre avec la nouvelle diacre à Crêt-Bérard, à Puidoux, où elle vit avec sa famille.

Véronique Monnard a grandi dans le Chablais vaudois et est depuis peu la ministre référente de la paroisse d’Oron-Palézieux. Dans une autre vie, la diacre était infirmière. Le couple qu’elle forme avec son mari, le pasteur de Crêt-Bérard Alain Monnard, a tout d’abord vécu aux Ormonts, avant de rejoindre l’Eglise presbytérienne à l’Ile Maurice durant quatre ans. Cela fait maintenant dix ans qu’ils demeurent à Puidoux.

A son retour de l’Etat africain, où elle s’était engagée en tant que bénévole pour l’Eglise, la future ministre référente a pratiqué quelques années dans les soins avant de se diriger vers le diaconat.

Aujourd’hui âgée de 47 ans et maman de deux garçons de 20 et 18 ans, la diacre suffragante entame avec joie et reconnaissance sa deuxième carrière professionnelle dans la paroisse d’Oron-Palézieux. «Je suis, de par mon nom de jeune fille, Jan, originaire de Châtillens. Un joli clin d’œil.»

Ministre référente à 100%

Véronique Monnard a repris le mandat d’Olivier Rosselet depuis le 1er septembre. Ce dernier cumulait un mi-temps paroissial et un second pour la jeunesse. Depuis, les paroisses se sont reconfigurées en pôles: le Centre-Broye, la Basse-Broye et la Haute-Broye (Jorat et Oron-Palézieux) dont fait partie l’habitante de Puidou x. «Dans ce pôle, nous sommes quatre ministres, dont deux à 100 %, ce qui est mon cas. Malgré l’efficacité et l’implication du Conseil de paroisse, le besoin d’un retour à un temps plein s’est fait sentir, après avoir fonctionné ces dernières années avec un 50% agrémenté d’un 30% assuré par la pasteure Florence Clerc Aegerter.»

A la suite d’un discernement communautaire collectif, une commission de repourvue et l’ORH de l’Église ont décidé de l’engager. «Je souhaitais justement m’impliquer totalement avec un temps plein. La paroisse savait par contre que je n’allais pas déménager, mais Puidoux est une commune voisine», précise la diacre. La famille Stöckli a emménagé dans la cure à la suite du départ du pasteur Rosselet.

Sentir les gens et les choses

Véronique Monnard garde en tête que personne n’est indispensable. «Je viens à la suite de ceux qui m’ont précédée et je travaille avec des laïcs, souvent dans l’ombre, qui dans la prière, financièrement ou par leur implication bénévole, font tourner la paroisse.»

Intuitive, la native de Chesières a besoin de sentir les gens et les choses. Depuis septembre, elle met tout en place pour rencontrer les paroissiens. «Sur les 1200 habitants réformés, un noyau dur d’une centaine de fidèles se rend régulièrement au culte. Je commence à mettre un nom sur presque tous les visages», se réjouit la femme de foi.

A Oron, des groupes de prière à domicile permettent plus de proximité. Une aubaine pour la diacre qui se réjouit de les visiter avec son principal outil, «sa présence en personne et dans la vérité». «Contrairement à l’infirmière et son chariot de pansements et de médicaments, la diacre se retrouve seule face aux gens.» S’il y a un coté vulnérable à se présenter simplement «tel quel», Véronique Monnard est persuadée que «c’est ainsi que l’on peut rejoindre l’autre et lui permettre d’être soi-même».

«Comme entre les mailles d’un filet d’amour»

A la suite de ses nombreux engagements bénévoles et laïcs, la Vaudoise s’est dirigée vers le diaconat. Après deux années de théologie, deux années de formation diaconale dont un stage de 18 mois qu’elle a effectué dans la paroisse de Villette, elle entame maintenant deux ans de suffragance, avant d’être consacrée. Soit, en tout, un parcours de six ans.

«J’ai eu envie de mettre mon temps et mon énergie où cela me semblait important. Dans le contexte quelque peu perturbé dans lequel nous vivons, je vois l’Eglise comme une possibilité d’enracinement. Aider les gens à trouver leur socle, quel qu’il soit, m’a semblé prioritaire. Il est important que chacun puisse développer ses racines.»

Véronique Monnard pressent le besoin de regroupements à taille humaine, d’une Eglise plus transversale (sans un dedans et un dehors) qui permette à chacun de se relier aux autres, «en se sentant pris comme entre les mailles d’un filet d’amour». La diacre ressent fortement cette intuition, sans pouvoir toutefois lui en donner une forme pour l’instant. «Il faut pour cela réfléchir à plusieurs. Je souhaite bien évidemment partager mes questionnements avec le Conseil et les paroissiens.»

Elle croit en une réflexion commune sur les défis qui se posent à l’Eglise, «comme à toutes les institutions par ailleurs». Les échanges commencent au sein de sa famille, où les deux jeunes adultes amènent aussi de belles réflexions et remises en question. Au niveau paroissial, la diacre pour ra aussi s’ inspirer des échanges avec les jeunes du catéchisme qu’elle côtoie dans son nouveau mandat.

Pour l’heure, Véronique Monnard se dit reconnaissante de vivre à nouveau ce temps de l’avent dans une paroisse. «Cette année particulièrement, je me demande comment renforcer nos liens communautaires…»

Régine Gapany

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