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Oron au diapason de l'Amérique

Les auteurs David Treuer et Michael Christie ont dédicacé leurs livres. DR

LITTÉRATURE ORON-LA-VILLE

L’association l’Amérique à Oron a organisé les 30 septembre, 1er et 5 octobre la 3e édition de son festival de littérature américaine. Dans une mouture réduite par rapport à 2016 et 2018, les invités n’en étaient pas moins d’importance.

L’Amérique était de retour à Oron-la-Ville au début du mois. Le festival de littérature, initié par la Librairie du Midi en 2016 a à nouveau enchanté les lecteurs en les invitant à rencontrer les auteurs David Treuer, Michael Christie, Ron Rash et Cedar Bowers.

Près de 200 personnes ont assisté aux tables rondes et animations organisées sur trois jours. «Cette année, tout se passait à la Librairie du Midi», relève son employé Adrien Madenspacher, également membre du comité. Moins de place donc qu’en 2016 et 2018, quand la manifestation prenait ses quartiers sur la place du Marché et à l’auberge de l’Union, mais des échanges de qualité et un public largement présent pour cette 3e édition.

La nature en partage

Les festivités ont commencé le vendredi 30 septembre avec une balade mé- ditative au bord du Flon. Un clin d’œil à l’œuvre de Michael Christie qui a écrit sur une famille qui monte un empire autour du bois. «Nous avons souhaité lui présenter nos petites forêts suisses. Un client de la librairie s’est chargé de l’organisation», explique le libraire.

La littérature américaine accorde une grande place à la nature. Cette dernière devient même souvent un personnage à part entière. «En Suisse, la nature est aussi très présente dans la vie de tous les jours. De plus en plus d’auteurs traitent de ce sujet, certainement en lien avec la prise de conscience écologique.» Ron Rash, qui venait pour la 4e fois à Oron, est un grand fan de Ramuz. «Il apprécie la présence particulière de la nature, comme dans Derborence par exemple», confie Adrien Madenspacher. Marie Musy, l’instigatrice de l’association avait rencontré «le grand poète des Appalaches» au festival America de Vincennes (F). C’est d’ailleurs grâce à la tenue de ces rencontres parisiennes que le petit frère d’Oron peut se permettre d’inviter de telles pointures, qui se trouvent déjà sur sol européen.

Dédicaces et tables rondes

A l’occasion de cette 3e édition, les lecteurs ont pu vibrer et partager des moments forts avec leurs auteurs préférés. Ainsi en fut-il de l’instant musical avec Sauvageoness, une Suissesse inspirée par la Beat Generation, qui partage avec Ron Rash, initialement poète, l’amour des mots. «Un moment apaisant, flottant, qui a fait du bien à tout le monde», relate Adrien Madenspacher.

Ouverts à d’autres formes que le roman, le festival l’Amérique à Oron présente toutes les facettes des auteurs choisis. David Treuer, descendant amérindien, a écrit des essais sur la situation de son peuple dans les réserves, avec un point de vue étonnamment optimiste. «Si la thématique est pointue, et qu’il n’est pas toujours facile de s’exprimer durant les tables rondes, les participants ont pu poser leurs questions grâce à des interprètes lors des séances de dédicaces.»

Cedar Bowers, auteure canadienne dont le premier roman L’Astra n’est pas encore sorti en français, a eu un bon feeling avec le public, malgré l’échange en vidéo. «Son histoire traite d’une jeune femme à travers dix regards posés sur elle. La traduction est prévue pour janvier 2023. Le livre a beaucoup plu.»

Son époux était, lui, présent. Michael Christie, ancien skateur professionnel et auteur de la saga familiale sur le bois se dit très préoccupé par la crise climatique. Le message écologique emplit son œuvre. La table ronde en sa présence a traité d’actualité et cette figure atypique de la littérature a fait des parallèles intéressants entre écriture et skateboard. «Une table ronde hors du commun», applaudit Adrien Madenspacher.

Pour l’heure, les organisateurs attendent de voir les retombées de cette troisième édition, mais il n’est pas exclu qu’en 2024 l’Amérique débarque à nouveau à Oron. Régine Gapany

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