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Nécrologies

Jeannette Grivet


Maracon

Il y a bien longtemps, Auguste Grivet, boulanger, et son épouse Jea nne Gr ivet née Gabriel, se sont installés à Maracon. Lui confectionnait le pain, elle le vendait dans leur boulangerie au haut de la route du Juge. Et, pendant les heures de pause du magasin, Jeannette filait dans les villages des alentours, au volant de sa fameuse Coccinelle noire, livrer des commandes.

Nous n’avons pas tous connu ce tempslà. Beaucoup l’ont raconté. Vous �tes bien nombreux, habitants de Maracon et des environs, à avoir fréquenté cette boulangerie et à avoir gardé tant de souvenirs de ce lieu, et surtout de sa «tenancière» si atypique.

En 19 95 l a bou l a nger ie fer m a . Quelques années plus tard, après le décès de son époux, Jeannette, qui n’était pas à se plaindre des aléas de la vie, ralluma les fours et mit les mains à la p�te.

Sa vivacité, son franc-parler, son endurance à la t�che, sa générosité, sont des points communs qui nous viennent directement à l’esprit. Heureux ceux qui ont eu la chance non seulement de déguster, de recevoir biscuits et cuchaules, de boire le café dans son laboratoire, mais aussi, surtout, le privilège de «p�tisser» avec elle et hériter de ses recettes et conseils.

A chaque Noël villageois elle confectionnait des montagnes de pains d’anis et de bisc�mes qu’elle offrait généreusement. Ses cuchaules ont agrémenté moult petits-déjeuners communaux. Beaucoup d’enfants, sur le chemin du retour de l’école, s’arr�taient chez elle et repartaient les mains pleines. Aucun «petit» n’aurait raté la traditionnelle distribution des bisc�mes de la St-Nicolas.

Depuis bien des années ses genoux la faisaient souffrir. Tout lui devenait de plus en plus pénible. Elle s’accrochait à ses fours. Là où était toute sa vie. Mais voilà qu’un jour d’août 2019 la porte de son laboratoire ne s’est pas ouverte. Les eff luves de douceurs disparurent du cœur du village. Noël, cette année-là, l’année dernière, n’eut plus la m�me saveur. Jeannette avait rendu son tablier. Le ch�teau des Novalles à Blonay l’avait accueillie.

Ce 3 novembre, Jeannette s’en est allée encore plus loin, laissant tous les fins gourmets de la région définitivement orphelins. En raison de la situation actuelle, son départ s’est fait, au regret de ceux qui l’ont connue, dans l’intimité. Mais elle restera dans la mémoire de ceux qui ont eu la chance de la croiser. Si le cœur vous en dit, pour lui rendre hommage, elle repose au cimetière de Maracon.

Nos pensées émues s’adressent à son fils Philippe ainsi qu’à toute sa famille et s’envolent vers elle, comme des effluves de douceur, pour un dernier au revoir.
Maracon

Le Messager témoigne toute sa sympathie à la famille et à ses proches. Mess.

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