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"Le PLR doit aussi défendre l'agriculture à Berne"

Fanny Meyer: «Il faut prendre des mesures pour que la parité hommes-femmes devienne la norme.»

CONSEIL NATIONAL PALÉZIEUX/LES TAVERNES

Le renouvellement du Parlement approche à grands pas. Le Messager donne la parole à tous-tes les candidats-es, issus-es de la Veveyse, de la région d’Oron et du Jorat, qui visent un siège au Conseil national. Cinquième volet avec la Palézienne Fanny Meyer, d’Ensemble à gauche et Eric Sonnay, des Tavernes, du Parti libéral-radical.

"C'est bien que l'on ose utiliser le terme décroissance"

S’agit-il de la première fois que vous briguez un siège au Conseil national?

Fanny Meyer: Oui. Je suis un cas particulier, car je suis en fait une indépendante. Ensemble à gauche, c’est une coalition de trois partis différents et de sympathisants.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer?

Plusieurs choses. Ce qui m’a véritablement décidée, c’est que, dans le contexte de la grève des femmes du 14 juin, j’ai reçu un coup de fil d’une connaissance. Elle me proposait de figurer sur cette liste, qui se veut paritaire: autant d’hommes que de femmes. Je ne m’y attendais pas, j’ai été surprise. Il m’a fallu un moment de réflexion pour me décider à me lancer, avec tout ce que cela implique derrière. Je me suis surtout dit que c’était plutôt rare, pour des partis, d’aller chercher des femmes indépendantes. J’ai senti qu’il fallait que j’assume mes responsabilités et j’ai donc dit oui.

Quels sont les sujets que vous souhaitez défendre à Berne?

Il y a deux thèmes qui me tiennent particulièrement à cœur: les questions féministes et les questions climatiques. Ces dernières m’occupent et m’intéressent depuis une quinzaine d’années. Je suis ce qui se passe en France, en Europe et, depuis quelque temps, en Suisse. Je trouve que c’est bien que l’on ose, désormais, utiliser le terme de «décroissance», de manière globale. Que ce soit dans l’utilisation des ressources qu’offre la planète, dans la mobilité, dans le commerce ou dans les loisirs, je pense qu’il faut revenir en arrière, à des choses plus simples. Je fais partie d’un mouvement anticapitaliste. A mon avis, c’est le bon moment, pour des personnes telles que moi, d’entrer dans la brèche et de se faire entendre. Concernant les femmes, je pense que la parité, dans tous les domaines, devrait couler de source. Ce n’est pas le cas, il faut donc prendre des mesures pour que cela devienne la norme. Notre coalition comporte plusieurs revendications précises. Sinon, je suis convaincue qu’aujourd’hui, en Suisse, on travaille trop. C’est l’un des pays qui comptent le plus d’heures de travail en Europe. Or, notre productivité ne bénéficie qu’à une minorité. En réduisant le temps de travail, je pense que l’on pourrait redonner des moments de vie aux gens, qu’ils pourraient réinvestir pour eux-mêmes, pour la famille, l’éducation ou même pour les activités civiques, le domaine social.

Etant donné que près de 400 candidats sont en lice pour obtenir l’un des dix-neuf sièges vaudois au Conseil national, pensezvous avoir vos chances d’être élue?
Franchement, non, malheureusement. D’une manière générale, les idées de la gauche de la gauche ont du mal à trouver écho au sein du grand pu blic. J’encourage néanmoins les gens à voter. Dans tous les cas, cela restera une expérience positive et enrichissante pour moi. Et puis, je pense que la possibilité que la coalition obtienne un siège existe. Si c’est le cas et que j’y aurai contribué, j’aurai l’impression d’avoir été utile. C’est avant tout un travail collectif.

Que pensez-vous pouvoir apporter, en tant qu’Oronaise, au National et qu’est-ce que votre présence sous la Coupole peut apporter à la région?
A mon avis, ce serait une surprise pour la commune d’Oron, qui est de sensibilité plutôt de droite, que je sois élue. Cela amènerait une touche plus nuancée à la région. Je pense que je m’attellerais à faire avancer le dossier de la caisse publique, au niveau du canton de Vaud et au niveau fédéral. Ce qui me tiendrait aussi à cœur, concernant la région, ce serait de lui redonner une âme villageoise. De recréer la vie de village, dans toutes les localités, où une réelle solidarité verrait le jour, où les gens se connaîtraient et se salueraient. Cela peut passer par l’instauration d’événements permettant l’échange, comme des marchés par exemple.

