«Nous voulons offrir aux gens de la bonne humeur familiale»

Florian et Céline Seewer sont les nouveaux locataires de l’alpage et de la buvette de la Goille au Cerf. Une vie à pleine vitesse qu’ils partagent avec leurs quatre enfants.

Le retour de la saison estivale signe aussi celui des buvettes d’alpage. Nichée sur les hauts de Semsales, la Goille au Cerf est une étape prisée des randonneurs se dirigeant vers le Niremont pour se restaurer face au Moléson. Aux mains d’une même famille pendant plusieurs décennies, l’alpage, propriété de la commune, est exploité depuis un an par Céline et Florian Seewer.

Rêve d’enfant

Lui est un gamin du village qui n’a jamais quitté son coin de terre. Elle est valaisanne et l’a suivi en Veveyse par amour. Formé initialement comme bûcheron, puis comme agriculteur, Florian Seewer gère actuellement une exploitation agricole avec deux associés. «Mon rêve a toujours été d’avoir un chalet d’alpage, en montant avec mes bêtes l’été et en redescendant avec elles pour la désalpe. Ça faisait vingt ans que mon père et moi soumissionnions pour un alpage auprès de la commune, en arrivant toujours dans les premiers.»

Cette fois-ci était donc la bonne. Dans l’aventure, le duo embarque ses quatre enfants: Yann (8 ans), Nathan (5 ans) et les jumelles Marie et Sidonie (3 ans). «Nos proches nous ont dit qu’on était un peu fous de se lancer là-dedans avec des enfants en bas âge, sourit le Semsalois de 36 ans. Ils n’avaient pas tout à fait tort (rires), mais ils sont fiers de nous.»

Le couple a pu compter sur eux pour réaménager le chalet et effectuer quelques travaux. Notamment la construction d’un chemin faisant le tour du chalet pour découvrir leur «petit zoo». «Il y a les veaux, les chèvres, les lapins, les moutons, les vaches, les génisses et nos trois cochons Ognon, Haricot et Cornichon, énumère Céline Seewer. Nous voulons offrir aux gens de la bonne humeur familiale. On propose aussi des animations folkloriques en faisant venir des musiciens.»

Sur les chapeaux de roues

L’an passé, ils ont vécu un départ sur les chapeaux de roues en ouvrant le 1er juin, au lendemain de la réouverture des espaces intérieurs des restaurants. «Les gens avaient besoin de sortir. Même quand il faisait mauvais temps, ils montaient nous voir. La première saison était géniale.» En ce début de deuxième saison, le tenancier enregistre déjà de nombreuses réservations de groupes.

Le duo met un point d’honneur à se fournir auprès d’artisans de la région pour proposer une carte du terroir. «Des habitués nous ont dit regretter l’absence de macaronis de chalet. On devrait en proposer dès le 1er août», rassure-t-il.

La buvette étant ouverte tous les jours sauf le lundi, il a fallu s’habituer à un rythme de vie effréné et à une organisation millimétrée. Le couple s’est réparti les jours de cuisine, afin de s’occuper des enfants, lorsqu’ils ne sont pas gardés par leurs grands-parents.

«La gestion de la buvette et du personnel en parallèle avec celle des enfants me faisait peur. On a bien pris le pli, tout se passe superbien», confie l’ancienne employée de commerce devenue cafetière restauratrice.

Table VIP

Au-delà de la buvette et de sa soixantaine de places, il faut bien sûr s’occuper des bêtes. «Traire les vaches, nourrir les veaux, sortir les génisses, nettoyer le chalet et recommencer le soir», sourit le tenancier. Pendant les vacances d’été, toute la tribu dort là-haut si la météo est clémente. Une véritable colonie de vacances pour les enfants. «J’adore nourrir les vaches et dormir ici», confie Yann. «Moi aussi!» renchérit son frère.

Les nouveaux locataires ne regrettent pas ce changement de vie. En cas de coup de mou, ils s’assoient à leur «table VIP», face au Moléson. «Après une journée chargée, il suffit de regarder le paysage, explique Florian Seewer. Ce lieu est magnifique, c’est un antidépresseur.»
Elodie Fessler