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Le poudingue, cette structure rocheuse sur laquelle repose Remaufens

Les poudingues sont un conglomérat de pierres allant de la taille du gravier à des galets de la taille du poing cimentés par de la molasse. DR

GÉOLOGIE REMAUFENS
Le village de Remaufens repose sur une structure rocheuse particulière, le poudingue. Ce conglomérat, d’une incroyable solidité, est vieux de 23 à 26 millions d’années. Mandaté par la commune pour l’étudier, Claude Béguin nous explique les particularités de ce phénomène géologique.

«Les poudingues s’étendent du lac Léman jusqu’au Mont-Pèlerin, en passant par le Lavaux et par Remaufens. Ils doivent s’arr�ter aux environs de Bulle» explique Claude Béguin (médaillon), ingénieur HES et membre de la commission d’urbanisme de la commune de Remaufens entre 1991 et 2016. «Cette structure rocheuse sur laquelle nous vivons à Remaufens est vieille de 23 à 26 millions d’années!» s’exclame-til. Mais alors, qu’est-ce que c’est exactement un poudingue? «Il s’agit d’un conglomérat constitué de pierres allant de la taille du gravier à des galets de la taille du poing. Ils sont cimentés au poudingue par de la molasse, un peu comme une semelle.»

Des «murailles» qu’il est notamment possible d’observer en plein cœur de Remaufens, à l’intersection entre la route Villageoise et le chemin des Lapiès. Mais les poudingues prennent bien souvent une forme plus discrète, affleurant simplement à la surface comme c’est le cas sur les sites du Cr�t et de La Siva, situés respectivement au centre et au nord de Remaufens. Cette seconde zone est composée d’une colline boisée reposant «sur une structure de roches vraisemblablement d ’origine morainique et notamment d ’un bloc erratique d ’environ 40 tonnes», précise encore Claude Béguin.

«Le lac Léman n’existait pas»

C’est en faisant l’inventaire des biotopes de la commune de Remaufens que Claude Béguin s’est intéressé à ce phénomène géologique qui remonte à des millions d’années: «Il faut imaginer que le lac Léman n’existait pas encore. Un fleuve, dont je ne connais pas le nom, s’écoulait alors jusqu’à Zurich. Les bordures de ce fleuve se sont cimentées pour former les poudingues que l’on connaît aujourd ’hui.» Une particularité qui fait que le territoire remaufensois partage des similitudes avec les régions du Mont-Pèlerin et du Mont-Vuarat. Ces vestiges de la période du Paléogène ont survécu jusqu’à aujourd ’hui, mais ont parfois mystérieusement disparu, au début du XXe siècle, juste avant l’arrivée des archéologues de la ville: «Certaines de ces structures ont été évacuées par les paysans de l ’époque, car elles menaçaient leurs exploitations.» Claude Béguin s’étonne pourtant: «Les poudingues sont extr�mement solides. Il faut utiliser une meule à disque ou de la dynamite pour espérer en venir à bout.»
Largement étudiés jusqu’à la fin du XIXe siècle, les pouding ue s sou ffrent aujourd’hui d’un certain manque d’intér�t des géologues. Ils ont pourtant été les témoins privilégiés de l ’ évolution du paysage de la Veveyse, sur lesquels reposent les couches de dép�ts morainiques et de blocs erratiques. Claude Béguin de préciser: «Le conglomérat de poud ing ue a joué un r�le impor tant pour notre région.» «C’est assez touchant de se retrouver sur des sites aussi anciens, qui ont notamment vu passer les époques romaines ou celtiques » , conclut, ému, l’ancien membre de la commision d’urbanisme.
Glenn Ray

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