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A la recherche de la répétition du coup parfait

En septembre dernier, David Gabriel a décroché deux titres de champion de Suisse dans la catégorie U19-U21 au petit calibre 50 m. DR

TIR SPORTIF ATTALENS

David Gabriel, jeune champion de Suisse au petit calibre 50 m, se livre pour dresser son portrait. Il évoque également sa recherche de cette plénitude, le moment où le tireur répète les coups et se trouve dans sa bulle.

David Gabriel a décroché 32 médailles aux niveaux cantonal et fédéral, dont 17 t it res. L’At t a lensois de 19 ans a commencé le tir sportif il y a dix ans. En 2012, il avait suivi son paternel Yann au stand de Palézieux. En septembre, il a remporté deux titres de champion de Suisse dans la catégorie U19–U21 au petit calibre 50 mètres.

Le chemin suivi depuis une décennie l’a amené à remporter la finale du match en trois positions et la finale en position couchée. Avec ce doublé, l’apprenti charpentier a noté ses progrès au niveau mental et de la constance dans les compétitions. «Durant les phases finales, le speaker annonce les résultats des tirs en direct. Auparavant, je perdais quelque peu mes moyens et subissais la pression.»

Pour David Gabriel, tout a commencé avec son groupe d’amis dans les locaux de la Société des tireurs sportifs de Palézieux. Très vite, il a été fasciné par cette discipline exigeante. «Ce sport est rigoureux et strict. J’apprécie que le tir soit carré dans son exécution et dans le déroulement d’une compétition.»

2015, 1er podium

C’est en 2015 que David Gabriel a décroché son premier podium durant les championnats vaudois à 50 mètres. «A cet instant, je me suis rendu compte de mon potentiel et de mes progrès.» S’ensuivirent plusieurs titres et podiums aux niveaux national et cantonal assortis de sa sélection parmi les meilleurs tireurs vaudois, puis romands.

« Ces séances partagées entre Palézieux et Tolochenaz m’ont permis de m’améliorer dans tous les secteurs: technique, physique, équilibre et mental.» Malgré ses accuités, David Gabriel a choisi de quitter la cellule helvétique à cause de l’investissement nécessaire et du début de son apprentissage de menuisier.

Malgré cette décision, les bons résultats se sont succédé. «Je n’ai donc pas de regret, parce que mon apprentissage, qui se termine l’an prochain, se déroule bien. En revanche, cette décision m’empêche de participer à des compétitions internationales.»

Direction Fribourg

Pour poursuivre et parfaire sa progression du tir sportif, David Gabriel a pris une décision importante voici une année. Il a quitté sa société de toujours pour rejoindre Les Amis du petit calibre, un club situé à Fribourg. Grâce aux conseils d’André Devaud, entraîneur reconnu dans la discipline, le Veveysan sent qu’il poursuit sa progression. «Je suis très reconnaissant, parce qu’il n’a pas tout remis en question, mais il a affiné mes positions en travaillant sur les détails.» Souvent parmi les huit meilleurs juniors aux championnats de Suisse ces dernières années, David Gabriel perdait parfois pied durant la finale lorsque les compteurs étaient remis à zéro et que la pression augmentait sur ses épaules. «J’avais parfois l’impression de vouloir trop bien faire et je réfléchissais trop.»

Aux derniers championnats nationaux, le jeune homme a réussi à tirer en étant dans sa bulle et en faisant machinalement sa routine. «J’étais concentré et plus rien ne m’entourait. La visualisation sur laquelle je travaille d’arrachepied a parfaitement fonctionné.» Il ne se rendait pas compte de son cumul de points. «C’est à ce moment-là que j’ai su que je réussissais mon concours.»

Cet automne, il était ravi d’avoir brisé cet obstacle et franchi une nouvelle étape en atteignant un objectif de longue date: celui de devenir champion de Suisse. «Reste désormais à prouver que je peux régater au niveau des élites dès l’année prochaine.»

Un retour dans les cadres?

Désormais, David Gabriel se pose la question de savoir s’il compte réintégrer les cadres nationau x après son apprentissage. Notamment pour connaître son niveau sur la scène européenne, voire mondiale. «Si je franchis les étapes l’une après l’autre, je pourrais me mettre à rêver des jeux Olympiques. Mais je sais que pour ça, il faudra faire des sacrifices au niveau du boulot et donc financier.»

Lucide, il sait qu’il ne gagnera certainement jamais sa vie grâce à son sport. «C’est d’ailleurs pour cela que j’ai voulu poursuivre mon apprentissage au lieu de foncer tête baissée dans les cadres nationaux. Avec mon CFC en poche, j’aurai davantage de stabilité et pourrai augmenter l’intensité et le nombre des entraînements.»
Au moment de conclure l’interview, David Gabriel ne peut s’empêcher d’avoir un mot pour ses parents qui l’ont soutenu et véhiculé durant toutes ces années ainsi que pour ses entraîneurs qui lui ont chacun à leur tour apporté un détail à sa panoplie. «Sans toutes ces personnes, je n’aurais pas pu être double champion de Suisse et je n’aurais pas toutes ces médailles.» Maxime Schweizer

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