Alexis Monney brille dans le nord de l’Italie

SKI RÉGION
La chronique Sur les lattes revient sur les performances de nos skieurs régionaux dans les compétitions internationales.

Le skieur de Fruence a confirmé la semaine dernière à Val Gardena qu’il pouvait entrer régulièrement dans le top 30 en Coupe du monde. La spécialiste de ski-alpinisme, membre du Team Teysalpi, a pour sa part décroché deux 6es places chez les élites.

En descente, les athlètes atteignent un excellent niveau généralement dès 26 ans, puis se bonifient avec l’âge. Un facteur explicatif? La connaissance des pistes. En Coupe du monde, les spécialistes de vitesse retrouvent chaque saison les mêmes tracés et parviennent à les dompter grâce aux entraînements et aux courses accumulés. Pour Alexis Monney, cette donnée a fait la différence, la semaine dernière du côté de Val Gardena. L’espoir de Fruence a retrouvé une Saslong qu’il connaissait déjà pour l’avoir dévalée l’an dernier, à l’occasion de sa première course au plus haut niveau. Avec une 18e place le jeudi, l’athlète de 22 ans a signé la meilleure performance de sa jeune carrière, avant de confirmer le samedi avec un solide 26e rang. Entre deux, il aurait pu participer pour la première fois à un super-G sur le Cirque blanc, lui qui devait sa qualification au fait que les géantistes qui s’alignent généralement dans la discipline se concentraient sur les épreuves d’Alta Badia. «Je suis un peu déçu de cette annulation, les occasions de disputer ces super-G sont rares. D’autant plus qu’après la reconnaissance, je me suis dit que le tracé me convenait bien.»
Ceci n’a en rien gâché le weekend quasiment parfait d’Alexis Monney. «Ma 18e place était quand même inattendue, réagit il, comme à son habitude, modestement. Il faut dire que j’ai eu les centièmes de mon côté.» Avec une envolée sur les bosses du chameau, mais un Ciaslat – la partie technique, unique à Val Gardena – parfaitement maîtrisé, le Châtelois a terminé à 72 centièmes de l’Autrichien Vincent Kriechmayr. Deux jours plus tard, il a concédé 1’’86 au Norvégien Aleksander Aamodt Kilde. «J’ai moins bien skié le samedi, notamment avant l’entrée dans le Ciaslat, ça “tapait”. Mais, finalement, c’est réjouissant d’entrer dans les points sans même avoir proposé mon meilleur niveau.»

Moins de sélections internes

Ces deux résultats positifs couronnent le travail effectué par le Veveysan et prouvent aux entraîneurs de l’équipe nationale qu’ils ont raison de lui faire confiance. D’ailleurs, en Italie, Alexis Monney n’a pas eu à passer par les sélections internes, les «habitués» de la piste étant retenus d’office en raison de l’unique entraînement prévu. «Cela m’a permis d’aborder différemment la manche, sans pression et ainsi, de perdre moins d’influx nerveux. Je n’ai pas skié à 100%, je me suis plutôt concentré sur ce qui se passait sous mes pieds, en essayant de sentir la piste, la neige. Comme je connaissais le tracé, j’ai pu économiser de l’énergie à la reconnaissance.»

Si le nom d’Alexis Monney devient connu audelà des spécialistes, cela ne changera rien à sa manière d’aborder son sport. «L’envie et le plaisir de skier primeront toujours. Mais, désormais, je suis 31e au classement de la spécialité avec 18 points, ce qui me permettra de passer plus facilement les qualifications internes. Ça m’a vraiment fait du bien de prouver en course que je pouvais entrer dans le top 30.» Les objectifs en termes de résultats, eux, n’évoluent pas. «Je n’en ai pas, je prends vraiment les courses sans pression.»

A noter que les critères d’accession au cadre A de Swiss-Ski requièrent un top 30 au classement général de la Coupe du monde dans les disciplines majeures (descente, super-G, slalom). S’il continue sur cette voie durant le reste de la saison, Alexis Monney pourrait intégrer le cadre supérieur pour le prochain exercice.

Engagé cette semaine en Coupe d’Europe à St-Moritz, dans les Grisons, le Châtelois a pris un excellent 6e rang mardi (22,81 points FIS) et a fini 9e jeudi (32,31 points FIS).
Jonas Ruffieux