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Permis refusé pour l’immeuble surnommé «le mur»

Malgré les modifications apportées au projet, la préfecture de la Gruyère a refusé le permis de construire d’un immeuble de seize logements au centre de Granges (Veveyse). ARCH. MESS.

CONSTRUCTION GRANGES (VEVEYSE)

Mis à l’enquête en juillet 2017, un immeuble prévu au centre de Granges (Veveyse) avait suscité des contestations. Malgré qu’il ait été redimensionné, passant de dix-huit à seize appartements, le permis de construire a été refusé. Le promoteur a jusqu’au 12 septembre pour déposer un recours auprès du Tribunal cantonal, ce qu’il n’aurait, pour l’instant, pas encore fait.

«L’immeuble modifiait substantiellement l’entrée du village. L’impact était très fort.» Patrice Borcard, préfet de la Gruyère, a refusé le permis de construire pour un immeuble de seize appartements en PPE à Granges (Veveyse), a appris Le Messager. Le 10 juillet, le promoteur Muller Immobilier s’est vu notifier la décision de la préfecture de la Gruyère. Son homologue de la Veveyse François Genoud s’était dessaisi du dossier, car il habite le village. Patrice Borcard estime que la «procédure a été longue» avec «d’importantes oppositions».

Surnommé «le mur» par certains habitants, le bâtiment – prévu dans le virage au centre du village, à côté de l’Auberge de la Croix-Blanche – avait été redimensionné et réorienté, en septembre dernier, par rapport à la première mise à l’enquête du 7 juillet 2017. Le promoteur a jusqu’au 12 septembre pour déposer un recours auprès du Tribunal cantonal. Il ne l’aurait, pour l’instant, pas encore fait. Contacté, le promoteur immobilier reste muet, il n’a pas répondu à nos sollicitations. Selon nos informations, il devrait privilégier le dialogue.

Oppositions et pétition

La nouvelle version avait suscité quatre oppositions, contre quatorze pour la première. Ses dimensions étaient passées de quarante-trois à un peu plus de trente-trois mètres de long et de treize à moins de onze mètres de haut, réduisant sa capacité de logements à seize appartements. Pour rappel, la construction de ce bâtiment, qui nécessite la démolition de la maison du propriétaire, était à l’origine de plusieurs craintes des riverains.

Environ huitante habitants s’étaient mobilisés en signant une pétition. S’était ensuivie une rencontre entre les opposants, les promoteurs immobiliers et l’exécutif. Les signataires, qui reprochaient notamment à la future construction de «modifier l’aspect villageois» de la plus petite commune du district de la Veveyse, ont eu gain de cause.

La commune avait donné un préavis favorable. Par contre, la Commission d’architecture et d’urbanisme – qui peut être saisie par le Service des constructions et de l’aménagement ou par les communes pour étudier des projets qui, «du point de vue de leur nature, de leur situation, de leurs dimensions, ont un effet important sur leur environnement»– s’était prononcée négativement sur la seconde mise à l’enquête.

Le préfet de la Gruyère, qui s’est rendu à deux reprises sur place, estime que les «modifications apportées n’étaient pas suffisantes». Patrice Borcard relève cependant que «ce cas est intéressant»: «La Loi sur l’aménagement du territoire dit qu’il faut densifier. Jusqu’où peut-on aller dans la densification?»


Valentin Jordil

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