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Philippe Berthoud mène à la baguette les Aigles depuis 2017

Le musicien Philippe Berthoud profite de sa retraite à Bossonnens où il s’est mis récemment à étudier la clarinette. RÉGINE GAPANY

MUSIQUE CHÂTEL-ST-DENIS

Alors que son concert annuel se tiendra à l’Univers@lle en avril, le big band Eagle’s Variety organise une soirée de soutien à Sâles le
25 février. L’occasion de rencontrer son chef, le Genevois Philippe Berthoud, citoyen de Bossonnens.

Les échafaudages entourent la maison jaune que Philippe Berthoud partage avec sa mère et sa sœur à Bossonnens. L’enseignant de musique et chef d’orchestre est venu s’y installer il y a bientôt cinq ans, peu avant sa retraite.

Si le Genevois garde une vie sociale active dans la ville du bout du lac, il apprécie le calme de la campagne. A l’étage de la maison, dans son antre, il est à l’œuvre pour rénover la partie grange. En résulte une petite pièce entourée de fenêtres avec vue panoramique où se trouvent ses instruments et ses partitions. Il la quitte notamment les lundis soir pour les locaux de la protection civile à Châtel-St-Denis, où il répète, en tant que directeur, avec le big band Eagle’s Variety depuis 2017.

L’héritage de Roby Seidel

La campagne veveysanne n’était pas inconnue au Genevois avant de venir s’installer dans la maison familiale. Philippe Berthoud, encore enfant, passait ses étés chez sa grand-mère à Attalens.

Il a cependant intégré l’ensemble châtelois Eagle’s Variety par l’intermédiaire d’un autre Genevois, feu Roby Seidel, chef internationalement reconnu, qui a fait les voyages durant 10 ans pour diriger les Aigles. «Je venais en renfort quand il manquait des musiciens, c’est ainsi que je les ai connus», se remémore le directeur. Différents chefs se sont succédé depuis neuf ans, avant que Philippe Berthoud ne soit choisisur concours, «parmi trois ou quatre autres postulants» en 2017. Le Bossonnensois succède ainsi à Thomas Florin, Jérôme Thomas, Roby Seidel et Paul Schumacher. «C’est une équipe sympathique, au sein de laquelle règne une vraie camaraderie.» Et lui, quel genre de chef incarne-t-il? «Sous un abord assez cool, je suis quand même un peu exigeant. Il faut de la précision pour que ça sonne bien et que ça percute. Pour que rythmiquement tout se mette en place, je recherche la justesse et l’équilibre.» Philippe Berthoud n’a jamais pris de cours de chef d’orchestre, si ce n’est durant ses études de musicologie pour devenir enseignant. Il s’agissait de direction de chœur avec Michel Corboz, qui a partagé l’importance de la respiration dans la direction. «J’utilise cela tout le temps et ça marche.»

La transmission naturellement

Ainsi Philippe Berthoud a endossé le rôle de chef naturellement et a organisé de nombreu x concerts, notamment dans le cadre de sa profession d ’enseig nant de musique à l’Ecole de culture générale et au cycle de Genève. Il a également dirigé pendant 22 ans la fanfare de Vernier, ainsi que durant deux ans celle de Planles-Ouates.

Désormais, il guide encore, en sus du band de jazz et de variété de Châtel-St-Denis, le big band genevois Les Yam’s et l’harmonie La Lyre musica le de Saint- Genis à la frontière française. Il joue en outre dans l’orchestre de rue Lèche-Béton, «un ensemble à géométrie variable» pour lequel il se met au saxophone, au baryton ou aux percussions suivant les besoins. Avec le comédienchanteur Jean-Pierre Renggli et le metteur en scène Gérard Demierre, ils fêtent cette année les vingt ans de scène de leurs spectacles sur Jacques Brel et reprennent leur première création.

Philippe Berthoud a goûté à la musique tout d’abord au contact du répertoire populaire de l’accordéon vers dix ans. Plus tard, il fera danser les Genevois dans les bals populaires. «Mais c’est grâce au saxophone que m’avait offert mon père, que j’ai pu intégrer le Conservatoire après avoir suivi une année de droit à l’Université».

Le musicien a ainsi touché à toute sortes de domaines, du jazz au folklore. Depuis sept mois, il apprécie faire l’expérience du répertoire classique dans son apprentissage de la clarinette. Le musicien a aussi une voix, qu’il a utilisée notamment en 2011 avec la fanfare de Vernier, sous la direction de Roby Seidel à Saint-Gall pour le Prix suisse de musique de divertissement. Un prix que la fanfare décrocha à nouveau en 2016 à Montreux, cette fois-ci sous sa direction.

Dans sa voiture, Philippe Berthoud écoute volontiers du classique, et se rend dès qu’il le peut en train à l’opéra de Genève ou ailleurs. Dernière œuvre en date qu’il a appréciée? Parsifal de Wagner. Il est aussi possible de le croiser, mais c’est moins probable, à un concert de death metal que donne son fils de 26 ans, également maître de musique, comme ses deux parents.
Régine Gapany


Trente ans de jazz et de variété

Le premier concert du big band Eagle’s Variety a eu lieu en 1992, sous l’impulsion d’une bande de copains avec comme devise: «Faire plaisir et se faire plaisir.» Trente ans plus tard, avec le même enthousiasme, l’orchestre amateur poursuit sa route. Une vingtaine de musiciens âgés de 20 à 65 ans, «principalement des gens du coin» font sonner piano, basse, batterie, guitare, trombone, trompette et cordes vocales.

Le saxophoniste ténor Hervé Rime, dit Rimus, le tromboniste Charles Huwiler et le batteur «Jo» Périsset font partie des membres fondateurs encore en activité. Dans les anciens, on compte aussi André Genoud, Pierre Wurgel et Stéphane
Betticher (dont le fils Emeric a rejoint l’équipe). «La plupart des musiciens jouent souvent et régulièrement dans d’autres fanfares», note le directeur Philippe Berthoud.

A l’occasion de la soirée de soutien du 25 février à Sâles et du concert annuel qui se tiendra les 21 et 22 avril à l’Univers@lle de Châtel-St-Denis, le public pourra entendre entre autres, Cry meariver,Shallow et J’aime Parisaumoisdemai. A noter qu’un concert de bienfaisance pour Hope of Life sera donné à Blonay le 26 mai. RG

Le concert annuel du big band se tiendra les 21 et 22 avril à l’Univers@lle de Châtel-St-Denis, comme ici en 2022. DR
Le concert annuel du big band se tiendra les 21 et 22 avril à l’Univers@lle de Châtel-St-Denis, comme ici en 2022. DR

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