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«Laisser la place pour que de nouvelles graines germent»

Le pasteur de la paroisse d’Oron-Palézieux profite encore un peu du jardin de la cure avec son épouse Véronique et leur chien avant de partir pour Lussy-sur-Morges à la fin de l’été. RÉGINE GAPANY

Le pasteur d’Oron-Palézieux Olivier Rosselet s’en ira rejoindre la Côte cet été après onze années passées dans la paroisse. Portrait d’un homme simple et énergique qui se laisse porter par la foi et ses projets.

Olivier Rosselet quittera cet été la cure de Palézieux où il vit avec son épouse depuis 2011. Le pasteur de la paroisse d’Oron-Palézieux va rejoindre Lussy-sur-Morges. «J’ai eu beaucoup de plaisir ici, mais c’est le dernier moment pour partir, il me reste six ans avant la retraite pour construire quelque chose ailleurs.»

L’homme de foi a toujours eu la bougeotte. Avant Oron, il a officié durant quatorze ans à Château-d’Œx. Plus tôt, le natif d’Yverdon, alors informaticien, venait de rencontrer sa future épouse quand il décida de passer six mois en Afrique occidental. A son retour, il s’est engagé, avec le soutien de Véronique, dans des études bibliques puis de pasteur durant quatre ans à l’Université de Lausanne.

Une paroisse très priante

Il y a onze ans, il investissait avec son épouse les 150 m2 de la bâtisse de 1707 sise à Palézieux-village. «Non seulement nous quittons une maison, mais surtout toute une communauté, des amis et des voisins. Même si l’on se rapproche du Jura, nous allons rester amoureux des Alpes», souligne ce féru de randonnée. La cérémonie d ’adieu se tiendra le 17 juillet à 10 h au temple de Maracon, son nouveau ministère commençant le premier septembre à Lussy-sur-Morges.

En parlant d’Oron, le pasteur évoque «une paroisse très priante». Il se remémore ainsi avec joie les groupes de maisons mis en place avec Jean-Jacques Raymond, avec qui il a un temps partagé le ministère. «Il s’agit de moments de rencontres et de prières en groupe, de façon plus légère et moins institutionnelle que le dimanche à l’église, mais pas moins profonde.»

Olivier Rosselet s’est également senti porté et soutenu par la communauté. «Les six laïcs du Conseil de paroisse et le président Bertrand Kissling donnent beaucoup de leur temps pour la communauté.» Engagé à 50% dans la paroisse, le pasteur y a assuré les visites, les cultes et les services pastoraux (mariages, services funèbres et baptêmes). Les 50% restants furent dédiés au catéchisme pour la jeunesse qui couvrait un grand territoire. Jusqu’à Avenches.

«J’ai eu beaucoup de plaisir à animer ces années-là, mais il est vrai qu’après onze ans, j’ai l’impression de répéter les choses, c’est un peu moins stimulant.» Et s’il serait au niveau du confort plus facile de rester, le pasteur sent qu’il a donné tout ce qu’il souhaitait donner. Il est convaincu qu’autant pour lui-même que pour la communauté, son départ sera bénéfique. «Véronique Monnard, la prochaine ministre, va apporter un renouveau qui touchera peut-être d ’autres personnes.»

Outre le besoin de changement, il exprime aussi un peu d’usure due à la charge importante de travail, malgré le soutien important du Conseil paroissial. «Il m’a manqué un peu de forces dans la paroisse depuis le départ à la retraite de mon collègue. Du côté de la jeunesse également, l’aumônier de Granges-Marnand qui s’occupait de la Basse-Broye a arrêté vers 2015.» Dès cet automne, les collaborations changeront quelque peu. La paroisse d’Oron-Palézieux travaillera avec celle du Jorat et le ministre Bertrand Quartier qui s’y trouve déjà.

Pratique plus que technologique

Olivier Rosselet est bien sûr triste de partir et de quitter ceux avec qui des liens se sont créés, mais il sait que «lorsque l’on laisse la place, des graines germent et sortent de terre». Il se réjouit ainsi de voir deux jeunes prendre le relais et assurer par exemple la prière de Thésée qu’il a animée durant dix ans à Moudon.

Le pasteur projette quant à lui d’exporter le concept d’Alphajeunes dans sa nouvelle paroisse. «Quand Dimitri Juvet a lancé le projet, j’y suis allé les pieds au mur, pensant que ces rencontres n’étaient pas réalistes. C’est maintenant une manière de faire du catéchisme et de partager sa foi à laquelle je crois.» Il s’agit d’une dizaine de rencontres en week-end qui débutent par une collation, une présentation sur un thème donné et une grosse partie de partage où les catéchumènes s’expriment. «Le tout modéré par des jeunes plus âgés.»

La rencontre semble bel et bien être le fil rouge qui guide Olivier Rosselet. «Je ne me sens pas universitaire dans l’âme, j’ai plus le profil d’un diacre que celui d’un pasteur, j’ai d’ailleurs hésité entre les deux formations.» L’ancien informaticien s’est toujours méfié de «la technologie qui envahit tout et fait écran entre les gens. Dans mon ancienne profession ça me gênait, je trouvais cela sec et froid. Pour continuer, j’aurais dû devenir chef de groupe, ce que j’ai fait finalement, d’une autre fa- çon», sourit l ’ habitant d ’Oron pour quelques semaines encore.

Olivier Rosselet se définit comme un pasteur pratique plus que technologique. «Je suis assez simple dans ma manière d’être et l’on m’aborde facilement. Je suis fils de paysan et le revendique.» Le pasteur sur le départ souligne d’ailleurs la fibre écologique marquée qui les anime lui et son épouse. «C’était au début très personnel, maintenant ça déborde sur mon ministère. Je suis très heureux que mon Eglise demande aujourd’hui à ses pasteurs d’avoir cette sensibilité à l’environnement dans les paroisses.»

Il insiste de plus en plus sur l’importance de prendre soin de «ce jardin que Dieu nous met entre les mains» et il lui arrive de plus en plus régulièrement de prier dans ses cultes pour l’environnement et la création. Nul doute qu’Olivier Rosselet, depuis le Jura, aura toujours une pensée pour la paroisse d’Oron et sa région.
Régine Gapany

 

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