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Les objectifs: viser l'homogénéité et l'égalité de traitement

Florian Dubail occupe le poste d’administrateur de l’Association Secours Sud fribourgeois depuis septembre 2022. JEAN-BAPTISTE MOREL

SECOURS SUD FRIBOURGEOIS

En place comme administrateur de la nouvelle Association Secours Sud fribourgeois depuis septembre dernier, Florian Dubail explique les tenants et aboutissants de son poste.

La réorganisation de la défense incendie fait parler d’elle depuis bientôt un an. L’Association Secours Sud fribourgeois (ASSF), en vigueur depuis le 1er janvier, regroupe désormais les corps de pompiers communaux des trois districts et les ambulances au sein d’un même organisme.

Florian Dubail, syndic de Billens-Hennens, en place depuis le 1er septembre 2022 au poste d’administrateur de l’association, fait le point sur les défis liés à la mise en place d’une nouvelle structure. Interview.

Qu’est-ce qui vous a amené à occuper ce poste?

Florian Dubail. J’aime l’entreprenariat, la gestion des ressources humaines et le transversal. C’est une occasion unique, car ce n’est pas tous les jours qu’une structure d’une telle importance, avec plus d’une cinquantaine de collaborateurs permanents et un nombre important de miliciens, se met en place.

En quoi consiste votre travail au quotidien?

Depuis quatre mois, et certainement encore les dix-huit prochains, c’est la mise en place de la structure qui m’occupe le plus. Lorsqu’une structure existe déjà, tous les processus sont établis et finalement, vous ne réglez que les problèmes. Là, il y en a évidemment à résoudre, comme partout, mais il y a aussi des interrogations par rapport à des processus qui doivent être instaurés et éclaircis, comme la facturation.

Au-delà de ça, je traite une cinquantaine de courriels par jour. Cela va d’une remorque à immatriculer à la problématique d’une commune qui a besoin d’une explication pour le prélèvement de la taxe.

Certaines tâches sont-elles plus chronophages que prévu?

Oui, notamment le côté matériel. Tout le monde portera le même uniforme. Mais cela va prendre du temps pa rce qu’on ne peut pas équiper 1000 pompiers du jour au lendemain avec la même veste et le même pantalon.

On a également commencé à faire l’inventaire de tout le matériel éparpillé entre les 14 compagnies et les 26 sites. A terme, il y aura un ou deux magasins principaux pour laisser le strict minimum dans les compagnies et pour éviter les stocks.

En novembre vous présentiez votre premier budget. Avez-vous réussi à le finaliser en si peu de temps?

Oui car pour fonctionner et véritablement démarrer, une association a besoin d’un budget. Mais cela a été fastidieux. Il a par exemple fallu proposer des loyers aux communes possédant des casernes. On a fait le choix de fixer un forfait par rapport au mètre carré et pas par rapport à la qualité du bâtiment. On a essayé de trouver la solution la plus équitable possible, même si certains points doivent encore être discutés.

Votre poste est-il scindé en deux, 50% dédiés aux pompiers et 50% dédiés aux ambulances?

Effectivement. Et même s’il n’y a pas de changements fondamentaux à signaler du côté des ambulances, un nouveau directeur (n.d.l.r.: Francis Mirante, ambulancier en Sarine) prendra son poste au 1er mars et le médecin-conseil, qui a un rôle primordial, va aussi changer.

Il y a également des aspects plus politiques depuis la fermeture des urgences à l’hôpital de Riaz, car les coûts liés aux transports sont plus importants.

Si l’on devait dégager les avantages de cette nouvelle association, quels seraient-ils?

On se rend déjà compte qu’on va décharger les compagnies, notamment sur le plan administratif. Quand vous avez des personnes qui travaillent du lundi au vendredi, le travail est fait quasiment tout de suite. Cela permettra de dégager du temps pour le terrain.

Il y a également la volonté que les chances soient égales pour tout sapeurpompier qui commence. Un plan de formation va être constitué. Jusqu’à maintenant, dans une compagnie avec moins de moyens, il fallait attendre plus longtemps avant de pouvoir suivre un cours par exemple. On va trouver une certaine équité et viser plus d’homogénéité de manière générale.

Quelles sont les prochaines étapes?

Un des gros morceaux pour cette année et la prochaine va être la construction d’une caserne pour les ambulances. Et elle coûtera certainement plus cher qu’aujourd’hui, car elle sera plus grande. C’est nécessaire car les ambulances sont à l’étroit en ce moment.
Deux ou trois casernes pour les pompiers devront également être construites. On parle déjà de quatorze compagnies mais on est loin d’avoir quatorze casernes à part entière. Et puis il faudra attendre une décision politique concernant le financement de ces nouveaux bâtiments.
Anne-Christin Nöchel


De la police aux pompiers

Florian Dubail a eu plusieurs vies. Le premier administrateur de la nouvelle Association Secours Sud fribourgeois (ASSF) habite avec sa famille à Billens-Hennens – dont il est le syndic depuis 2021 – mais il a passé son enfance en Ajoie. Le Jurassien d’origine a réalisé ses études en sciences forensiques à Lausanne. Puis il a commencé sa carrière comme enquêteur à la police neuchâteloise en 1999, au sein de la brigade financière fraîchement créée. Il a ensuite rejoint la Police cantonale jurassienne. D’abord comme commissaire, en 2003, puis comme adjoint au commandant. Sans oublier un master en criminalité économique décroché en 2004.

Avant de s’intéresser à l’ASSF, Florian Dubail a dirigé deux prisons lausannoises jusqu’en février 2022: Bois-Mermet et Simplon. Il a, par la suite, repris la direction de la prison de La Croisée. Touche-à-tout, le Glânois estime qu’il faut «savoir changer de casquette et être multitâche». Avant d’ajouter: «Peu importe ma fonction, je souhaite mettre tout ce qui est possible à disposition de mes collaborateurs pour leur simplifier le travail.» ACN

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