Logo

Laura Stucki diplômée de la Fondation Mérine

La Fondation Mérine à Moudon, accueille chaque année une septantaine d’élèves en difficulté. DR

ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ LES CULLAYES/MOUDON

Laura Stucki, 16 ans, vient de terminer sa scolarité obligatoire. La jeune fille des Cullayes n’a pas suivi un parcours «standard». Elle a reçu son diplôme de la Fondation Mérine, à Moudon, une institution destinée au développement et à la scolarité d’enfants présentant des difficultés d’apprentissage.

Il n’y a pas que les écoles publiques qui viennent de terminer leur année scolaire. Les institutions spécialisées, elles aussi, ont récemment octroyé leurs certificats à leurs élèves. C’est le cas de la Fondation Mérine (lire encadré), à Moudon, dont la cérémonie de promotions se tenait le 3 juillet dernier. Laura Stucki, 16 ans, des Cullayes, fait partie des dix diplômés.

Rencontrée, la jeune fille, timide et réservée, se livre sur son expérience personnelle, son parcours et les raisons de son intégration à l’école du château de Carrouge, qui fait partie de la Fondation Mérine: «J’avais pas mal de problèmes en classe, depuis toute petite. J’avais de la peine à comprendre les consignes, j’étais plus lente que les autres. J’avais aussi, au début, des difficultés à lire.» Malgré ces troubles, elle suit le cursus commun jusqu’à la 2e primaire.

Un encadrement bénéfique

C’est à l’âge de 9 ans que Laura Stucki rejoint la Fondation Mérine. Des cours spécialisés, dans des classes d’une dizaine d’élèves maximum, lui sont dès lors dispensés. «Elle a reçu un encadrement psychologique et a fait, entre autres, de la logopédie, indique sa mère Florence Stucki. L’apport, selon moi, des institutions spécialisées, c’est que leurs collaborateurs sont davantage à l’écoute des enfants, et qu’ils savent diagnostiquer ce qui ne va pas. Dans une école publique, il y a plus de pression et ceux qui ont des difficultés sont laissés de côté.»

L’une des principales différences, selon Laura Stucki, c’est le rythme d’apprentissage, qui est mieux adapté dans une école spécialisée. «Les élèves aussi, ils sont différents. Ils sont sympas», ajoutet-elle discrètement, acquiesçant quant à la tendance, dans les établissements publics, de se sentir davantage jugée.

Entrée dans la cour des grands

Cette année, elle a fait ses dernières armes, en termes d’acquisition de connaissances, avant d’intégrer le monde du travail. Son programme a notamment été axé sur les mathématiques. Mais sa matière préférée, indubitablement, est l’histoire: «Nous avions une très bonne professeure, qui nous a enseigné la Première et la Seconde Guerre mondiale avec passion. Elle nous a, par exemple, montré des vidéos en classe.»

Dorénavant, c’est le monde de l’emploi qui l’attend, avec tout ce que cela implique: prises de décisions, obligation de s’orienter selon ses affinités et responsabilités. «C’est bizarre, concède-t-elle, parce que j’avais toutes mes habitudes à Moudon. J’ai un peu peur de perdre mes amis, que ce soit les autres élèves ou les professeurs.»

L’amour des bêtes et des lettres

Dans un premier temps, elle va rejoindre une école de transition, le centre de formation TEM à Payerne, qui fait partie de la Fondation de Verdeil. Une institution qui aura pour mission de l’aider à trouver une place d’apprentissage. Mais dans quel domaine aimerait-elle devenir active? «Pour l’instant, je ne sais pas encore trop. J’aime bien les animaux, donc travailler avec eux, si c’est possible, me plairait bien.» Une réflexion qu’elle prévoit de poursuivre durant l’été, tout en profitant des vacances avec ses amis, bien entendu.

Durant son temps libre, Laura Stucki aime écouter de la musique, que ce soit du rock ou du metal. Mais elle s’adonne également volontiers à la lecture. Elle adore les romans, ainsi que les mangas. Son amour pour la littérature l’amène même à se muer en auteure. «J’aime beaucoup écrire», confie-t-elle. Interrogée sur l’éventualité, un jour, de rédiger son propre ouvrage, la jeune Vaudoise indique apprécier l’idée.

Saut dans l’inconnu

C’est donc un tout nouveau départ qui attend la récente diplômée. Elle qui, tous les jours, prenait le bus aux Cullayes pour se rendre à Moudon, et qui, à midi, mangeait à la cafétéria, entourée de ses amis. Bien qu’elle se jette dans l’inconnu, c’est avec un état d’esprit positif qu’elle revient sur son expérience: «Au début, j’ai un peu regretté de rejoindre une institution spécialisée. Mais très vite, je me suis dit qu’il s’agissait d’une école comme une autre. Je me suis fait de bons amis, j’ai appris beaucoup de choses et, dans l’ensemble, la Fondation Mérine m’a beaucoup aidée.» Sa confiance en elle s’en est-elle vue augmentée? Laura Stucki acquiesce.

La jeune fille a d’ailleurs dû prononcer un discours, devant toute l’assistance, lors de la cérémonie de fin d’année, qui se tenait à la salle de la Douane à Moudon. «J’étais un peu gênée, souritelle, mais j’ai quand même prononcé quelques mots.» Désormais, celle qui adore les animaux et qui vit à proximité immédiate du Zoo de Servion, un parc qu’elle a déjà visité à de nombreuses reprises, n’aura, comme bon nombre de jeunes de son âge, qu’un objectif en tête: se dénicher une place d’apprentissage. Christian Marmy


Toutes les cartes en main pour le marché du travail

La Fondation Mérine accueille environ soixante-sept élèves par année, répartis en sept classes différentes, couvrant les niveaux primaire et secondaire. Elle propose trois prestations: un enseignement spécialisé, au sein de l’école du château de Carrouge; un service de psychologie, de psychomotricité et de logopédie; enfin un soutien pédagogique spécialisé. «Notre mission principale est de créer des espaces, pédagogiques et thérapeutiques, qui permettent à l’élève de disposer des ressources nécessaires et d’avoir tous les outils pour rentrer dans un processus de formation, explique Angelo Mancuso, directeur de la fondation depuis plus d’une année. En somme, nous faisons tout notre possible pour que les élèves en difficulté trouvent leur place dans la société.» Sur les dix élèves promus cette année, dont Laura Stucki, des Cullayes, fait partie (lire ci-contre), quatre vont rejoindre une école des métiers. Les trois présentant les meilleurs niveaux scolaires intégreront une école de transition, tandis que deux autres feront partie d’un centre de formation. Le dernier, quant à lui, suivra un cursus de préformation au sein d’un centre d’orientation. «Cette année, nous avons réalisé un travail important, avec toutes les institutions avec lesquelles nous collaborons, en ce qui concerne les stages. Nos élèves sont partis sur le terrain, entre une et trois semaines, pour bénéficier d’expériences pratiques. Celles-ci faciliteront par la suite leur intégration dans le monde du travail», note le directeur. CM

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus