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De retour du Japon avec deux diplômes paralympiques dans la valise

Sofia Gonzalez dans les bras de sa compatriote Elena Kratter à l’arrivée du 100 mètres de Tokyo: les jeux Paralympiques ont réservé leur lot d’émotions à la Vaudoise. SWISS PARALYMPIC/GABRIEL MONNET

JEUX PARALYMPIQUES JONGNY/TOKYO

L’athlète de Jongny Sofia Gonzalez a participé aux jeux Paralympiques de Tokyo. Engagée en saut en longueur et sur 100 mètres, elle a terminé respectivement 8e et 7e. Soit deux dipl�mes pour l’étudiante de 20 ans.

Il fallait voir son sourire, à l’arrivée de la finale du 100 mètres. Son excitation, son euphorie, m�me, après avoir franchi la ligne, sous des trombes d’eau.

Sofia Gonzalez a vécu son r�ve, du moins une partie de celui-ci. L’athlète de Jongny, présente à Tokyo pour disputer les jeux Paralympiques, a participé à deux finales: en saut au longueur et sur 100 mètres, dans sa catégorie amputation tibiale, T63. Retour en quelques points sur une formidable épopée.

L’avant-Tokyo

Sofia Gonzalez avait arraché depuis belle lurette sa qualification pour Tokyo. Mais ce n’est qu’à la mi-juillet qu’elle a obtenu son billet d’avion définitif (voir Le Messager du 23 juillet). S’en est alors ensuivi un camp intensif de préparation à Macolin, puis des dizaines de séances d’entraînement. Le 16 août, celle qui a subi une amputation de la jambe droite à l’�ge de trois ans a rejoint le Japon avec la délégation de l’athlétisme suisse. Pr�te à briller de mille feux.

La préparation, sur place

Avant de rejoindre le village olympique, Sofia Gonzalez et ses compatriotes se sont rendus à Ōita, dans le sud du Japon, pour un camp d’acclimatation. Ce n’est que le 24 août qu’elle a posé son sac à Tokyo et le soir m�me, a participé à la cérémonie d’ouverture. «C’était tellement impressionnant! J’étais au bord des larmes, en entrant avec la délégation. C’était émouvant de voir tous ces athlètes de diverses nations, de marcher dans le stade dans lequel j’allais concourir quelques jours plus tard. La cérémonie était magnifique, et on a m�me pu rencontrer le Premier ministre et l’empereur du Japon.»

La Vaudoise n’entrera en lice qu’en toute fin de séjour. L’occasion de mettre à profit les deux semaines d’entraînement, tout en assistant régulièrement aux compétitions, afin d’encourager ses compatriotes (la Suisse a remporté la bagatelle de 14 médailles).

Comme pour les jeux Olympiques, le public n’était pas admis dans le stade. «Les conditions sanitaires étaient assez strictes, avec le port du masque obligatoire partout, et un test salivaire à effectuer tous les matins.»

Les compétitions

Et puis enfin est venu le grand moment. Le 2 septembre, Sofia Gonzalez a battu son record en saut en longueur de 26 centimètres, frisant la barre des 4 mètres (3,96 m). Un résultat qui l’a placée au8e rang de la finale. «J’ai obtenu ainsi un dipl�me paralympique, c’est incroyable!»

Sur sa distance de prédilection, le 100 mètres, la Vaudoise a également battu son record personnel de deux dixièmes pour porter sa marque à 16’’17. Un chrono qui, logiquement, l’a propulsée en grande finale, en compagnie de sa compatriote Elena Kratter – bronzée au saut en longueur. «Mon objectif consistait à améliorer mon temps et à me qualifier pour la finale», rappelle Sofia Gonzalez, ainsi comblée.

En finale, sous la pluie, elle a couru moins vite, pour se classer finalement 7e. «Le tartan mouillé, ce n’est pas l’idéal, surtout avec des prothèses. C’est déjà une bonne nouvelle que personne ne se soit blessé.» Devant elle, trois Italiennes ont ravi les places sur le podium. «Ce sont les seules capables de courir en 14 secondes, c’est impressionnant.»

Mais que dire du sourire de Sofia Gonzalez à l’arrivée? «J’étais simplement heureuse d’�tre là, heureuse que ce soit fini, aussi. Nous étions parmi les dernières à entrer en lice la pression a enfin pu retomber en franchissant la ligne.»

La suite

L’étudiante de 20 ans a encore eu la chance de participer à la cérémonie de cl�ture, avant de rentrer en Suisse. «C’est bizarre de passer des feux des projecteurs, avec toute la pression, les photographes et les médias, au calme de la Suisse. C’est cool, ça permet de reprendre ses esprits et de se reposer avant de reprendre le chemin de l’entraînement.»

Car si Sofia Gonzalez ne visait pas forcément de médaille pour ses premiers jeux, ses ambitions vont évoluer, lors des prochaines olympiades, à Paris en 2024, puis à Los Angeles, en 2028. «C’est déjà dans trois ans. Avant ça, il y aura encore les championnats du monde à Kobe, au Japon, l’an prochain.» La détermination de la jeune fille n’a pas échappé aux médias helvétiques et romands, qui lui ont réservé une jolie couverture. Elle a notamment eu droit à un sujet diffusé sur la RTS, sans oublier son passage au téléjournal de la chaîne romande. «J’étais surprise, c’est vraiment chouette. Sur place, je remerciais chaque journaliste que je croisais de couvrir l’événement. Ces jeux ont eu une belle visibilité», se réjouit-elle.

Cet automne, la double dipl�mée paralympique débutera une formation universitaire en communication et marketing. Tout en conciliant son activité sportive, évidemment.
Jonas Ruffieux

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