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Quand le musée s’invite dans votre salon

Grâce à la capture 360°, les visiteurs peuvent arpenter les couloirs de l’exposition Paris en fête et découvrir les œuvres depuis chez eux. GEOSUD/MUSÉE D’ART DE PULLY

ART GRANGES (VEVEYSE)

Le Musée d’art de Pully propose dès aujourd’hui une visite virtuelle de son exposition Paris en fête. La captation a été réalisée par le Grangeois Benoît Jordil de l’entreprise fribourgeoise Geosud SA, et permet de visionner les œuvres de Toulouse-Lautrec et de Matisse… comme si vous y étiez.

La Belle Epoque parisienne, ses lumières, ses grandes robes et ses bals: une virée à travers le temps, mais depuis son ordinateur. C’est ce que propose depuis aujourd’hui le Musée d’art de Pully, en partenariat avec le bureau de géomètres Geosud SA. Toulouse-Lautrec, Matisse ou encore Dufy: les œuvres de l’exposition Paris en fête, ouverte le 22 janvier dernier, sont à l’honneur dans une visite du musée entièrement virtuelle et agrémentée de textes, de vidéos, de commentaires audios et de liens web.

À l’instar de nombreux autres grands musées à travers le monde, un tel procédé constitue une aubaine, en période de coronavirus, autant pour les visiteurs que pour l’équipe du lieu d’exposition. «Le projet a été lancé en fin d’année dernière et toutes les captations avaient été faites avant la fermeture généralisée des musées du 13 mars, explique Delphine Rivier, directrice du Musée d’art de Pully. L’exposition, qui devait se terminer le 10 mai, va donc pouvoir continuer à trouver son public.»

Adaptation technique

Derrière cette réalisation tombée à point nommé, le travail du technicien en géomatique chez Geosud SA Benoît Jordil. Le Grangeois a en effet effectué l’entièreté des étapes pour la mise en place de ce projet inédit pour l’entreprise. «Nous sommes habitués à gérer ce type de données et d’images, récoltées grâce aux techniques 360°. Mais la création d’une visite virtuelle pour une exposition est une première», indique-t-il.

L’entreprise est en effet déjà spécialisée dans la modélisation 3D de bâtiments, mais dans un but géométrique avant tout, comme le rappelle son responsable Pierre Dumas: «Nous avons adapté la méthodologie aux besoins du musée. Comme il s’agit avant tout de visualisations et non de mesures, les difficultés techniques et le coût de l’opération ont été grandement diminués.»

Après la capture des onze salles de l’exposition avec une caméra 360°, Benoît Jordil a effectué un travail de montage pour permettre un cheminement à travers le musée: «La visite est plus ou moins identique à ce que le visiteur fait sur place, avec en plus les ajouts de textes, d’audios et de vidéos fournis par l’équipe du musée. Il ne s’agit cependant pas d’une visite 3D dynamique, mais de sauts de pièces en pièces, où chacune est visible à 360° depuis un point fixe.»

Accès facilité
À l’origine de ce projet de visite virtuelle se trouve une volonté d’archivage de la part du Musée d’art de Pully. «C’est pour nous fondamental de pouvoir faire une capture de ces expositions souvent éphémères, explique sa directrice Delphine Rivier. Cela nous permet d’en conserver une trace, à but scientifique.»

S’ajoute à cela la volonté d’utiliser la captation comme véritable outil de médiation. «Grâce à ce système, nous pouvons proposer une dimension supplémentaire aux visiteurs sur place, qui auront davantage d’informations par rapport à une visite classique, mais aussi à un public qui ne peut pas facilement se déplacer, comme les seniors et les enfants en situation de handicap.» Un tel projet améliore enfin la visibilité du musée, rendant ses expositions accessibles à tous depuis l’étranger.

Evolution à venir

Si une visite virtuelle est aujourd’hui possible, Delphine Rivier souligne la constante mutation de cette technologie, encore récente: «Ce projet est en quelque sorte un laboratoire d’idées amené à évoluer. Une captation sera dorénavant prévue pour chaque exposition et je pense que, d’ici cinq ans, elles n’auront plus rien à voir avec ce que nous proposons aujourd’hui.» Une évolution qui dépendra avant tout de la réception et de l’intérêt du public.

Les visites virtuelles semblent cependant avoir de beaux jours devant elles, comme l’estime le responsable de Geosud SA Pierre Dumas. «La crise actuelle a permis de mettre en lumière l’intérêt de ces alternatives, et nous pensons qu’elles pourront intéresser de nombreux musées à l’avenir.» Le musée d’archéologie de Pully devrait ainsi également proposer, d’ici deux semaines, une visite similaire, toujours en partenariat avec Geosud SA. Isaac Genoud

Visite virtuelle gratuite de l’exposition
Paris en fête sur www.museedartdepully.ch

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