Propos recueillis par Christian Marmy


Carte d’identité Domicile: Palézieux-Gare

Age: 34 ans

Profession/expériences professionnelles: coordinatrice artistique. Conseillère communale de la ville d’Aigle de 2006 à 2011. Participation au collectif Culture & Média de la grève féministe

Situation familiale: en couple

 


"Le PLR doit aussi défendre l'agriculture à Berne, où 90% des décisions sont prises"

S’agit-il de la première fois que vous briguez un siège au Conseil national?

Eric Sonnay: Non, j’étais candidat en 2011. Une expérience positive, cela s’était bien passé, et j’étais moins connu qu’aujourd’hui. En 2015, je ne m’étais pas représenté pour laisser la place à d’autres candidats de la région.

Qu’est-ce qui vous a poussé à récidiver?
Honnêtement, je ne faisais pas partie, au départ, des dix-neuf candidats de la liste PLR. C’est lorsque Fathi Derder s’est retiré que la direction du parti m’a proposé d’être candidat. Il fallait aussi qu’un agriculteur figure sur notre liste, et ce n’est pas toujours facile à trouver, parce que c’est un métier qui donne beaucoup de travail. Pour une fois, nous sommes deux candidats issus de la région. Il y a aussi Chantal Weidmann Yenny, la syndique de Savigny.

Quels sont les sujets que vous souhaitez défendre à Berne?

L’agriculture. Dans ce domaine, les 90% des décisions sont prises à Berne. En tant que producteur de lait, ayant une vaste expérience dans mon métier, je pense que le PLR doit aussi défendre l’agriculture au Parlement. Aujourd’hui, avec la politique écologique et l’avancée du bio, nous connaissons une situation extrêmement grave: d’un côté, on veut davantage de biodiversité et de production extensive, donc avec moins de rendement. D’un autre, la production agricole, en Suisse, ne suffit à nourrir que les 50% de la population. C’est pourquoi je veux défendre une agriculture saine, mais également productive. Je ne connais aucun agriculteur qui voudrait polluer son terrain, contrairement à ce que l’on entend trop souvent. La population ne se rend plus du tout compte de la réalité, du quotidien des paysans. Nous avons un pays magnifique, et je suis convaincu que c’est également grâce aux agriculteurs.

Etant donné que près de 400 candidats sont en lice pour obtenir l’un des dix-neuf sièges vaudois au Conseil national, pensezvous avoir vos chances d’être élu?

Pour moi, avant toute chose, il y a beaucoup trop de listes. S’il n’y avait que 200 candidats, ça irait tout aussi bien. Non, vraiment, il y a trop de monde. Cela ne fait qu’embrouiller la population. Mon but personnel est d’apporter un maximum de voix à mon parti. Nous sommes dix-neuf bons candidats. J’aimerais donc récolter un grand nombre de suffrages pour que, au final, nous obtenions le plus de sièges possible. Mais je suis conscient que mes chances personnelles sont quasiment nulles. En plus, je viens d’un petit village, je pars donc avec un handicap supplémentaire.

Que pensez-vous pouvoir apporter, en tant qu’Oronais, au National et qu’est-ce que votre présence sous la Coupole peut apporter à la région?

Ce serait bien, pour la région d’Oron, qu’elle soit représentée à Berne. Cela pourrait lui apporter beaucoup. En premier lieu, cela la ferait connaître davantage, tout simplement. Après, si je suis élu, c’est clair que je défendrai l’agriculture à un niveau national, et non régional. Mais je pense que ce serait vraiment fantastique que la région soit représentée. Et cela, pas forcément par un membre du PLR, mais simplement qu’elle dispose d’un élu au Parlement.

Propos recueillis par Christian Marmy


Carte d’identité Domicile: Les Tavernes

Age: 59 ans

Profession/expériences professionnelles: agriculteur. Député au Grand Conseil vaudois depuis 2010. Président de la Fédération vaudoise d’élevage bovin pendant dix ans. Au comité de cette fédération, au niveau suisse, représente les cantons de Vaud, du Valais et de Genève

Situation familiale: marié, quatre enfants et neuf petits-enfants

 

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