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L’éleveur Christian Monney recevra la distinction suprême

Christian Monney, éleveur de holstein aux Cullayes, recevra cet été la plus haute distinction de son métier, pour la qualité de son travail entre 2001 et 2016. CM

AGRICULTURE LES CULLAYES

Le 4 juillet prochain, Christian Monney, agriculteur aux Cullayes, recevra le titre de maître éleveur holstein. Il s’agit de la plus haute distinction décernée par la Coopérative holstein Switzerland. Elle représente une véritable reconnaissance de quinze ans d’excellents résultats.

Cinq éleveurs holstein recevront, cet été, la plus haute distinction dans leur domaine d’activité. Parmi ceux-ci figure Christian Monney, 53 ans, domicilié aux Cullayes. Le 4 juillet prochain, l’agriculteur se rendra à Estavannens, lors des Holstein Awards, afin de recevoir officiellement son titre de maître éleveur holstein 2020.

«Cette distinction, on ne l’obtient qu’une fois dans sa vie. Elle récompense toute une carrière. Lorsque j’ai reçu, juste avant Noël, le courrier qui me l’annonçait, ça a été un grand moment d’émotion. Quelque temps après la Fête des vignerons, j’y ai vu comme un parallèle. C’est, pour ainsi dire, une sorte de couronnement (sourire)

«Finesse et persévérance»

Il a été retenu par la Coopérative holstein Switzerland (CHS) selon des critères très précis, indiqués selon ces termes: «le troupeau doit démontrer des résultats particulièrement remarquables dans la durée […]. Des points ne sont attribués qu’aux animaux […] qui cumulent des performances supérieures en production et en morphologie, avec une très bonne durée d’utilisation.»

Sur le site web de la CHS, il est également indiqué que le titre de maître éleveur «récompense un travail de sélection effectué avec finesse et persévérance». Ce qui peut également expliquer la réaction qu’ont eue Christian Monney et son fils Hervé lorsqu’ils ont appris la nouvelle. Peu de mots ont été prononcés, mais des regards significatifs, quelque peu humides, ont été échangés. «Pour moi, c’est une grande fierté», glisse l’éleveur.

Productivité fleuve

Les chiffres qu’il donne, et qui sont l’une des raisons pour lesquelles il fait partie des cinq lauréats 2020 de la CHS, sont impressionnants: «J’ai produit, en moyenne, plus de 10 000 kilos de lait par vache et par année. Pour une année, nous comptons 305 jours où la vache peut donner du lait. Ce qui fait, par vache, environ 33 kilos de lait par jour.»

Le rendement des vaches laitières est donc un critère important pour prétendre au titre de maître éleveur, mais n’est de loin pas le seul. Christian Monney énumère plusieurs paramètres pris en compte: «La morphologie des bêtes, leur esthétique, leur beauté; leur longévité, qui dépend bien sûr de leur santé et de la façon dont on s’en occupe; la qualité du lait; enfin la régularité de l’éleveur sur le long terme.»

Aux Cullayes, l’agriculteur prend soin de huitante-cinq têtes de bétail, dont trente-cinq vaches laitières. Les cinquante autres bovins sont des veaux et des génisses. «L’exploitation, dont je suis locataire, fait cinquante-quatre hectares. Avec mon fils, nous y travaillons à deux. Lorsqu’il y a des concours, comme la Swiss Expo à Genève le weekend dernier, c’est lui qui se charge de préparer les bêtes.»

Depuis toujours amoureux des vaches

Cet amour de l’élevage, Christian Monney le ressent depuis sa plus tendre enfance: «Agé d’à peine 5 ans, j’étais toujours à l’écurie avec mon papa. Je jouais avec des petites vaches, en bois ou en porcelaine. J’ai véritablement cette passion dans les tripes (sourire).» Né à Léchelles, il suit ses parents au gré de leurs déménagements, jusqu’à Murist. «En 1991, à l’âge de 25 ans, je me suis installé aux Cullayes. C’est là que je me suis mis à mon compte.»

Il reprend donc l’exploitation, où se trouve un troupeau d’holstein. «A ce moment-là, j’étais plutôt passionné par les red holstein (vaches aux teintes rouge et blanc, alors que les holstein sont noir et blanc, n.d.l.r.). Lorsque je me suis retrouvé avec des holstein, j’ai été étonné en bien et je me suis dit que j’allais continuer. C’est vraiment la race laitière par excellence.»

Conseil à la relève

Depuis que la CHS a diffusé l’information de sa prochaine distinction, Christian Monney a reçu de nombreux messages de félicitations. «Ça m’a fait très plaisir, particulièrement parce que ce n’est pas quelque chose qui s’achète. C’est vraiment le fruit de mon travail.» Par contre, cela n’a en rien affecté son quotidien: «Je me lève, comme d’habitude, tous les matins à 5 h 30 pour traire mes vaches (sourire)

L’amour qu’il voue à ses holstein restera, selon lui, toujours aussi fort: «C’est cette passion qui me permet de rester motivé. Le métier que j’exerce n’est pas facile tous les jours. Je continuerai, c’est sûr, à prendre du plaisir en m’occupant de mes bêtes.»

Ce qui satisfait Christian Monney au plus haut point, à l’image de son fils avec qui il collabore et à qui il a transmis son goût de l’élevage, est de savoir que la relève existe: «Lorsque je me rends à des concours, ça fait chaud au cœur de voir tous ces jeunes. Si toutefois j’avais un conseil à leur donner, je leur dirais ceci: les extrêmes ne sont jamais bons. Or, pour ces événements, la préparation des animaux a tendance à devenir trop extrême, à aller trop loin. Il faut faire attention à ce que la passion ne dépasse pas la raison.»

Christian Marmy

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