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L’école au cœur de la forêt

Les élèves de 1H et 2H participent deux fois par mois à une classe en forêt. PHOTOS DR

CHÂTEL-ST-DENIS

Les élèves des écoles enfantines de Ch�tel-St-Denis profitent depuis quelques années du canapé forestier. Cette installation au milieu de la for�t, près de la cabane de la Rapasse, leur permet de suivre leur classe dans un cadre original, en pleine nature. Présentation.

Près de la cabane de la Rapasse, à Ch�tel-St-Denis, il est une autre installation, dissimulée aux regards des promeneurs habituels. Muraille de bois, espace pour faire un feu et rondins faisant office de chaises: le canapé forestier a tout d ’une petite salle de classe, construite avec les éléments de la for�t. C’est là en effet que se retrouvent une fois par mois les classes enfantines de la commune, pour suivre, le temps d’une matinée, l’école en pleine nature.

Une expérience que propose à ses élèves Laurie Bossel, enseignante 1H et 2H à l’école des Pléiades à Ch�tel-St-Denis. Elle se rend ainsi deux fois par mois au canapé forestier, à raison d’une matinée pour chaque degré. «C’est la première année que je vais au canapé forestier. J’enseignais avant à la Ch�teloise, mais les trajets étaient trop longs. Maintenant, les enseignantes et leurs huit classes enfantines des Pléiades y vont toutes une fois par mois.» Les deux classes enfantines du Lussy profitent également de l’installation. «Les parents amènent leurs enfants aux Pléiades et on fait ensuite le chemin ensemble.»

Comment se déroule concrètement une matinée d’école à la for�t ? «Nous partons vers 8 h 10 au canapé forestier, pour un trajet d’environ vingt minutes, explique Laurie Bossel. A la cabane de la Rapasse, on boit quelque chose et on chante une chanson, pour dire bonjour à la for�t.» Ces excursions sont en effet marquées par les rituels et le contact avec la nature. «Lorsqu’on arrive au canapé, on dit également bonjour au roi de la for�t, représenté par le gros arbre à l’entrée de l’installation. On lui demande si on peut entrer, avec une petite comptine.»

Comme à l’école

Une fois sur place, la matinée continue, à quelques détails près, comme dans une salle de classe normale. «C’est vraiment de l’école à la for�t, explique Laurie Bossel. On fait du français, des maths, de l’art, de la musique.» Divisés en trois ateliers, les enseignements se veulent donc variés et utilisent les éléments forestiers à disposition. «On a très peu de matériel scolaire. Pour les maths par exemple, on va utiliser des bouts de bois qu’on va mesurer et compter. En français, on apprend le vocabulaire de la for�t, en allant chercher des objets. On fait aussi beaucoup de jeux pour le mouvement, en construisant des parcours avec des éléments trouvés sur place. »

Difficile de faire l’école en pleine nature? «C’est bien sûr plus contraignant, notamment au niveau de la météo. Il faut savoir qu’on y va par tous les temps, m�me quand il neige. Mais les enfants ont beaucoup de plaisir. M�me si l’on travaille des matières de l’école, ils n’ont pas vraiment l’impression d’y �tre!» Le concept de canapé forestier a déjà conquis de nombreuses communes et est présent dans le canton de Fribourg depuis plusieurs années. Le district en compte déjà plusieurs, notamment à Semsales et à Bossonnens.

En 2014, quatre enseignantes enfantines des Misets contactent le Service des for�ts de la commune de Ch�tel-St-Denis pour étudier la possibilité de construire un canapé forestier près de la cabane de la Rapasse. «J’ai été tout de suite favorable à l’idée, explique Guy Perroud, chef du service. Je craignais juste que sa proximité avec la cabane, qui est souvent squattée, n’entraîne des déprédations qui détruisent le canapé forestier.»

Le choix est ainsi fait de le construire en marge des fréquentations, un peu plus loin dans la for�t. «Comme cet emplacement était sur la commune de Remaufens, mais sur un territoire appartenant à la commune de Ch�tel-St-Denis, il a fallu les préavis des deux entités, qui ont été tout à fait positifs.» La démarche a également été soumise au Service des for�ts et de la nature, qui a donné son approbation.

Déprédations

La construction a ainsi été faite en collaboration avec les parents des élèves d’enfantine, les enseignantes, les enfants eux-m�mes et le Service forestier. «Nous nous sommes retrouvés un samedi matin et tout le monde a pu participer à l’installation», se souvient Guy Perroud.

Le projet demande également un certain entretien et n’est pas à l’abri des déprédations, comme le craignait le chef du Service forestier. «Malgré la présence d’un panneau indicateur, certains squatteurs laissent des déchets et puisent dans la construction pour alimenter leur feu. Nous allons devoir prochainement rafraîchir l’installation.» Isaac Genoud

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