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L’avenir de l’automobile est-il dans l’électrique?


Les voitures électriques sont un sujet très à la mode en ce moment car le réchauffement climatique est au cœur de nombreuses discussions. Mais les véhicules électriques seraient-ils une bonne alternative aux véhicules à carburant?

Dans le canton de Fribourg, 362 nouveaux véhicules immatriculés en 2022 étaient hybrides ou électriques. Un nombre en nette hausse par rapport aux trois dernières années. Il apparaît plus de cinq fois plus élevé que le chiffre recensé en 2019. Cette hausse signifie-t-elle nécessairement que ce genre de véhicules prennent le pas sur les voitures et motos à carburant?

La Confédération a annoncé cette semaine qu’elle souhaite que 50% des nouveaux véhicules immatriculés soient électriques ou hybrides d’ici 2025. Détenteur d’une voiture de ce genre, David Olsommer pense que les véhicules hybrides sont une bonne alternative pour les personnes qui ne parcourent que quelques kilomètres par jour. Quant à Théo Belena, il trouve que les voitures électriques ne sont pas les véhicules du futur. «Tout simplement parce qu’il il faudrait changer toutes les stations essence et que l’électricité n’est pas faite pour être stockée.» Des arguments soulevés par des experts après l’annonce de la Confédération.

DEUX TYPES D’HYBRIDES

Il faut tout d’abord bien distinguer les deux catégories de voitures hybrides. La première voiture commercialisée, la Toyota Prius, entre dans ce premier genre. «Elle possède une petite batterie qui lui permet de récupérer de l’énergie quand le conducteur freine, explique David Olsommer. Elle la réutilise quand il accélère.» Ces voitures hybrides sont utiles aux personnes qui se déplacent beaucoup en ville, là où la circulation est moins fluide.

Les plug-in entrent dans la seconde catégorie de véhicules hybrides. Ils ont cela de particulier qu’ils ont une batterie plus ou moins importante et que le chauffeur peut choisir de rouler exclusivement en électrique pendant 20, 50, 80 km, voire jusqu’à 200 km.

Du côté de la commune de Châtel-St-Denis, elle a pensé à réduire sa consommation de CO2 en acquérant des véhicules électriques. Cependant, comme le concède l’ingénieur de ville Pascal Genoud, certaines véhicules ne se prêtent pas à ce changement. «Les chasse-neiges électriques n’arrivent pas à développer assez de puissance donc nous devons garder l’essence pour ce véhicule utilitaire.»

Pascal Genoud a également avancé que depuis que la commune avait acheté des véhicules électriques elle n’avait pas encore réussi à réduire ses retombées en CO2. Le Touring Club Suisse annonce sur son site internet qu’il fallait environ 40 000 kilomètres à une voiture électrique de milieu de gamme pour émettre moins de CO2 qu’une voiture thermique.

Tous les utilisateurs interrogés sont satisfaits de l’autonomie de leur véhicule, parce qu’ils disent avoir bien choisi selon leurs besoins. Avec une recharge, ils tiennent toute une journée. «Comme j’utilise l’énergie solaire, cela ne me coûte presque rien», se félicite David Olsommer.

Cependant, Théo Belena n’apparaît pas aussi enthousiaste. «Les risques sont bien plus importants, parce l’électrocution et l’électrisation sur le système haute tension (400 volts) existe. Il est nécessire de suivre des procédures de sécurité et l’équipement adéquat reste primordial.»

VÉHICULES RENTABLES

David Olsommer a également déclaré que sa voiture hybride lui suffisait amplement pour des petits trajets. «Les grands trajets ne sont pas rentables à cause du poids élevé de ce type de véhicules. Elles sont donc parfaites pour les personnes qui ne font ni beaucoup ni peu de kilomètres.»

Il existe un risque lorsque le consommateur décide d’acheter un véhicule hybride ou électrique: ne pas prendre le bon modèle selon l’utilisation. Théo Belena trouve que les voitures hybrides sont un bon compromis seulement si elles ne sont pas rechargeables.

Le recyclage des batteries fut également un sujet à controverse ces dernières années. Pascal Genoud pense qu’il s’agit d’un problème, mais David Olsommer estime qu’il y a eu de gros progrès. «Une grande partie des matériaux pourraient être recyclés aujourd’hui.»

Pour sa part, Théo Belena explique que les concessionnaires doivent garantir que les batteries seront recyclées au minimum à 80%. Il avoue aussi que «ces voitures étaient extrêmement dures à réparer».

Même si les nouveaux véhicules électriques sont de plus en plus nombreux, ils restent nettement inférieurs au nombre total de voitures. «Ce n’est pas une pratique très répandue à cause du peu de stations, pense David Olsommer. Même si les autorités essaient de les développer.

Le site du TCS a chiffré le pourcentage de véhicules hybrides ou électriques en 2019: 4,2% en Suisse, 2,8% en Autriche, 1,9% en France, 1,8% En Allemagne et seulement 0,6% en Italie. «Pour que ce genre de véhicules puisse prendre le pas sur les voitures à essence, il faudrait développer toutes les stations et l’apport en électricité», estime Théo Belena.
Kevan Despois, Romane Perroud, Cailyn Gillioz

 

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